La cité phocéenne développe les NCIS pour « Nouvelles Coopérations Industrielles et Synergies ». Ce nouveau dispositif d’écologie industrielle appliquée, piloté par la CCI Marseille-Provence, pourrait bien, par sa durée et son ampleur, coiffer l’ense
Ce nouveau dispositif d’écologie industrielle appliquée piloté par la CCI Marseille-Provence et qui pourrait bien, réussir à coiffer l’ensemble des démarches déjà initiées sur le territoire Marseille Provence.
Car en la matière, les expérimentations ont proliféré ces dernières années.
Et la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer est, à cet égard, un terrain d’application privilégié. Et pour cause, ses quelques 10 000 ha concentrent des enjeux économiques et environnementaux de taille en raison d’une forte concentration industrielle (chimie, raffinage, aéronautique, mécanique) et de la présence du Grand Port de Marseille Métropole (GPMM) en tant qu’aménageur.
De la zone industrielle au laboratoire d’énergies vertes
L’expérience la plus médiatique demeure Piicto, la plate-forme industrielle et d’innovation Caban Tonkin et ses 1 200 ha. Là, une quinzaine d’industriels participent à un programme d’échanges d’utilités comme la vapeur mais où d’autres synergies éco-industrielles (production d’acide chlorhydrique, valorisation et recyclage de métaux ferreux) ainsi que la mutualisation de services (restauration, transports, gardiennage) ont été instaurées ou sont envisagées (deux projets sont en cours).
Adossée à Piicto, la plate-forme « Innovex » est destinée, elle, à accueillir des pilotes pré-industriels issus des filières innovantes de l’hydrogène et de la valorisation du CO2 (bioremédiation du CO2 avec micro ou macroalgues ou encore production de méthane à base d’hydrogène et de CO2).
Les premiers démonstrateurs sont attendus pour 2016, et notamment un prototype d’unité de production de microalgues, qui pourrait entre autres permettre le développement de biocarburants de substitution dits de « 3e génération », notamment à partir de recherches conduites par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
100 entretiens réalisés
« Le dispositif NCIS sera complémentaire avec les projets déjà existants et va capitaliser sur les retours de ces expériences accumulées qui existent déjà entre les industriels de ce territoire tout en développant de nouvelles synergies », insiste le chef du projet à la CCI Marseille Provence, maître d’ouvrage de ce nouveau venu dans la galaxie des expériences circulaires.
La Mission DGFI (Développement des grandes filières industrielles) de la CCI travaille sur ce projet avec l’UIC Méditerranée et l’association Environnement Industrie.
« Il s’agit de créer des relations et synergies entre industriels du pourtour de l’Étang de Berre pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières, échanger de flux (eaux industrielles, déchets etc.), des utilités, mutualiser des services (gestion des déchets, collecte et réutilisation des eaux pluviales, transport), partager des équipements (chaudière, production de vapeur, unité de traitement des effluents, etc.) ou des ressources (emplois en temps partagés, etc.), créer de nouvelles activités ».
À ce stade, une centaine d’entretiens et visites ont eu lieu et le projet entre maintenant dans sa phase « étude de flux », en somme la cartographie du métabolisme industriel : « Nous allons qualifier et quantifier les flux au sein d’un échantillon d’entreprises situées sur le territoire Fos-Berre, préalablement identifiées afin d’identifier des « nœuds », c’est-à-dire des potentialités de valorisation. Ce travail permettra d’étudier la faisabilité technico-économique et environnementale des pilotes. La sélection des sites industriels sera ensuite arrêtée en COPIL3», souligne le chef de projet.
Financement de l’économie circulaire
Cofinancé par l’ADEME et la Région dans le cadre du Contrat de Plan État-Région (CPER) 2014-2020, le projet est prévu sur 30 mois (octobre 2014 à mars 2017).
Désignées comme les acteurs territoriaux privilégiés de l’économie circulaire par la Conférence de l’environnement de septembre 2013, les régions ont désormais quasiment toutes intégré un volet économie circulaire dans leur dernier contrat plan État-région.
Par ailleurs, 20 % de l’enveloppe du Feder peuvent être utilisés par les Régions pour l’économie circulaire et si le terme n’est pas explicitement mentionné dans les dispositifs financiers comme « Horizon 2020 » ou encore « Life + », il s’agit pourtant bien de cela quand il s’agit de financer les démarches dans « l’éco-innovation », l’« écologie industrielle » ou les « énergies vertes »…
Plus d’informations sur : CCI Marseille Provence
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