En direct d’Aix-en-Provence, Alstom déploie Delta : un site dédié à la mobilité verte comme l’hydrogène 

Delta. C’est le nom du dernier-né des sites industriels d’Alstom, inauguré le 13 juin sur la zone de Plan d’Aillane à Aix-en-Provence. Sous un même toit : 300 collaborateurs et une triple ambition : rationaliser les activités, stimuler l’innovation et renforcer la place d’Alstom dans la région Sud. 

« Ce site est l’un de nos centres d’excellence en matière de R&D, d’ingénierie et de développement.», explique Frédéric Wiscart, président d’Alstom France. 

Avec ses 7 500 m², le bâtiment flambant neuf accueille à la fois des équipes d’ingénierie, de recherche, de maintenance et de production, auparavant dispersées sur trois sites. Un investissement de près de 7 M€ dans les équipements industriels a permis ce regroupement stratégique. 

« Nous avons connu une belle croissance ces cinq dernières années, notamment dans l’activité signalisation. Lorsqu’Alstom a repris cette branche en 2014, elle comptait 45 personnes. Aujourd’hui, nous représentons environ 150 emplois, dont une centaine de salariés et une cinquantaine de prestataires : c’est un triplement des effectifs. Les anciens bâtiments étaient clairement devenus trop exigus et inadaptés à cette montée en puissance. Ce nouveau site offre à nos équipes un cadre de travail mieux dimensionné, avec une capacité d’expansion supplémentaire estimée entre 20 et 30 %. Pour l’instant, notre priorité est de stabiliser les effectifs et de consolider notre carnet de commandes avant d’envisager de nouveaux recrutements. » souligne Frédéric Wiscart, président d’Alstom France.

Parmi les projets développés à Aix : le système Octys, cerveau numérique du métro parisien, et les stations de recharge rapide déployées notamment sur les tramways de Nice et à Lusail, au Qatar.

Pièce maîtresse de Delta, la mégafactory d’Helion Hydrogen Power occupe 1 500 m². Cette filiale, acquise auprès d’Areva en 2021, monte en puissance. Son objectif : produire jusqu’à 30 MW de piles à combustible par an. Les premières livraisons sont attendues cet automne pour équiper le site Alstom de Tarbes.

La technologie Alstom alimentera aussi la drague Hydromer à Sète et, demain, des trains à hydrogène sur des lignes non électrifiées. Helion planche également sur des applications maritimes : « L’un des grands atouts du bateau électrique, c’est la possibilité de combiner plusieurs sources d’énergie de manière intelligente. Le diesel reste pertinent pour les besoins de forte puissance, en haute mer par exemple. L’hydrogène, lui, est idéal pour les manœuvres portuaires, en entrée et en sortie de port. L’enjeu principal, c’est l’alimentation à quai : c’est à ce moment-là que le navire stationne au plus près des populations. Réduire les émissions à quai, notamment les particules fines et les oxydes d’azote (NOx), est essentiel pour la qualité de l’air et la santé publique », explique Vincent Maheo, président d’Helion Energy Power.

Avec la compagnie du Ponant, elle étudie l’intégration de 1,5 MW de piles sur le paquebot zéro émission Swap2Zéro, projet soutenu par l’Europe à hauteur de 40 M€. 

« Nous devons commander le navire en 2026 et nous sommes dans une période de choix technologiques. Du vélique et des systèmes zéro émission avec deux technologies de piles à combustible : les piles SOFC, qui fonctionnent à haute température, et les stacks à basse température », explique Patrick Augier, secrétaire général de la Compagnie du Ponant.

Au-delà de la technologie, Delta symbolise aussi l’ancrage territorial d’Alstom. Le site a été conçu avec Cogedim et Groupama Immobilier, dans une logique de performance environnementale. Il s’inscrit dans une dynamique régionale portée par des projets comme le métro de Marseille ou le train Omneo Marseille–Toulon–Nice. 

Et bénéficie de liens étroits avec les écoles d’ingénieurs locales et les réseaux d’insertion professionnelle.