Lors de la cérémonie des voeux de la FHP, Lamine Gharbi son président a présenté les actions et objectifs 2016 sous le ton de l'engagement : " Face à des représentations dogmatiques camouflant une absence totale de vision, il y a la réalité de notre
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Morceaux choisis …….
” Faire de 2016 une année POLITIQUE
Que 2016 précède 2017 n’aura échappé à personne … La FHP souhaite contribuer à inscrire les sujets de santé dans les programmes des futurs candidats, et apporter toute sa contribution en étant force de propositions.
Faire de 2016 une année STRATEGIQUE
Nous continuerons évidemment à nous battre pour la profession, car il ne peut y avoir de système de santé performant sans la participation équilibrée de tous les acteurs de santé. Face à certaines dispositions excluantes, nous organiserons systématiquement nos répliques.
Faire de 2016 une année PROSPECTIVE
La mission d’une Fédération comme la nôtre, et celle que je me suis fixée en tant que Président, c’est d’être dans l’accompagnement de ses adhérents.
Accompagner, c’est rendre le meilleur service possible ; mais c’est aussi préparer l’avenir et les défis immenses qui nous attendent.
En 2015, la loi de santé, et notamment les attaques réitérées contre les médecins libéraux et l’hospitalisation privée, ont provoqué dans la classe politique une véritable, et salutaire, prise de conscience.
La présence à nos Rencontres de décembre de personnalités politiques de premier plan, qui ont fait des annonces fortes, en a apporté un témoignage très révélateur.
Il convient de s’en réjouir, mais de rester vigilant. Nous devons inscrire la santé dans les priorités de celles et ceux qui prendront les décisions demain, avec deux arguments forts :
La santé est l’une des préoccupations premières des Français ;
Des réformes d’ampleur sont indispensables, et notre modèle de l’hospitalisation privée doit servir d’inspiration.
Nous allons finaliser notre plateforme de propositions pour la présidentielle 2017. Elle contiendra les principes que nous défendons, souvent bafoués ou tabous: l’efficience, la transparence, l’équité, la reconnaissance du rôle de chacun. Il sera question d’innovation ou encore de la nécessaire clarification du cadre éthique de la décision publique.
Nous irons à la rencontre des femmes et les hommes politiques pour leur présenter ces propositions, que nous relaierons aussi auprès des think tanks et de tous les lieux de réflexion.
2016 se caractérisera également par la mise à l’agenda politique de sujets essentiels pour notre profession. Les textes de loi à venir sur la réforme du droit du travail, sur l’innovation, sur la numérisation de l’économie ou encore sur la simplification, nous concernent, et nous nous ferons entendre.
La simplification des normes, c’est compliqué ! Le chantier ouvert en mars 2013 avec le ministère de la santé est laborieux, même si on peut constater des avancées sur la psychiatrie ou la dialyse. Le point central des autorisations a été renvoyé à une réforme par voie d’ordonnance.
Nous remettrons ce sujet au cœur de nos travaux. La FHP sera d’une grande vigilance, le régime des autorisations étant le cœur de notre identité.
Nous continuerons aussi à nous impliquer fortement au MEDEF et à la CGPME où je siège au Conseil Exécutif du MEDEF.
Enfin, défendre la profession, c’est aussi la positionner comme un acteur engagé sur les sujets de société : nous travaillerons sur la question du lien entre les valeurs de la République et celles du soin, sur le repérage de la radicalisation dans les établissements de santé, sur la prise en charge des violences intra familiales, et sur le burnout.
Nous mènerons en 2016 de grands combats pour nos établissements, aux côtés des médecins libéraux qui sont nos alliés. Notre solidarité à leur égard ne se démentira pas. Les syndicats médicaux ont été à nos côtés au cours de cette année difficile, ainsi que le Conseil National de l’Ordre des Médecins et son président, le docteur Bouet.
Le partenariat avec les représentants des médecins et de l’ensemble des professionnels de santé est pour nous essentiel.
