L’Espagne, victime de la crise financière de 2008, craint à nouveau l’éclatement d’une bulle financière, au vu des considérables dégâts subis par la promotion immobilière d’El QuiNon.
A l’heure actuelle, les promoteurs revendent les logements à prix cassés (diminués de moitié ou du tiers) principalement à des familles madrilènes plutôt modestes.
La société de cotation immobilière a noté une soudaine remontée des prix à Madrid : + 17,1% en 2017 et 14% en 2018. A Barcelone, c’est une augmentation de 14,8% en 2017 et 8% en 2018. En ce qui concerne le côté Méditerranée, c’est + 9% à Palma de Majorque, + 12,3% à Alicante et + 15,4% à Malaga, en 2018.
Dans un grand nombre de quartiers aisés, les prix ont dépassé le niveau atteint avant la crise de 2008. Ce nouvel épisode est entraîné par le retour de la confiance des familles, ainsi que ’à l’essor des locations touristiques ; les investisseurs y voient désormais une opportunité d’augmenter leur capital.
Par conséquent, des investisseurs étrangers qui avaient déserté font leur grand retour, à l’image de Merlin Properties Socimi (Société d'Investissement Immobilier espagnole) qui rachète progressivement des portefeuilles de biens de BBVA (deuxième groupe bancaire d'Espagne), par exemple.
La tension règne également sur le secteur du résidentiel ; L’activité de construction, avec 80 000 à 100 000 unités livrées par an, est loin de répondre à la demande. Madrid et son quartier de Lavapiés en sont une parfaite illustration. La zone est victime de cette soudaine flambée des prix, avec un nombre grandissant de visiteurs intéressés par les logements Airbnb
A Barcelone, un nouveau phénomène visant a faire fuir les locataires a été observé. Au moment des renouvellements de bail, de nombreux propriétaires annoncent des hausses de prix de 25% et se tournent désormais vers de la location touristique. Cela provoque un effet domino sur les banlieues en périphérie de la ville qui voient leurs prix immobiliers exploser.
Lucille Piccirillo