Habitat social en Occitanie, qui regroupe une soixantaine d’organismes dans la région, loge plus de 700 000 personnes. Mais les besoins ont fait un bon de 10 % en un an, frôlant les 200 000 demandes, alors même que la construction est en berne.
En chiffres
« L’année à venir est celle de tous les dangers. La situation est très difficile pour le logement social. » Jean-Michel Fabre, vice-président d’Habitat social en Occitanie (HSO, qui regroupe les associations régionales de l’Union sociale de l’habitat), donne le ton.
Car d’un côté la demande de logements sociaux a fait un bond d’environ 10 % en un an, avec 189 000 dossiers en Occitanie, dont 55 000 en Haute-Garonne. Les bailleurs s’attendent à franchir la barre des 200 000 cette année.
Mais l’offre, elle, n’augmente pas si vite car la construction est en berne. 6 576 livraisons ont eu lieu en 2023 en Occitanie, dont 2 610 en Haute-Garonne, contre 8 153 et 3 132 en 2022. Le prix du foncier et sa raréfaction, le coût des matériaux de construction et la hausse des taux d’intérêt ont eu raison des projets des bailleurs sociaux et des promoteurs privés.
Quant aux logements déjà occupés, ils ne se libèrent pas facilement. HSO parle d’un « effondrement des taux de rotation ».
En Occitanie, les besoins annuels en termes de production de logements locatifs sociaux sont estimés à 14 000.
Territoires inégaux
Si la moyenne régionale de programmation de logements sociaux enregistre un recul global de 12 %, les territoires sont disparates. Ainsi Toulouse connaît une chute à – 51 % (1387 logements contre 2824 l’an passé) et la Haute-Garonne recule de 40 %. Alors que Montpellier contient la diminution à -15 % (1015 logements contre 1190 en 2022) et l’Hérault -0,4 %. Les deux métropoles concentrent à elles seules plus de la moitié du parc régional.
A l’inverse, six départements renversent la tendance et sont en progression : l’Ariège, l’Aveyron, le Gard, le Lot, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales. Mais ils représentent moins d’un tiers du parc régional.
Réhabilitations
Autre sujet actuel : les réhabilitations rendues obligatoires par la loi pour lutter contre les logements énergivores. « C’est l’enjeu majeur sur lequel nous devrions être focus ! », souligne le vice-président.
Les bailleurs s’y sont déjà penchés, ainsi les deux-tiers des logements se classent en A, B ou C, contre seulement la moitié en France.
Nouvel appel
« Nous demandons aux pouvoir publics de prendre conscience de ces difficultés, dit Jean-Michel Fabre. Ce n’est pas en nous proposant des emprunts plus longs que l’on va y arriver ! » . Et de répéter ses demandes : abroger la réduction de loyers de solidarité pour aider les organismes de logement social à retrouver des capacités de financement ; revenir à une TVA à 5,5% sur les travaux et favoriser l’accès à des ressources foncières de l’Etat à prix maîtrisé.
« Les bailleurs sociaux et les collectivités sont très mobilisés dans cette région », rappelle Jean-Michel Fabre. Ainsi Toulouse Métropole a annoncé en novembre dernier un plan de 32 millions d’euros en faveur du logement social et intermédiaire.
Crédit photos : ©HSO, Photo principale : Jean Michel Fabre est vice président d’Habitat Social Occitanie ©Charline Poullain
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