Les salariés des Chambres de Commerce et d'Industrie du Languedoc-Roussillon sont appelés à faire grève ce mercredi 23 septembre par le syndicat CGT CCI LR. Alors que ceux-ci ne sont pas des habitués de la cessation de travail, que se passe-t-il ?
Les élus de ces chambres vont confirmer ce mercredi 23 septembre les suppressions de postes envisagés, elles seront suivies des licenciements correspondant d’ici la fin 2015.
En 2014, le gouvernement a décidé de réduire le budget des CCI, d’une part en leur prélevant 500 millions d’euros, et d’autre part en réduisant d’un tiers le montant de la taxe qui leur est affecté. Bercy avait déjà prélevé 170 millions d’euros en 2014, et avait mené des discussions afin de continuer à faire participer les CCI au plan de 50 milliards d’euros d’économies prévu jusqu’à la fin du quinquénat de François Hollande.
Le montant de la taxe affectée aux 145 chambres est significativement réduit puisqu’il est passé de 1,23 milliards d’euros en 2014 à un prévisionnel de 788 millions en 2017, soit une baisse de 36%.
Ce plan menace 6 000 à 7 000 emplois dans les CCI sur un total de 26 000 environ, selon les déclarations à l’AFP d’il y a un an d’André Marcon président de CCI France. Et c’est sans compter les menaces qui planent sur les apprentis (20 à 30 000 apprentis seraient menacés sur environ 100 000) ou encore sur les cotisations au régime de retraite des salariés.
Les conséquences en Languedoc-Roussillon :
Nous sommes donc arrivé dans la période des suppressions de postes annoncées. Et malgré 110 départs volontaires (soit 17% de la masse salariale) ces derniers mois, suivis par de nombreux départs à la retraite les trois prochaines années, ainsi que le non-renouvellement de nombreux CDD, les élus des CCI du Languedoc-Roussillon mettent en oeuvre une restructuration dénoncée par le syndicat des salariés.
Les agents regrettent le manque d’exploitation des ressources des CCI de la région, dénonçant des patrimoines dormant ou qui grèvent le budget. Ils demandent que “les dépenses inutiles” cessent et que “certaines subventions [soient] plus fortement réduites” (certaines de dépenses de salons, de colloques, d’animations évènementielles ou de subventions que le syndicat CGT CCI LR liste). Selon les salariés, les élus des CCI choisissent “de préserver le patrimoines des compagnies consulaires et sacrifient les agents et le service rendu aux ressortissants, qui pourront aisément demander conseil à des murs“, ambiance.
L’incompréhension réside dans la précipitation à la fois de l’Etat envers les CCI, que de celles-ci envers leurs agents. Incompréhension d’autant plus forte que dans un futur proche, beaucoup voient un rapprochement – voire une fusion – des CCI territoriales qui deviendront départementales au sein de la nouvelle grande Région.
“En licenciant aujourd’hui, dans un avenir incertain, sans objectifs, sans choix stratégiques et réorganisations actés, les élus, gestionnaires et chefs d’entreprises suppriment des missions, décrédibilisent l’utilité des CCI et creusent les tombes des salariés en même temps que la leur” disent les salariés.
Finalement, nous nous rapprochons peut-être des mots de Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI Paris Île-de-France, qui déclarait à l’AFP il y a un an : “si le gouvernement voulait démonter les chambres de commerce, il ne s’y prendrait pas autrement“.
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