Avec un taux de satisfaction de 81%, le mois de septembre apporte une touche finale positive à une saison estivale qui aura été compliquée pour bon nombre de professionnels du tourisme girondin. Entre nombreux événements climatiques et économiques et très bons chiffres de fréquentation à l’échelle départementale, cette saison ambiguë marque la montée en puissance d’un tourisme résilient et d’une approche territorialisée de la promotion du territoire.
Dans un contexte difficile marqué par les incendies, la canicule, la baisse du pouvoir d’achat et les difficultés de recrutement, la destination Gironde a su démontrer la forte capacité de résilience que lui confèrent son offre très diversifiée (tourisme balnéaire, urbain, culturel et oenotouristique) et une demande fidèle, très majoritairement de proximité sur le marché domestique comme sur le marché international).
87% des professionnels affichent un taux de satisfaction positif pour l’ensemble de la saison. Un résultat à nuancer car il est fortement porté par les très bons taux de fréquentation des hébergements mais ne reflète pas les difficultés auxquelles ont été confrontés les restaurateurs et les gestionnaires d’activités de loisirs et de plein air.
Une saison qui montre également le fort retour de la clientèle étrangère de proximité, notamment les Espagnols, les Allemands et les Britanniques, jugés en hausse par respectivement 68%, 53% et 46% des professionnels.
En revanche, comme en 2021, on remarque une évolution de comportement due à des raisons climatiques et économiques. 44% des professionnels girondins, et jusqu’à 79% des gestionnaires d’activités de loisirs et de plein air, font ainsi état d’une baisse des dépenses des visiteurs durant la saison. Les tensions sur le marché du travail, qui se situent selon l’INSEE à des niveaux inédits, ont également eu des conséquences pour les entreprises.
82% des professionnels girondins témoignent ainsi de difficultés de recrutement en début de saison et 65% en haute saison, difficultés qui ont affecté le niveau d’activité de 34% d’entre eux.
Pour la suite, les réservations pour les vacances de Toussaint, généralement de dernière minute et particulièrement “climato-dépendantes”, sont d’ores et déjà au moins équivalentes à celles de l’an dernier pour près de 7 professionnels sur 10. Et 68% des répondants se déclarent assez confiants pour les mois à venir, même si 30% anticipent une détérioration de leurs marges.
Relancer le tourisme suite aux incendies
Dans ce contexte de crise, Gironde tourisme a développé de septembre à début octobre une promotion territorialisée visant à relancer le tourisme en Sud Gironde qui a été fortement impacté par les différents incendies.
Trois campagnes ont été diffusées : 1 sur le site internet Gironde tourisme, 2 sur les réseaux sociaux avec une campagne inspirationnelle et une campagne ciblée d’offres. Plus de 700 visites sur ces pages, avec un temps de lecture moyen de 3 minutes et 350k vues sur les réseaux sociaux.
Une communication de crise amenée à perdurer, avec des temps forts de communication pour travailler la notoriété du territoire et valoriser ses offres. Une mutation profonde des besoins et des pratiques touristiques s’engage depuis, notamment, la crise sanitaire majeure que nous avons vécue, mais aussi avec ces nouveaux paradigmes environnementaux : la concertation, la co-construction, et la promotion d’une destination qui fait la part belle à l’écotourisme, l’éco-hébergement, des labels qui qualifient l’offre la plus durable possible et donnent ainsi des clés aux visiteurs pour profiter de la Gironde en mode “slow”.
L’image de la Gironde en feux a fait le tour de la France mais aussi de certains pays frontaliers, il est donc primordial de la reconstruire auprès du grand public. Gironde Tourisme souhaite impulser la mise en place concrète d’un dispositif de gestion de crise en collaboration avec les acteurs touristiques du territoire pour permettre une meilleure appréhension des risques et de la façon d’informer le public, une connaissance des enjeux territoriaux et de favoriser la mutualisation des actions inter-territoriales si ces périodes venaient à se reproduire.
Dans une optique de véritable équité territoriale en termes de promotion touristique, 2023 verra l’émergence d’une communication tournée vers les territoires qui ont besoin d’attirer les visiteurs et qui manquent de moyens en la matière, tandis que les marques majeures pourront pleinement prendre leur rôle de levier d’attractivité.
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