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Fiona Urbain
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Jeudi 14 Août 2025 à 20:05

Face à Annie Genevard, la Ministre de l'Agriculture, élus et agriculteurs sinistrés ont livré leurs témoignages bouleversants. Entre urgence financière et cri d'alarme pour l'eau, ils appellent à des mesures exceptionnelles pour sauver leurs territoires. Reportage vidéo.

L’émotion était palpable ce jeudi à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse. Devant Annie Genevard, Ministre de l’Agriculture venue annoncer un fonds d’urgence de 8 millions d’euros, les voix se sont élevées pour témoigner d’une réalité brutale : celle d’un territoire à l’agonie.

“Situations exceptionnelles, moyens exceptionnels »

André Hernandez, président de la Communauté de communes de la région lézignanaise Corbières-Minervois, n’a pas mâché ses mots : “Je suis Président d’un territoire qui est très meurtri, qui est dévasté aujourd’hui. Je souffre énormément.” Son message est clair : au-delà du financement immédiat, c’est l’accès à l’eau qui conditionne la survie du territoire.

Pour vivre ici, il faut de l’eau“, martèle-t-il, évoquant le projet Aqua Domitia. “Est-ce qu’on aura les moyens d’aller très vite ? Parce qu’à situations exceptionnelles, il faut des moyens exceptionnels. »

La Présidente de la Région Occitanie ne mâche plus ses mots : son territoire vit “une situation exceptionnelle qui exige un traitement exceptionnel”.

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“Nous sommes immobilisés par une usine à gaz réglementaire”

Pour Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie : “Nous sommes aujourd’hui immobilisés dans de nombreux projets par des contraintes réglementaires. Il faut assouplir et simplifier ce qui ressemble pour beaucoup à une usine à gaz.”

Notre région doit faire l’objet d’un traitement exceptionnel du fait de sa situation exceptionnelle. Nous sommes la région la plus exposée aux risques climatiques : sécheresses, incendies, inondations. Ce que subit l’Occitanie aujourd’hui, demain les autres régions le subiront à leur tour.

L’agriculture au cœur de la reconstruction

Pour Ludovic Roux, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Aude, l’enjeu dépasse largement les 9 000 hectares agricoles touchés par les flammes. “Sans l’agriculture dans nos territoires, nous avons des difficultés économiques, sociales, de biodiversité“, explique-t-il. Le défi est triple : sauver l’existant, accompagner les agriculteurs dans “une catastrophe économique terrible“, puis reconstruire en cloisonnant les massifs.

Les dégâts ? Difficiles à chiffrer précisément, mais Ludovic Roux évoque “minimum 10 millions d’euros” pour cette zone pourtant peu peuplée.

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“Une année blanche, c’est la fermeture”

Le témoignage le plus poignant vient de Maxime Verdale, viticulteur au Château de Saint-Eutrope. Son exploitation, entièrement encerclée par les flammes, illustre le drame qui frappe la viticulture audoise.

Même les parcelles qui paraissent vertes sont impactées par des goûts de fumée“, explique-t-il. “Le produit devient non conforme, impossible à commercialiser.

Face à cette situation, le viticulteur ne cache pas son désarroi : “On a un genou à terre, on ne sait pas comment on va se relever. Une année blanche économiquement, pour nous c’est la fermeture.” Sa bouée de sauvetage ? Une cuvée symbolique issue de ses stocks pour “sauver cette exploitation“.

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L’urgence de l’eau

Tous convergent vers la même urgence : l’eau. “Cela fait 30 ans que nos politiques publiques locales martèlent qu’on a besoin d’irrigation“, lance Maxime Verdale. “Si dans les semaines à venir on n’a pas d’eau qui arrive jusqu’à chez nous, le végétatif ne tiendra pas. La vigne va mourir.

L’équation est simple mais dramatique : “Si l’on n’a pas de vignes autour des communes, nos villages seront traversés par le feu.

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“Ne nous oubliez pas ! “

Malgré l’élan de solidarité qui s’organise dans ces petites communes rurales, l’inquiétude demeure. “C’est l’euphorie maintenant, il y a beaucoup de monde, mais dans 15 jours, un mois, on va se retrouver seuls face à nos problématiques“, prévient le viticulteur.

Son appel résonne comme un testament : “Ne nous oubliez pas. Revenez vers nous au moment des vendanges, pour voir ce que l’on va pouvoir ramasser. Et dans quelques mois, pour voir si l’on est encore debout.

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