Activité des femmes : la Nouvelle-Aquitaine bien positionnée dans l’Union européenne
En 2019, la participation des femmes et des hommes au marché du travail est plus égalitaire en Nouvelle-Aquitaine qu’en moyenne dans l’Union européenne. En effet, les écarts de taux d’activité et d’emploi sont moins élevés :
5 points d’écart en défaveur des femmes pour ces deux taux dans la région, contre 12 points au niveau europées. En outre, les femmes de la région sont plus présentes sur le marché du travail, qu’elles soient en emploi ou au chômage.
La Nouvelle-Aquitaine se trouve même parmi les régions européennes les plus égalitaires en termes d’accès et de présence sur le marché du travail. Au sein de celles présentant un taux d’activité (femmes et hommes réunis) comparable à celui de la Nouvelle-Aquitaine, celle-ci figure parmi les régions les plus proches de l’égalité femmes-hommes en matière d’activité et d’accès à l’emploi, grâce à de meilleurs taux féminins.
C’est aussi le cas pour d’autres régions localisées dans l’Ouest de la France ou en Centre-Val-de-Loire et Auvergne- Rhône-Alpes mais également en Galice, au Pays Basque, en Alentejo ou Centro du Portugal, ou encore dans quelques régions nordiques, allemandes, hollandaises ou slovènes.
Certaines régions de l’UE sont encore plus égalitaires, dans les pays scandinaves, Baltes ou à l’Est de l’Allemagne notamment : elles se caractérisent toutes par des taux d’activité et d’emploi supérieurs dans l’ensemble et parmi les plus élevés pour les femmes.
Moins d’emplois, plus de temps partiel et de contrats précaires pour les femmes
Bien présentes sur le marché du travail à l’échelle européenne, les femmes de Nouvelle-Aquitaine y sont cependant moins nombreuses que les hommes. En 2017, parmi 1,09 million de femmes de 25 à 54 ans, 54 200 se déclarent au foyer.
Pour atteindre le taux d’activité des hommes de la région, 50 600 femmes devraient rejoindre les 976 000 déjà présentes sur le marché du travail, et pour égaler le taux d’emploi masculin, il manquerait 64 400 travailleuses, alors que le chômage concerne 125 000 femmes, soit 17 300 de plus que d’hommes.
Lorsqu’elles sont en emploi, le temps de travail des femmes est souvent plus réduit que celui des hommes : le recours au temps partiel, choisi ou contraint, concerne 5 femmes sur 20 contre 1 homme sur 20. Les femmes sont aussi plus fréquemment en contrat à durée limitée (CDD, contrats courts, vacataires, saisonniers) ou aidés : 12 % des salariées, 8 % pour les hommes. Par ailleurs, les métiers les plus qualifiés sont davantage occupés par des hommes. Pourtant, les femmes sont plus diplômées du supérieur : 4 sur 10, pour 3 hommes sur 10.
De fait, elles sont plus souvent en situation de déclassement : 26 % des femmes diplômées du supérieur ayant un emploi sont ouvrières ou employées, contre 18 % chez les hommes.
Plusieurs secteurs féminisés et très exposés à la crise sanitaire
Les femmes et les hommes occupent des types d’emplois très différents, ce qui leur fait traverser la crise sanitaire différemment. D’une part, la variété d’emplois occupés par les femmes est moindre : en 2017, la moitié d’entre elles travaillent dans 12 familles professionnelles alors que les hommes en couvrent 19.
D’autre part, la répartition entre les secteurs est aussi très déséquilibrée : 9 femmes sur 10 exercent leur emploi dans les services tandis que les secteurs d’emploi masculins sont plus divers
Répartition des actifs et actives néo-aquitains ayant un emploi par secteur d’activité en 2017 (en %)
Au sein de chaque secteur, la proportion d’emplois occupés par les femmes varie fortement. L’agriculture, l’industrie et la construction sont à forte dominante masculine. L’administration publique est, elle, paritaire, si l’on ne distingue pas les niveaux de postes. Dans les transports et l’entreposage, les femmes représentent moins d'un tiers des effectifs
(28 %). A contrario, sont fortement féminisés les secteurs du commerce de détail hors automobile et motocycle (61 %),de l’enseignement (68 % de femmes), la santé humaine (76 %) et l’action sociale (83 %).
Dès lors, si la crise sanitaire a affecté le fonctionnement de l’ensemble de l’économie, femmes et hommes ont pu en subir l’impact de façon identique ou très différente.
Les 59 900 femmes et hommes de la région, travaillant dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration ont été durement touchés économiquement : la succession de périodes d’interdictions d’ouverture avec d’autres où elle était possible sous réserve du respect de contraintes sanitaires drastiques a mis à mal l’activité.
Dans la santé humaine, où les femmes sont majoritaires, 99 400 Néo-Aquitaines se sont trouvées en première ligne, directement au contact de patients en milieu hospitalier ; dans le commerce - notamment alimentaire - les femmes occupant 80 % des 21 100 postes de caissiers et employés de libre service de la région se sont retrouvées au contact fréquent de clients.
Parmi les agents d’entretien, les femmes sont également majoritaires (72 % des 81 500 agents) et très exposées au risque sanitaire.
Source INSEE Nouvelle-Aquitaine