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Denys Bédarride
20 octobre 2025 Dernière mise à jour le Lundi 20 Octobre 2025 à 09:03

Le 14 octobre, le siège du journal Midi Libre à Saint-Jean-de-Védas a accueilli Les Rencontres du Littoral, un événement réunissant la communauté maritime et côtière pour discuter des défis majeurs des stations balnéaires. La Banque des Territoires Occitanie, partenaire clé de l’événement, était représentée par sa directrice de réseau, Gisèle Rossat-Mignod, aux côtés des maires d’Agde et de La Grande-Motte et de la Secrétaire générale de la Préfecture. Interview vidéo pour mettre en lumière les enjeux de ces stations.

Les stations balnéaires de l’Hérault, comme Agde (notamment le Cap d’Agde) et La Grande-Motte, situées en Occitanie, font face à des défis liés au changement climatique. Construites dans les années 1960-1980 dans le cadre de la Mission Racine pour promouvoir le tourisme balnéaire, ces zones sont vulnérables en raison de leur position côtière et de leur urbanisation dense.

Érosion côtière et montée des eaux

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Le littoral languedocien subit une érosion rapide, avec des pertes de sable menaçant les infrastructures touristiques. D’ici 2100, environ 50 000 logements pourraient être affectés par la submersion marine. À La Grande-Motte, des mesures comme la restauration des dunes et l’installation de ganivelles tentent de freiner ce phénomène, mais les tempêtes et la hausse prévue du niveau de la mer (60 cm d’ici 2100 selon les projections) accentuent les risques

Au Cap d’Agde, l’érosion impacte les ports et plages, nécessitant des travaux réguliers de dragage des sédiments.

Inondations et risques de submersion

Les stations sont exposées aux inondations lors d’épisodes climatiques extrêmes, comme les tempêtes méditerranéennes.

Le Plan Littoral 21, soutenu par l’État, finance des projets d’adaptation (250 millions d’euros en 2018 pour 150 initiatives), incluant le renforcement des digues et des zones humides à Agde et La Grande-Motte. Toutefois, les collectivités locales privilégient souvent l’économie touristique au détriment d’une adaptation proactive.

Biodiversité et pollution

L’urbanisation et le tourisme de masse affectent les écosystèmes des lagunes et étangs, comme l’Étang du Ponant à La Grande-Motte ou l’Étang de Thau près d’Agde, avec des problèmes de pollution et de salinisation. Des initiatives, comme l’Aire Marine Protégée de la Côte Agathoise, cherchent à préserver la biodiversité marine, mais le réchauffement des eaux menace la pêche et la conchyliculture.

Enjeux économiques et touristiques

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Le tourisme, pilier économique avec 8 millions de visiteurs annuels en Occitanie et 25 000 emplois maritimes, fait face à des défis de saisonnalité et de concurrence internationale. 

  • Infrastructures vieillissantes : Les 33 000 logements touristiques du Cap d’Agde, datant des années 1970-1990, sont obsolètes, réduisant l’attractivité et limitant la saison touristique à l’été. Des partenariats avec la Banque des Territoires, signés en 2024, soutiennent leur modernisation pour une montée en gamme et une saisonnalité prolongée. À La Grande-Motte, le projet Ville-Port inclut la thalassothermie pour décarboner 20 bâtiments, avec un investissement de 13,5 millions d’euros. 
  • Déclin du tourisme de masse : Le littoral occitan, représentant 28 % de l’offre de lits mais seulement 19 % de la consommation touristique, souffre de la concurrence de destinations comme l’Espagne ou la Turquie et de l’évolution des attentes vers un tourisme durable. Des événements comme le Salon du Littoral 2024 à La Grande-Motte mettent l’accent sur l’économie bleue et la plaisance. 
  • Développement économique durable : Les ports d’Agde et de La Grande-Motte, piliers de l’industrie nautique, nécessitent des innovations pour réduire leur impact environnemental. Le contrat de filière 2024 soutient l’innovation et la formation, tandis qu’un appel à projets (600 000 euros en 2021) finance des rénovations.

Enjeux sociaux et gouvernance

  • Patrimoine et adaptation culturelle : Classées Patrimoine du XXe siècle depuis 2010, ces stations doivent concilier préservation et adaptation aux nouveaux modes de vie. Des expositions comme “Mission Racine” (2024) sensibilisent aux enjeux climatiques. 
  • Gouvernance locale : Via le Plan Littoral 21, les collectivités collaborent, mais certaines priorisent encore l’urbanisation au détriment de la résilience. Des visites ministérielles, comme celle du Ministre de la Mer à Agde en 2024, soulignent la nécessité d’une approche intégrée.

