Les travaux menés sur le bassin de l'Yzeron s'avèrent efficaces et contribuent à diminuer les risques naturels (inondations, dégâts, atteinte à la biodiversité, etc.)
Avec ses 45 km de cours d’eau principaux, le bassin versant de l’Yzeron, au sud-ouest de Lyon, est le plus petit de Rhône-Alpes… Mais pas le plus calme : les crues torrentielles dues à sa géologie et à sa topographie ont été aggravées, au fil du temps, par l’urbanisation.
A la clé : de graves inondations, comme celle de 2003, où 700 personnes ont été sinistrées. Des travaux ambitieux de réaménagement, décidés en comité de rivière dès 2002 et prévus jusqu’en 2019, commencent à porter leurs fruits.
«Les élus ont pris conscience, dès la fin des années 80, que la partie aval du lit avait été trop corsetée, dans les secteurs urbains d’Oullins et de Saint-Foy-lès-Lyon », rapporte Alain Badoil, maire de la commune d’Yzeron et président du syndicat intercommunal du bassin, le Sagyrc. Adieu, donc, au corset de béton : à Oullins, notamment, l’une des berges a été repoussée pour permettre à l’Yzeron de s’étaler un peu au lieu de déborder à la moindre crue.
Parallèlement, à l’amont, plus rural, des zones d’expansion des crues ont été aménagées et deux barrages écrêteurs sont prévus peu avant la confluence avec le Charbonnières. Le lit de cet affluent a, lui, été déplacé, dès 2012, sur les terrains d’un parc public et élargi.
La prévention des inondations n’est pas le seul objectif : «En « renaturant » les berges, on refait des cours d’eau un cadre de vie », se félicite Stéphane Guérin, directeur du Sagyrc. L’envahissante renouée du Japon est minutieusement éliminée et d’autres espèces, des souches et des roches réimplantées créent de nouveaux habitats pour les poissons.
Quant aux berges, où la nature reprend ses droits grâce aux plantations et à un « matelas » favorisant la pousse, elles sont appelées à devenir de petites plages ou promenades… et à être naturellement modifiées par les crues, à l’avenir maîtrisées. «Nous avons calculé que les 36,5 M€ de travaux engagés permettent d’éviter près de 100 M€ de dégâts dus à des inondations, commente Stéphane Guérin. Le bénéfice environnemental, lui, n’est pas monétarisé, mais il est évident».
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