Nous préparons depuis avril 2015 la campagne tarifaire 2016, autour d’un message-clé : comme il l’a été dit, nous sous- exécutons l’ONDAM depuis plusieurs années, et pourtant la fixation de nos tarifs n’en tient pas compte. Cela pose un problème fondamental de gouvernance et de transparence du système.
On ne peut continuer à bâtir une politique de santé sur des hypothèses erronées.
Une réforme de la méthodologie de construction du PLFSS est indispensable : à la place du grand fourre-tout qui distribue des dotations complémentaires dans la plus complète opacité, il doit devenir une véritable loi de finances et un levier d’efficience, pour le bien de tous.
Quant à la loi de santé, elle a été votée, mais nous n’avons pas l’intention d’en rester là. La décision du Conseil Constitutionnel est imminente, et nous espérons que les Sages seront sensibles aux débats parlementaires qui ont mis en évidence les nombreuses inégalités de traitement entre acteurs de santé.
Plus largement, nous sommes vigilants, car les usines à gaz administratives sont au détour de chaque décret. Sur cette exigence de simplification, je suis certain que des convergences de vue sont possibles avec nos partenaires des autres Fédérations, comme la FEHAP.
Ce travail, nous le prolongerons dans les échanges réguliers que nous souhaitons avoir avec les directeurs généraux des nouvelles ARS.
Les inégalités de traitement restent au cœur de nos revendications. Nous avons fait une étude qui montre que le taux de pression fiscale de l’hospitalisation privée est très supérieur à celui des autres acteurs hospitaliers. Si rien n’évolue, nous serons contraints de saisir les autorités publiques de cette question.
Une chose est sûre : cette année encore, nous ne lâcherons rien.
Face à la raréfaction de la ressource publique et aux inégalités de traitement, nous devons travailler sur la sécurisation de nos financements et les voies pour trouver de nouvelles ressources.
Nous devons aussi établir le positionnement à adopter vis-à-vis des réseaux de soins. L’irruption de ces nouveaux acteurs nous interpelle tous. Deux choses sont claires : nous n’accepterons aucun scénario qui rencontrerait l’opposition des médecins ou qui lèserait l’une de nos Spécialités au sein de la FHP.
Traiter la question du financement, c’est aussi être force de proposition dans le cadre de la mission confiée à Olivier Véran sur la réforme de la T2A. Nous sommes favorables à un financement pérenne et structurant de nos activités. Mais il s’agit d’éviter toute généralisation de raisonnements tels que la dégressivité tarifaire, qui est une véritable folie…
Autre thème essentiel, celui de la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire. Le risque est grand que ces GHT ne créent une polarisation de toute l’offre de soins au seul profit du secteur public. Nous devons organiser notre réponse et nous allons donc lancer des expérimentations de GHT privés dans plusieurs régions.
Enfin, nous devons aussi identifier les activités innovantes, qui nous différencient, en lien avec les nouvelles attentes des patients. Chaque jour, les médias se font l’écho d’innovations en santé, dont certaines viennent percuter les modèles établis. Nous allons mettre en place à la FHP une veille sur l’innovation technologique et organisationnelle.
Préparer l’avenir, c’est aussi faire évoluer les outils de pilotage stratégique, indispensables dans une Fédération comme la nôtre. Les travaux que je viens de mentionner vont alimenter un Plan « FHP 2020 » qui sera tourné vers le service rendu à l’adhérent. Cela demeure ma mission première en tant que Président.
Nous avons d’ores et déjà de nombreux projets pour 2016 : organiser une Journée dédiée aux relations avec les tutelles et avec le monde politique ; poursuivre l’accompagnement sur des sujets aussi structurants que les autorisations, l’hôpital numérique, l’HAD ou le développement durable ; continuer notre politique de conventions avec le monde associatif.
Dans le domaine social, nous voulons mener une politique qui ne soit pas uniquement soumise à la contrainte de la loi, mais qui nous donne de la visibilité et de la hauteur d’action : c’est pourquoi nous venons de doter la FHP d’une feuille de route de négociations sociales sur trois ans. “
La FHP compte bien être présente et active dans le débat et les grandes orientations à prendre dans le secteur de la santé en France et clairement avant les présidentielles.
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