Ce mardi 20 mai, Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a ouvert l’Agora Demain le Sud sur le thème : « Quelles solutions pour une Méditerranée durable ? », organisée à l’Hôtel de Région à Marseille, en présence de Christophe MADROLLE, Président de la Commission régionale « Biodiversité, mer et littoral », Anne CLAUDIUS-PETIT, Présidente Commission Transition énergétique, stratégie des déchets, Qualité de l’air, Présidente de l’Agence Régionale pour la Biodiversité et l’Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur, Présidente du Parc régional de Camargue, et de nombreux partenaires et experts engagés dans la préservation des océans. Reportage vidéo.
À quelques semaines de la tenue à Nice du 3ème Congrès des Nations Unies sur les Océans (UNOC) du 9 au 13 juin, cette agora a rassemblé les acteurs clés de la transition écologique et maritime pour partager les initiatives concrètes portées en Région Sud, première région maritime de France.
« Les opérations que nous avons menées sont très factuelles et peuvent être reproduites dans d’autres régions du monde. J’ai participé à de nombreux congrès internationaux. Souvent, les vœux exprimés lors de ces événements sont pieux et bien intentionnés. Ici, il s’agit de mesures concrètes et pratiques. Par exemple, si vous souhaitez mettre en place des escales zéro fumée et brancher vos bateaux à quai, nous vous expliquons comment procéder. C’est un exemple très concret. De même, si vous souhaitez utiliser des fonds européens pour installer des systèmes de posidonies afin de lutter contre l’érosion côtière, cela est également très concret et pratique. Nous nous sommes fixés des objectifs, des réalisations et des moyens » a assuré Renaud MUSELIER, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

L’engagement de la Région se traduit par un budget conséquent avec 30 millions d’€ investis dans le premier plan Escale Zéro Fumée, 4 millions d’€ annuels pour les actions de préservation et des projets phares comme la Garde Régionale Marine, la certification Ports Propres, le développement des mouillages écologiques, la préservation des posidonies ou encore l’objectif « zéro plastique en 2030 ».
En clôture de cet évènement, les « Accords pour une Méditerranée durable » ont été signés par les membres de la Commission inter-méditerranéenne du Parlement de la Mer. Ils actent des engagements concrets autour de cinq enjeux majeurs : protection des habitats marins, lutte contre les pollutions, tourisme durable, innovation, et coopération régionale.
« La Méditerranée est une mer en danger ! D’ici 20 ans, si nous ne réagissons pas, nous risquons d’avoir une mer morte. Il y a aujourd’hui une faune et une flore qui n’est pas endémique de Méditerranée, et qui à cause du changement climatique, s’habitue à la mer Méditerranée, et détruit les espèces historiques. Donc, il faut réagir maintenant en termes de décarbonation, d’aménagements, d’usages, pour que l’on ait une stratégie globale pour protéger la Méditerranée » a expliqué Christophe MADROLLE, Président de la Commission régionale « Biodiversité, mer et littoral ».

Huit actions concrètes pour préserver la Méditerranée ont été lancées par la Région Sud :
1) Escale Zéro Fumée :
En Octobre 2019 la Région SUD décide de lancer le programme Escale Zéro Fumée.
Ce programme est doté de 31 M€ dont 10 M€ du FEDER. Il vise les ports de Marseille, Toulon et Nice.
L’objectif est l’embranchement électrique à quais, l’équipement des ferries en filtre à particules ainsi que le mix énergétique des ports (centrales photovoltaïques).
A Marseille : 19,5 M€ ont été engagés pour la connexion des ferries corse et des ferries internationaux – 100% des quais seront équipés fin 2025
La phase 2 du plan Escales Zéro Fumée est lancée visant la croisière. En décembre 2025 est planifiée la première connexion électrique à quai d’un paquebot de croisière en France.
A Toulon : Les infrastructures du port sont opérationnelles. Cela représente 1200 escales et 1,5Millions de passagers. Le cout total est de 20 M€ dont 9 M€ pris en charge par la Région.
A Nice : Un vaste projet de reconfiguration du port a obligé à différer le programme d’électrification des quais. Le maire de Nice souhaite lutter contre le surtourisme et la circulation non maitrisée des cars de tourisme. Pour cela, il exige une régulation de l’activité croisière sur l’ensemble du périmètre métropolitain.

2) Réserve Naturelle Régionale Marine :
Il n’existe pas à date de réserve marine en France. La Région a souhaité devenir la 1ère région à en créer une en Camargue.
Une étude de préfiguration portée par le Parc Naturel Régional de Camargue et financée par la Région est en cours. La restitution de l’étude est prévue mi-avril avec l’objectif de création de la réserve mi 2026.

