Suite à la mise en place de la loi Macron qui a amené, entre-autre, la libéralisation du marché des bus en France. Les prix compétitifs sont une ouverture nouvelle sur le voyage.
GoEuro vient de publier une étude sur son impact sur le transport ains
Le marché français des transports en autocar aujourd’hui
Le transport routier de voyageurs sur des lignes longues distances est autorisé en France depuis 2011 mais strictement encadré.
Seul le cabotage est en effet jusque-là autorisé. Le cabotage consiste à effectuer des dessertes nationales dans le cadre d’une liaison internationale. Par exemple, une liaison Paris – Lyon n’est aujourd’hui possible que dans le cadre d’une liaison Paris – Turin.
Le nombre de voyageurs ayant emprunté l’autocar pour se déplacer en France en 2013 s’élève à 110 000, soit même pas 1% des voyageurs longue distance.
Lignes de transports en autocar en France
Le réseau actuel de transport longue distance en autocar en France représente actuellement 200 liaisons reliant 61 villes.
Les liaisons les plus fréquemment desservies par les différentes compagnies sont essentiellement des liaisons transversales :
- Paris – Lille (15 aller-retours par jour),
- Bordeaux – Tours (9 aller-retours),
- Orléans – Bordeaux (8 aller-retours),
- Bordeaux – Paris (8 aller-retours),
- Paris – Lyon (8 aller-retours),
- Saintes – Bayonne (7 aller-retours),
- Tours – Bayonne (8 aller-retours).
Mais si de nombreuses lignes transversales existent, les liaisons les plus populaires sont celles qui relient la capitale à d’autres villes de France.
Ainsi, les 10 dessertes avec le plus gros volume de voyageurs sont les suivantes : Paris – Bordeaux, Paris – Lyon, Paris – Strasbourg, Paris – Lille, Paris – Rennes, Paris – Nantes, Paris – Bayonne, Paris – Rouen, Paris – Poitiers et enfin Rennes – Rouen.
Compagnies de transports en autocar en France
On compte pour le moment 4 compagnies présentes sur le marché français.
- Eurolines (filiale du groupe Transdev) qui dessert 61 villes sur le territoire, et transporte 50 000 voyageurs par an.
- Compagnie iDBUS, filiale de la SNCF, dessert 6 liaisons nationales dont Paris – Lille et Paris – Lyon.
- Starshipper, issue de Réunir (groupement de plusieurs autocaristes régionaux), propose 7 lignes nationales desservant 20 points d’arrêt sur le territoire. Les lignes les plus notables sont Lyon – Bordeaux via Clermont-Ferrand et lyon – Paris.
- Megabus (appartenant au groupe britannique Stagecoach) est le dernier arrivé sur le marché, proposant depuis peu la liaison Paris – Toulouse.
Les objectifs de la libéralisation du marché
L’objectif affiché de la libéralisation est la diversification de l’offre de transports collectifs. L’accroissement du nombre de dessertes et l’accessibilité d’un nouveau mode de transports permettraient de toucher une clientèle jusque-là peu concernée par les transports collectifs.
Se basant sur l’exemple allemand, le but est de toucher des gens qui auraient renoncé à faire un déplacement donné ou qui auraient fait le déplacement en voiture, du fait de l’absence de liaisons ou de l’inadéquation de l’offre existante. Le maillage de dessertes et de liaisons devrait grandement s’étoffer, de nombreuses liaisons jusque-là non desservies par d’autres modes de transports pouvant voir le jour.
D’après le ministère de l’économie, jusqu’à 5 millions de personnes pourraient opter pour ce mode de transport d’ici à la fin de l’année suivant la libéralisation. Selon les estimations, l’ouverture du marché permettrait à terme la création de 10 000 à 22 000 emplois directs et indirects.
Enfin, le gouvernement annonce que la mesure devrait libérer 700 millions d’euros de pouvoir d’achat pour les Français.
Les nouvelles offres des transporteurs en prévision
La libéralisation permettra l’arrivée sur le marché de nombreux concurrents, de nombreuses PME françaises s’étant déclarées intéressées et préparant leur arrivée sur le marché. De manière générale, 100 à 150 nouvelles lignes de bus devraient être ouvertes dès la première année.
