Sommes-nous tous sexistes, hommes ou femmes ? Afin de montrer du doigt le sexisme ordinaire en entreprise, cette maladie du siècle qui réfléchit à notre place, le réseau mixité de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, les WoMen d’Azur a organisé un événement, qui fut également l’occasion de lancer le mentoring au féminin au sein de cette banque azuréenne.
Combien de fois avez vous entendu « on ne peut pas prendre cette femme à ce poste, elle a des enfants… ou elle est sensible ? Combien de fois avez-vous entendu « c’est un homme, il est fort, il travaille beaucoup ? ou encore « un homme ne peut pas faire deux choses à la fois » ? Des phrases du sexisme ordinaire, montré du doigt lors de la soirée que le réseau WoMen a organisée à Ipag business school à Nice.
Réveiller les consciences
Le sexisme ? Vous avez dit le sexisme !? Comment reconnaître le sexisme ordinaire dans l’entreprise ? « Dans les phrases que vous dites parfois, inversez le féminin au masculin ou versa versa et si ça sonne faux c’est qu’il y a du sexisme, explique Karen Châtaignier humoriste et conférencière, invitée des WoMen d’Azur.
Vous connaissez la petite phrase « comment ça va, ma petite ? » adressée à LA stagiaire ? C’est du sexisme car on ne dirait jamais à UN stagiaire « comment va, mon petit ? » ! Que faire ? Comment le combattre, ce sexisme ordinaire ? « En en parlant !, lance l’humoriste. Se dire que « sexiste », ce n’est pas une insulte, ça arrive malgré soi et ça arrive à tout le monde. Il faut en parler et communiquer ».
Et souvent, ce sont les femmes visées. La bataille pour l’égalité a commencé avec Clara Zetkin, et même si, depuis, nous avons avancé en termes des droits de femmes, « Il y a encore des choses à faire, estime Isabelle Lefebvre, Présidente du réseau mixité de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur. Le chemin qui nous reste à parcourir c’est l’égalité sur certains nombres de sujets et notamment au niveau des salaires, du sexisme, du féminicide… »
Oser prendre son destin en mains
Le diagnostic du Président du directoire de la Cecaz est plutôt positif en ce qui concerne le sexisme : maîtrisé ! Les managers et les ressources humaines y veillent et restent vigilants. Idem en ce qui concerne le harcèlement.
« A la caisse d’Épargne Côte d’Azur les femmes sont majoritaires, souligne Claude Valade. Elles représentent 63 % des effectifs, 52 % des managers sont des femmes et elles sont également majoritaires comme directrices d’agences (63 %).
Mais on a encore du chemin à faire sur certains sujets : sur la capacité à faire émerger de nouveaux talents, à faire en sorte que les femmes explosent le plafond de verre et prennent leur destin en main, qu’elles aient la même confiance en elles comme les hommes ! Les choses avancent, précise le Président du directoire qui lance le message à toutes les employées : toutes les femmes ont les mêmes chances de réussite dans la banque que les hommes ! Il faut juste avoir confiance en soi ! Un seul mot d’ordre : OSER ! Osez prendre votre destin en main osez faire en sorte que les choses se passent bien. Toutes les femmes peuvent réussir à la Cecaz ! »
Le mentoring, le coup de pouce à la réussite
A la Cecaz, on va encore plus, plus loin que la bienveillance des managers et des ressources humaines. Les WoMen d’Azur initient le monitoring. « C’est un coup de pouce aux femmes de l’entreprise, explique Aurélie Trespeuch, directrice développement des compétences et formation à la Cecaz. On s’est rendu compte, et notamment lors des recrutements, que les femmes ont toujours beaucoup d’hésitation, ne s’affirment pas. Grâce à la mentore, la mentorée peut reprendre confiance en elle, s’exprimer différemment et prendre position au sein de l’entreprise.
« Les femmes vont plus oser postuler aux postes qui les tentent ! »
Un coup de pouce indispensable parce que malgré la bienveillance, dans notre inconscient, les hommes et les femmes ne sont pas égaux dans l’univers professionnel. Camille Toselli, coach et recruteuse observe quatre freins particuliers aux femmes et qui reviennent d’une manière récurrente : « le premier c’est la difficulté à se reconnaître à sa juste place, à sa juste valeur, s’affirmer.
Ensuite, il y a le rapport à l’argent. On accepte quelque part les inégalités, les femmes ont des difficultés à demander, par exemple, l’augmentation. Le troisième enjeu c’est la visibilité. Les femmes ont du mal à exposer leur image et à se rendre publiques, à faire rayonner leurs compétences et réalisations. Et enfin, on peut parler de l’enjeu de légitimité avec : je ne suis pas assez expérimenté… compétente… ou éduquée… Les femmes s’auto-limitent et ne se permettent pas d’avancer. »
Le mentoring devrait pouvoir faire sauter tous ces freins et la soirée, organisée par le réseau mixité de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur, les WoMen d’Azur, a démontré que les consciences se réveillent et que les femmes ont de plus en plus envie de réussir et d’être considérées à leur juste valeur.
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