Qu’il s’agisse de la lutte contre l’habitat indigne, ou du développement des HLM, le logement sera la priorité en 2022 du jeune maire socialiste de Marseille Benoît Payan. Il demande la tenue des États généraux du logement et souhaite signer une convention avec l’État sur cette question lors de la venue en février prochain du président Emmanuel Macron.
« Après avoir décroché 400 M€ de l’État français et 650 M€ de prêts garantis par l’État en 2021, je souhaite en 2022 obtenir plusieurs centaines de millions d’euros pour le logement. Je compte sur la venue du président Macron pour conclure un engagement avec majeur pour la construction de nouveaux logements et la rénovation sans précédent de nos quartiers », a annoncé le 7 janvier Benoît Payan, lors des traditionnels vœux à la presse.
Le maire de la deuxième ville de France se dit aujourd’hui doté d’une capacité d’action limitée face aux copropriétés, aux propriétaires de logements insalubres. Il dit avoir besoin « d’un droit exorbitant » pour intervenir et travaille avec son équipe sur le sujet. « J’ai besoin de produire du logement social. Je souhaite que la métropole nous laisse construire la ville et modifie son PLUI (*) pour abaisser le seuil de construction de logement social dans les opérations pour construire des logements dans le 14ème et aussi dans le 8ème arrondissement ! Le logement indigne est un problème majeur à Marseille, dénonce Benoît Payan qui réclame la tenue d’États généraux sur le sujet et engage un budget de 48 M€ sur quatre ans. Nous travaillons au quotidien pour lutter contre les logements indignes et contre la spéculation en prenant, par exemple, des mesures de régulation des plateformes de location en ligne ou en traquant les marchands de sommeil ».
« Le logement, la mobilité, ce ne sont pas des chicayas ! »
Questionné sur les relations houleuses avec Marseille Provence Métropole, le maire a exprimé son souhait de travailler main dans la main avec les équipes de Martine Vassal.
« Il faut savoir que le logement et la question d’investir dans la construction d’un tramway, ce ne sont pas des chicayas ! », appuie le maire faisant allusion au discours du président lors de sa dernière visite dans la Cité phocéenne.
Ainsi, alors que la décision de construire un tramway pour connecter le nord de la ville a été prise, le maire a annoncé son souhait d’un report de l’application de la loi sur les zones à faibles émissions tant qu’il n’y a pas des moyens de transport collectifs pour se substituer à la voiture particulière.
Stratégie de poursuite également de l’investissement de 1,2 mds € dans la rénovation des écoles avec 17 chantiers d’importance en 2022. La maire a annoncé le démarrage des travaux de construction de la base nautique du Roucas Blanc en prévision des épreuves de voile des JO 2024.
Dans un contexte où toutes les filières souffrent de la crise économique, il a rappelé la gratuité des terrasses aux cafetiers et restaurateurs mais a refusé de baisser le loyer mensuel du stade vélodrome à l’Olympique de Marseille. « Ce n’est pas aux Marseillais de payer les difficultés de Mac Court ! », a lancé l’édile.
En interne également, l’élu du Printemps Marseillais entend réformer la gouvernance, insuffler davantage de transparence et annoncé « l’arrivée dans les semaines à venir » d’un nouveau directeur des services qui aura carte blanche pour de nouveaux recrutements.
Questionné sur la multitude de candidats à la présidentielle, le maire n’a pas donné encore son parrainage et appelle à la tenue d’une primaire au risque « d’aller dans le mur », a avertit Benoît Payan. Et d’ajouter : « Il leur reste quelques jours pour trouver les voies et moyens d’un rassemblement ».
(*) Plan Local d’Urbanisme Intercommunal.
Réagissez à cet article