Bruno Le Maire est venu porter à Toulouse un message de soutien à la filière aéronautique. Un message teinté d’espoir, invitant les acteurs économiques locaux à se saisir des aides de l’État pour investir, diversifier leurs activités, accélérer la transition écologique et consolider le secteur de demain.
La visite ministérielle de ce 22 janvier a débuté par les ateliers de Liebherr-Aerospace Toulouse SAS, qui produit des systèmes de traitement de l’air pour l’aéronautique. Car l’entreprise illustre bien le message que le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance est venu délivrer.
« Nous avons connu une forte croissance ces dernières années, puis une baisse de 40 % l’an dernier, rappelle François Lehmann, le directeur du site. Mais nous avons décidé de maintenir l’investissement en recherche et développement. 14 % du chiffre d’affaires y a été dédié en 2020 et nous maintiendrons cela en 2021. La période est appropriée pour prendre de l’avance sur nos concurrents. »
Lauréate du fonds de modernisation et de diversification de la filière aéronautique, dans le cadre de France Relance, Liebherr-Aerospace a reçu une aide pour développer des pompes liquides, jusque-là importées des États-Unis, et des compresseurs à air grande vitesse.
« Le choix fait chez Liebherr doit nous servir d’exemple, souligne Bruno Le Maire. Je dis à toutes les entreprises, saisissez-vous du plan de relance ».
Et de détailler les trois grands enjeux : la diversification des activités, l’accélération écologique et la consolidation de la filière. Pour sauver les emplois et ne pas voir partir ailleurs les « fleurons technologiques » français. « Tout sera fait pour sauver la filière aéronautique, qui est la plus touchée par la crise. Les aides seront maintenues », assure le ministre.
L’avion décarboné
« Je pense que cette crise sera une opportunité, le secteur aéronautique en sortira plus fort », ajoute Bruno Le Maire. Premier objectif : unir les forces pour un avion décarboné. « Aurait-on mis autant de moyens sans la crise ? », se demande le ministre.
Une analyse partagée par la présidente de Région, Carole Delga : « Nous devons pousser vers l’avion vert et garder nos compétences en emplois, c’est indispensable pour le rebond ». Et de rappeler au ministre l’avance de l’Occitanie en matière d’hydrogène.
Les inquiétudes des acteurs économiques
Lors d’une table ronde, des acteurs régionaux de la filière aéronautique, qui poursuivent leurs investissements malgré leur baisse d’activité, ont dit au ministre leurs inquiétudes quant au remboursement des prêts garantis par l’État.
Un délai a été accordé, portant le remboursement à 2022, « mais est-ce que un an sera suffisant ? », s’interroge Stéphane Trento de ST group.
Un retour à la normale n’étant pas annoncé avant trois ans. « Pour ceux qui ont massivement investi, y a t-il une possibilité d’avoir un étalement spécial ? », interroge Grégory Mayeur, PDG de Satys Services. « Deux idées pertinentes » sur lesquelles le ministre promet de se pencher.
La visite toulousaine s’est poursuivie par un déjeuner avec Guillaume Faury, PDG du groupe Airbus, et une rencontre avec des acteurs économiques locaux, toujours pour échanger sur les aides économiques existantes.
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