Plan Littoral 21 : un cadre stratégique

Doté d’un milliard d’euros (2017-2027), le Plan Littoral 21, soutenu par la Banque des Territoires, l’État et la Région Occitanie, vise à rendre les stations résilientes, attractives et durables. Depuis 2023, il priorise la transition écologique avec des financements (18,6 millions d’euros de prêts en 2023, 35 millions prévus d’ici 2027) pour des projets climatiques, touristiques et sociaux.

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En ce jour de salon du littoral, une nouvelle convention a été signée entre la Grande-Motte et la Banque des Territoires qui vient renforcer le Plan littoral 21 qui a été lancé par l’Etat comme l’explique Amélie De Sousa, secrétaire générale adjointe de la Préfecture de l’Hérault : « On a signé un programme ou une démarche locale qui s’appelle le PL21, qui est un programme pour la gestion du littoral. On a effectivement nos stations balnéaires qui ont un enjeu très particulier, à la fois sur la gestion du recul du trait de côte, mais aussi sur l’évolution nos besoins d’adapter les logements dans lesquels, à la fois, on a le logement touristique, mais on a aussi les habitants de ces stations balnéaires qui doivent pouvoir vivre sur l’ensemble des saisons avec un certain nombre d’offres de services. »

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Rénovation des logements touristiques

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Le programme Rehabilit (2021) finance la modernisation des logements obsolètes dans cinq stations (Agde, La Grande-Motte, Gruissan, Leucate, Argelès-sur-Mer) avec 600 000 euros. À La Grande-Motte, un “coaching propriétaire” aide à rénover selon des normes énergétiques. Au Cap d’Agde, des études ciblées visent à moderniser l’habitat pour une saisonnalité prolongée.


« Dans le cadre du projet Villeport, que je porte avec mon équipe municipale depuis plusieurs années, la Banque des Territoires fait partie du Comité des financeurs dans le cadre du plan Littoral 21, avec l’État et la région, pour accompagner ce projet majeur pour l’avenir de la Grande-Motte. Mais cette convention va au-delà du projet Villeport, puisqu’on a tenu à y insérer un volet habitat. » présente Stéphan Rossignol, Maire de La Grande-Motte.

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Soutien spécifique à Agde et La Grande-Motte

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  • Cap d’Agde : Une convention de 2025 avec l’État et la Banque mobilise 8 millions d’euros pour rénover 33 000 logements, densifier l’urbanisme, intégrer des normes écologiques et promouvoir les mobilités douces, visant une destination “4 saisons”. 
  • La Grande-Motte : Via Rehabilit, la station bénéficie d’un soutien pour rénover son parc immobilier et moderniser ses fronts de mer, avec des financements pour la biodiversité et le patrimoine.

Dans de nombreuses villes du littoral, la Banque des Territoires agit et se renouvelle pour faire face aux enjeux climatiques et sociaux : « Les besoins changent, à la fois les besoins des touristes et à la fois les besoins de la population. Et puis, le prix du foncier explose. La Banque des Territoires, a modifié ses offres. D’abord, elle met des moyens importants en ingénierie pour le littoral. L’ingénierie, c’est de l’aide à la décision, c’est mettre de la ressource pour aider la collectivité à mûrir son projet. La Banque des Territoires travaille également ses produits de financement. Elle peut financer pour faire du portage foncier, pour favoriser la renaturation avec des durées très longues. En synthèse, nous adaptons et répondons davantage aux besoins de l’élu. » soutient Gisèle Rossat-Mignod, directrice du réseau de la Banque des Territoires.

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Actions transversales

  • Résilience climatique : Des prêts verts (Gaïa Territorial, Relance Verte) soutiennent des projets comme la restauration des dunes ou la reconversion de sites (ex. : 5,6 millions pour une carrière à Saint-Jean-Cap-Ferrat). 
  • Modernisation des ports : Soutien à la transition écologique des ports et à l’innovation (ex. : 4,5 millions pour des éoliennes flottantes). 
  • Ingénierie : Accompagnement technique des collectivités et soutien au programme Reut pour la réutilisation des eaux usées.

Ces initiatives visent une transformation durable des stations, en équilibrant attractivité touristique et résilience face aux défis climatiques et sociaux, avec un rôle central de la Banque des Territoires comme investisseur stratégique.

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