L’accouchement aura été douloureux. Au terme d’une séance plus que rocambolesque, la grande Métropole voulue par l’Etat a vu le jour. Et son président Jean-Claude Gaudin élu. Et maintenant ?
Source : Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence www.mouvement-metropole.fr
« En matière de pauvreté, d’accès au logement et plus largement d’équilibre social, la situation de la métropole Aix-Marseille Provence est préoccupante », lâche l’institut de sondage. Il est vrai qu’avec un taux de chômage de 9,7% pour la zone d’Aix-en-Provence et de presque 13% pour Marseille-Aubage au premier trimestre 2015, il y a de quoi s’inquiéter.
Passé ce constat, il devenait clairement urgent d’élire un président et de constituer juridiquement la nouvelle institution. En premier lieu pour mettre ses fonctionnaires au travail et préparer les feuilles de paie de ses quelques 7 500 salariés. Mais surtout élaborer un budget 2016 dans lequel l’Etat devrait injecter 66 millions d’euros. Une somme jugée bien trop maigre pour Jean-Claude Gaudin. Mais qui pourrait gonfler : « Si nous ficelons vite le dossier des transports, nous aurons de l’argent en plus promis par Manuel Valls », précise le nouveau président de la Métropole.
Mais le budget reste aujourd’hui le véritable point d’interrogation.
Vers quel modèle s’oriente-t-on ?
Vers un projet lyonnais avec plus de 3 milliards d’euros de budget et une augmentation de 5% de l’impôt ?
Ou plutôt vers un projet niçois où la métropole affiche 1,3 milliards dans ses caisses ?
Aix-Marseille-Métropole devrait vraisemblablement se rapprocher du modèle lyonnais. Reste à savoir selon quels mécanismes. Les semaines à venir permettront d’y voir plus clair.
Car c’est ce budget qui permettra indéniablement de mettre en route les nombreux projets à venir. Notamment la mutualisation des transports. Il faut clairement créer une continuité dans les transports en commun entre les différentes communes. Améliorer le service public, l’unifier, le coordonner.
A population active égale, sur le terrain de l’emploi Aix-Marseille-Provence est en retard par rapport à Lyon, Nice, Bordeaux et Toulouse.
Il manque plus de 60 000 emplois. Sur 200 000 entreprises recensées dans le bassin, 73% d’entre elles n’ont aucun employé.
Très rapidement la Métropole devra également définir sa politique publique en terme d’énergie, d’environnement, de cohésion sociale ou de logement et de développement économique. Autant de domaines dans lesquelles elle exercera ses compétences.
Les chantiers sont vastes et les enjeux cruciaux.
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