En matière de transition énergétique, « Nous ne sommes pas en avance en Méditerranée », admet Hugues Malinaud, directeur réseaux de GRDF Méditerranée.
Alors que de nombreuses régions françaises dotées de plaines céréalières se sont déjà engagées dans la production de biogaz avec 68 sites déjà équipés, le sud débute à peine les connexions à des stations d’épuration.
Recyclés, les déchets organiques issus des cultures agricoles, les déchets ménagers ou les résidus d’eaux usées servent à produire du biogaz qui alimente désormais le réseau de Gaz Réseau Distribution France (GRDF) avec les mêmes propriétés que le gaz naturel déjà présent dans le réseau.
En août, GRDF Méditerranée a commencé à injecter du biogaz en exploitant la station d’épuration de Perpignan. Les 70 à 80 m3 /h de biogaz produits représentent l’équivalent de la consommation de 500 logements par an.
Marseille sera la prochaine ville sur la liste avec le raccordement du réseau, en décembre prochain, à la station d’épuration de Sormiou qui traite 78 millions de m3 d’eaux usées de la ville de Marseille. La production permettra d’alimenter 2 500 logements par an ou cent bus roulant au gaz vert.
« Nous avons l’ambition d’atteindre 30% de biogaz en 2030. Nous visons avant tout les stations d’épuration. Nous parlons de gaz vert car le CO2 était présent dans l’atmosphère de par le phénomène de méthanisation. Le biométhane est une énergie renouvelable et compétitive que nous injectons dans le réseau pour se chauffer, cuisiner, se déplacer », explique Hugues Malinaud. Le biométhane, étant de plus en plus utilisé comme carburant.
L’été dernier par exemple, la Région PACA a lancé un appel d’offres pour exploiter des lignes express régionales avec des autocars roulant au BioGNV. « A Avignon, nous alimentons la station Total en GNV », complète Hugues Malinaud.
En Méditerranée, le réseau gaz représente 20 000 km entre Menton et Collioures. Son entretien nécessite 64 millions d’euros d’investissement par an pour GRDF dont 45 M€ en PACA, la ville de Marseille absorbant à elle seule 60% de ce montant.
« Notre activité est discrète et tout notre savoir-faire tourne autour de la sécurité industrielle », explique Hugues Malinaud. Sa bête noire ? Les dommages causés aux ouvrages lors de travaux. En 2017, quelque 3 000 dommages aux ouvrages ont été recensés en 2017 en France, dont 200 en PACA.
« Neuf fois sur dix, les entreprises font des travaux à proximité des réseaux. Notre priorité étant de lutter contre les dommages aux ouvrages. Chaque maître d’œuvre doit faire une demande de travaux et nous répondons sous neuf jours », détaille le directeur régional des réseaux qui organise des matinales de la sécurité auprès des entreprises de Travaux Publics.
Nathalie BUREAU DU COLOMBIER en direct de Marseille
Photo : Hugues Malinaud, directeur réseaux de GRDF Méditerranée. ©NBC