On attend l’ouverture de nombreuses lignes transversales (ne passant pas par Paris) ainsi que la desserte de tronçons peu ou pas desservis par le réseau ferroviaire. Des liaisons déjà existantes et/ou présentant un fort trafic potentiel seront aussi créées ou renforcées.
Les lignes les plus attendues sont ainsi Paris – Lyon, Lyon – Marseille, Paris – Bordeaux, Rennes – Strasbourg, Lille -Lyon, Bordeaux – Marseille ou encore Lyon – Nantes.
Les opérateurs existants se préparent d’ores et déjà à la libéralisation :
- Le groupe Transdev, dont dépend Eurolines, a dévoilé son offre pour la France. Les autocars assurant les liaisons longues distances en France circuleront sous la nouvelle marque Isilines. Les bus Isilines circuleront, à compter du 10 juillet 2015, sur 17 lignes nationales reliant entre elles pas moins de 50 destinations. Cette offre consiste plus concrètement dans le renforcement de 10 lignes existantes, telles que Paris – Lyon, et dans la création de 7 nouvelles lignes, telles que Nice – Bordeaux – Toulouse. Les objectifs du groupe sont ambitieux : d’ici 2017, Isilines compte avoir 300 bus en circulation, permettant de transporter 5 millions de passagers. Ce développement aboutirait à la création de 1000 emplois directs, pour un chiffre d’affaires des 100 millions d’Euros.
- Megabus, filiale de Stagecoach, opérateur arrivé le plus récemment sur le marché des lignes nationales, a annoncé la création d’une base opérationnelle dans la banlieue de Lyon, préparant ainsi des développements futurs. Dans la foulée, l’opérateur a créé deux nouvelles lignes internationales. Barcelone – Francfort, desservant plusieurs points d’arrêt en France : Perpignan, Montpellier, Avignon, Lyon et Mulhouse. Plus récemment, Megabus a ouvert une Ligne entre Milan et Londres, passant par Lyon, Paris et Lille. Ces premiers pas aboutiraient, selon le transporteur, à la création de 35 emplois directs.
- Starshipper, qui réunit les autocaristes adhérents de l’association Réunir, développe son offre de lignes en cabotage, également dans le but d’anticiper la libéralisation prochaine. D’où la création de 4 nouvelles lignes assurant la desserte de 12 nouvelles destinations en France. Les bus Starshipper assurent dorénavant la desserte des villes de Rennes, Nantes, Angers, Le Mans et Lyon depuis Paris. Une ligne Toulouse – Saint-Sébastien a également été ouverte dans le Sud-Ouest, desservant Pau, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.
- Si iDBUS, filiale de la SNCF, n’a pas encore dévoilé son offre de transport pour la France, l’opérateur a ouvert de nouvelles lignes internationales susceptibles d’avoir des points d’arrêt en France dans un futur proche. La ville de Genève vient ainsi de s’ajouter à son catalogue de destinations, desservie depuis Marseille, Nice et Paris. Au Nord, iDBUS dessert dorénavant Rotterdam via Anvers et Lille.
- Enfin, les bus verts FlixBus débarquent en France. L’opérateur, issu de la fusion en janvier de FlixBus et MeinFernbus, est l’acteur dominant du marché de l’autocar Outre-Rhin. Se développant actuellement dans de nombreux pays européens, FlixBus se positionne également dans la perspective de l’ouverture du marché français. Déjà présent à Strasbourg, FlixBus a aussi ouvert des destinations internationales depuis Paris : Maastricht, Anvers et Bruxelles. Des destinations vers l’Allemagne ont aussi été ouvertes depuis Metz et Reims. Enfin, l’opérateur allemand ne cache pas son ambition de devenir à terme leader sur le marché français. Flixbus prévoit en effet l’ouverture de lignes entre les principales agglomérations de l’Hexagone et la création de 1000 emplois directs à l’horizon 2016.
Au-delà des compagnies déjà présentes sur le marché français, de nombreux opérateurs devraient voir le jour dès l’entrée en vigueur de la libéralisation, étoffant d’autant plus l’offre de transports en autocar longue distance.
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