Le Premier ministre Jean Castex avait fait le déplacement ce 28 septembre au 81ème Congrès HLM au Parc des Expositions de Bordeaux. En présence des élus locaux et acteurs du secteur du logement social en France, le chef du gouvernement a fait une série d’annonces pour soutenir le secteur.
Trouver le rebond. c’est l’objectif de l’Etat concernant le futur du parc locatif social français.
Le Premier ministre à la tribune du 81ème congrès HLM accueilli à Bordeaux s’est dit inquiet. « Je ne peux pas vous cacher l’inquiétude qui est la mienne sur ce sujet. La situation n’est pas satisfaisante. » assène Jean Castex.
En juin 2021, ce sont, selon le Premier ministre, près de 20% de permis de construire délivrés en moins par rapport à la moyenne d’avant crise. Dans le cadre du plan national France Relance, Jean Castex a annoncé la rénovation de près de 35 000 logements sociaux dès 2021.
Depuis 2015, la part de nouveaux HLM bâtis ne représente que 7% du parc total. Ralentit par la crise sanitaire, ce chiffre fait également écho à la part de production de logements sociaux en 2020. Seulement 45 000 nouveaux logements sociaux en 2020 contre 57 000 en 2019.
Selon Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, près de 11 millions de personnes vivent dans un logement social et 2,2 millions de foyers seraient encore en attente d’attribution.
Un renouvellement du parc locatif aux multiples facettes
La plupart des acteurs du secteur s’entendent à dire qu’il vaut mieux aujourd’hui favoriser la rénovation à la construction. C’est sans compter sur la vision de Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde et fervent partisan d’un arrêt de l’étalement urbain. Les élus locaux s’accordent sur le fait que la qualité des logements tout comme leur équilibre écologique est une priorité. Quitte à ce que cela coûte plus cher.
Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset, soulève quant à lui le problème de la défiscalisation par le biais des emprunts à taux zéro, empêchant les offices HLM de racheter un parc locatif urbain vacant aujourd’hui convoité par les investisseurs privés. De par cette flambée des prix du terrain, une ville comme Bordeaux a ainsi pu voir le prix de ses loyers augmenter de près de 76% en dix ans selon un rapport du Sénat datant de mai 2020.
Pour le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, « Il faut densifier sans bétonner ». Il ajoute, «Un habitat de qualité est un prérequis dans le cadre de la transition écologique. »
Réhabiliter le vacant, un enjeu environnemental
Jean Luc Gleyze voit dans la réhabilitation de ces logements vacants le moyen de « reconquérir les centres ville ». En effet, le sujet de la rénovation du bâti prend ses racines dans le domaine de l’aménagement urbain comme dans celui de la transition écologique.
Avec près de 18% des logements sociaux en France considérés comme « des passoires thermiques », le gouvernement a lancé en janvier 2020 MaPrimRenov’, un plan de financement portant sur la rénovation de ces logements.
L’Agence nationale de l’Habitat a annoncé l’ouverture de 410 000 dossiers en août 2021 sur l’ensemble du parc locatif public et privé. En 2021, l’Etat estime à 34 000 le nombre de logements sociaux rénovés grâce à ce fonds. Jean Castex a annoncé une augmentation de 2 milliards d’euros de cette enveloppe pour 2022.
Pour Antoine Desbarrières, directeur général de l’organisme certificateur indépendant Qualitel, « les enjeux de la rénovation émergent dans le cadre où la réutilisation des logements bâtis existants vont être beaucoup plus performant qu’une construction neuve ». Il tempère cependant sur le fait qu’il est dans certains cas complexes de réhabiliter l’existant nécessitant un effort de formation des professionnels.
Réagissez à cet article