3) Zéro déchet plastique en 2030 :
Depuis 6 ans, un appel à projets annuel a permis de financer 72 structures pour 3,5 M€ de subventions.
Exemples :
– l’association Beyond Plastic Med avec sa méthode « Vers un hôtel zéro plastique à usage unique » diffusé dans les hôtels de la Région.
– la société Vinci Autoroutes- ESCOTA et son projet « Aires zéro déchet plastique » qui a permis de réduire les déchets produits sur les aires d’autoroutes (notamment les déchets plastiques), améliorer le tri et les filières de valorisation de ces déchets et d’accompagner le changement de comportement des clients.
-le Parc Naturel Régional du Verdon et son projet de dépollution des lacs du Verdon, réserves d’eau potable en enlevant les embarcations et déchets abandonnés.
De plus, la Région a créé une charte régionale « Zéro déchet plastique » pour s’engager partout contre les pollutions plastiques :
On recense à ce jour 360 signataires : 130 collectivités territoriales et intercommunalités, 111 entreprises, 108 partenaires et 11 établissements scolaires. Il s’agit d’une charte engageante qui vise à accompagner le changement de comportement et à limiter l’utilisation de plastique.

4) Garde Régionale Marine :
Depuis 2 ans, la Région a mis en place une « Garde Régionale Marine » pour surveiller les aires marines protégées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les principales missions affectées aux agents saisonniers sont : la surveillance des plans d’eau (en lien avec le personnel permanent de la structure employeuse), le suivis de fréquentation, la sensibilisation du public. Au total 40 gardes couvrent le territoire marin de la Région Sud.

5) Ports Propres :
Sur 147 ports de plaisance en région, 73 ports sont certifiés ports propres plus 2 ports à Monaco. Cette certification est devenue une norme mondiale ISO 18725 Ports Propres en juin 2024. 34M€ ont déjà été investis dans les ports de plaisance au titre de “Ports Propres” dont6.6M€ d’aides régionales. Près de 1 500 agents portuaires ont suivi les programmes de formations
6) Mouillages écologiques :
Afin de limiter ses impacts et garantir le développement durable des activités nautiques et du tourisme sur le territoire, la Région soutient les projets de mouillages visant à rationaliser la fréquentation des sites et réduire les incidences sur l’environnement.
Dix projets de zones de mouillage ont été accompagnés depuis 2020, principalement issus d’appels à projets conjoints lancés par l’Etat. Cela correspond à 1255 mouillages financés sur le littoral.
7) Posidonies :
Les banquettes de posidonie jouent un rôle écologique et économique majeur. Elles protègent directement les plages contre l’érosion. Afin de préserver ce milieu et inciter à la mise en œuvre de mesures de gestion durable des plages, la Région est directement impliquée dans :
– la Déclaration commune du Collectif Posidonie.
– la Charte d’engagement « Pour des plages de caractère »
Sur 42 communes littorales ayant des banquettes de posidonies, 20 communes sont signataires à ce jour

8) Plan Or Bleu
La Région Sud déploie depuis 2 ans son plan Or bleu axé autour de 3 objectifs :
– La sobriété et l’hydro-responsabilité dans tous ses domaines de compétence
– La solidarité entre amont et aval, entre agriculteurs et professionnels du tourisme, entre Etat et collectivités, entre usagers et aménageurs.
– L’innovation, avec la réutilisation des eaux usées, la généralisation du goutte-à-goutte, l’épuration par ultraviolets, et un soutien à la recherche
Ce sont des actions très concrètes déclinées autour de ce plan :
– La modernisation des canaux et réseaux en faveur de l’hydraulique agricole, pour une irrigation contrôlée et garantie,
– Le lancement de la plus grande expérimentation de France de réutilisation des eaux usées, pour passer à 10 % de réutilisation, en lien avec l’Université d’Aix-Marseille et la Société du Canal de Provence,
– La mobilisation d’un Fonds d’adaptation au dérèglement climatique, qui a permis d’aider la commune de Savines-le-Lac en 2022 pour compenser les effets de la sécheresse (5 millions d’€ par an, en complément de l’Etat),
– Le lancement d’une campagne de communication régionale, dans les 6 départements, sur la sobriété concernant les usages,
– L’utilisation des fonds européens, avec un renfort de 20 millions d’€ de FEADER pour les réseaux hydrauliques,
– Le lancement d’une cartographie de l’état des réseaux, pour réduire les pertes en eau dans tous les territoires de la région,
– Un générateur d’eau atmosphérique qui permet en cas de sècheresse d’apporter de l’eau aux communes
Ce plan Or Bleu participe directement à la préservation du littoral et de la méditerranée.

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