En direct de Marseille : Euroméditerranée fête ses 30 ans pour remodeler la ville 

1995-2025, Marseille a opéré une métamorphose ces 30 dernières années depuis la Joliette jusqu’au Boulevard Capitaine Gèze en passant par le quartier de la Belle de Mai… « Le temps de la ville est un temps long pour mener des procédures complexes, il faut des financements pour réaliser des aménagements structurants tels que faire reculer l’autoroute, creuser la darse du J4, construire le MuCem et la Cité scolaire et reconvertir une gare en parc… » a commenté, ce 6 février, Laure-Agnès Caradec, présidente de l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée. 

Les photos « avant-après » accrochées dans la salle de la maquette du périmètre d’intervention permettent de prendre toute la mesure de l’impact de cette opération d’intérêt national sur 480 ha réalisée en deux phases, Euroméditerranée 1 et 2 qui se poursuit depuis 2007 vers le Nord de la ville.

Ainsi par exemple, 500 salariés de RTE s’installeront dans leur nouveau siège à Capitaine Gèze, fin 2025.

« Depuis 30 ans, ce sont 56 172 emplois créés et nous allons nous hisser au deuxième rang national des pôles d’affaires après la Défense avec les 20 000 autres emplois à venir sur Euromed 2. Ce sont 800 000 m² de bureaux et 9 900 logements neufs réalisés et 6109 établissements accueillis. En 2025, à l’heure où la production de logements est atone nous allons continuer d’en produire et en réhabiliter 5280 », complète Laure-Agnès Caradec qui affiche un grand sourire. 

La veille, le sixième protocole d’accord, portant sur un financement de 249 M€ sur la période 2029-2040, a été voté par les collectivité territoriales (Métropole, Ville, Département, Région et l’Etat). 

« 2024 a été une année de crise immobilière et avec une actualité nationale et internationale déstabilisante du point de vue politique. Dans un contexte de crise, nous voyons toute la force d’un établissement public comme Euroméditerranée et de sa gouvernance avec des collectivités qui font bloc pour soutenir ce projet », déclare Aurélie Cousi, directrice générale d’Euroméditerranée. 

Ainsi, fort de ce financement l’établissement pourra, par exemple, mener à bien la transformation de l’ancienne gare de transport combiné en parc des Aygalades de 14 ha et aménager le quartier du Canet et intervenir sur le littoral. La ligne du tramway T3 qui s‘étire vers le nord, en cours d’achèvement, contribuera également à recoudre la ville historiquement séparée entre le sud et le nord sur une ligne imaginaire à la Joliette 

« 2025 sera dynamique dans un contexte politique instable. C’est pendant les périodes de crise, que l’on crée l’avenir et la capacité à développer la ville. Cette crise immobilière nous a imposé de nous adapter dans nos discussions avec les promoteurs en difficulté depuis le début de l’année », complète Aurélie Cousi. 

De nouveaux programmes devraient ainsi sortir de terre sur Cazemajou, aux Fabriques et sur Smartseille trois secteurs qui devraient produire300 à 500 logements par an. Cependant, Euroméditerranée doit encore relever le défi de sécuriser des zones comme Capitaine Gèze qui faisait l’objet de ventes à la sauvette, de marché noir et de trafic illégaux. Quant à l’avenir du Marché aux Puces, il reste encore incertain.  

« Nous parvenons à pacifier le site de Gèze pour être en capacité de créer des logements et des emplois », complète Aurélie Cousi. 

« Nous serons très attentif au Marché aux Puces, une des pièces de la réussite d’Euromed 2 », complète Laure-Agnès Caradec. 

A la lisière du périmètre Euroméditerranée 2, un véritable quartier numérique devrait également sortir de terre. Baptisé « Theodora », le projet est porté par Kevin Polizzi, opérateur cloud et télécom avec sa holding Unitel Smart Building. Euroméditerranée est également associé aux grands projets de réaménagement des terminaux portuaires qui devraient permettre de créer une ouverture sur le front de mer depuis la place de la Joliette. 

En 30 ans quelques grilles du port sont tombées.