Politique de la Ville. La nouvelle grande Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées recense pas moins de 105 quartiers prioritaires sur 41 agglomérations. Une Région qui affiche, selon l'INSEE, un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale mal
Le Mirail à Toulouse
L’INSEE a publié en mai 2016 “Analyses. Politique de la ville : une mosaïque de quartiers pauvres“. La nouvelle grande région est vaste et composée de départements à caractéristiques diverses et variés.
105 quartiers prioritaires sont répartis sur 41 agglomérations, 60 dans l’ancienne Languedoc-Roussillon et 45 pour l’ex Midi-Pyrénées. Pour l’ancienne région côtière, contrairement à sa voisine, les poches de concentration démographiques sont plus nombreuses.
Un taux de pauvreté régional supérieur à la moyenne nationale
Avec un taux de pauvreté de 16,7%, Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées se positionne au delà de la moyenne nationale qui est à 14,3%.
Dans les quartiers prioritaires de la grande région l’écart est encore plus marqué, le taux de pauvreté dans les quartiers “Politiques de la Ville” (QPV) s’élève à 48% contre 42% pour la France métropolitaine.
Le niveau de vie médian en région est inférieur de 752€ (soit 12119€/an) à celui du national.
Le littoral plus impacté par la concentration urbaine de la pauvreté
Il apparaît que le littoral est plus impacté par la pauvreté que le reste de la région. Ce taux est supérieur ou égal à 50% dans 38 quartiers prioritaires de l’ex Languedoc-Roussillon (Carcassonne 50%, Vauvert 50%, Saint Gilles 54%, Bagnols-sur-Cèze 53%, Nîmes 57%, Béziers 54%, Montpellier 50%, Perpignan 53%) alors que pour l’ancienne région Midi-Pyrénées seulement 5 quartiers prioritaires passent le seuil des 50% (Auch 52%, Mazamet 54% et Albi 52% (3 quartiers). Les habitants des quartiers prioritaires sont, comme au niveau national, plus touchés par le chômage et la précarité.
Près d’un quart des ménages qui y vivent perçoivent une allocation chômage. Le QPV de Lourdes dans les Hautes-Pyrénées affiche la part la plus importante d’allocataires en région (44%), suivie par Saint Gilles dans le Gard (33%).
1/4 des élèves des QPV de la région ont un retard scolaire à l’entrée au collège
Autre particularité régionale, la part des élèves en retard scolaire à l’entrée en 6ème au collège s’élève à 25% dans les QPV de cette nouvelle région contre 22% au national. La part de la population de 15 ans ou plus non scolarisée, sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au BAC dans les QPV de la région s’élève à 73% (75% en France métropolitaine). Lourdes se détache à nouveau avec une part qui s’élève à 86%. Pour l’ex Languedoc, Vauvert affiche un taux de 85%.
1/3 des actifs du QPV de Bagnols-sur-Cèze ont des emplois précaires
La part de la population en emploi précaire (CDD, apprentissage, intérim, stages) en Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées est de 2 points supérieure à la moyenne nationale et s’élève à 23%. Certains QPV sont d’avantage concernés. Dans l’ex Languedoc, à Bagnols-sur-Cèze plus d’un tiers (34%) des actifs ont des emplois précaires, viennent ensuite avec 31% les QPV de Limoux et de Vauvert. Du côté de l’ex Midi-Pyrénées, les taux sont globalement un peu moins élevés même si Albi affiche un taux de 32%, les autres QPV n’atteignent pas les 30%.
80% de logements sociaux dans les QPV de Toulouse
A l’image des disparités structurelles des ensembles urbains de la grande région, la part des logements sociaux dans les QPV varie d’un endroit à l’autre.
Pour l’ex Midi-Pyrénées, la part de logements sociaux des quartiers prioritaires de Mazamet, d’Albi, Auch et Rodez avoisine les 100%.
Pour l’ancienne région Languedoc- Roussillon, seule la commune de Bagnols-sur-Cèze affiche un taux comparable. Pour les grandes agglomérations régionales, ce taux varie de 80 % à Toulouse à 60 % à Nîmes et Montpellier et un peu plus de 40 % à Perpignan.
Toulouse s’en sort un peu mieux que Montpellier
Du côté des deux grandes métropoles régionales, le taux de pauvreté des QPV de l’unité urbaine de Toulouse est de 42%, comme la moyenne nationale, alors qu’il s’élève à 50% pour Montpellier.
La population des QPV montpellièrains a un niveau de vie médian à moins de 1 000€ par mois (976€/mois ou 11829€/an) alors que pour la ville rose il est légèrement supérieur à 1 000€.
La part des femmes des QPV n’ayant pas d’emploi à Montpellier est supérieure de 9 points à celle de Toulouse (56%). Presque 2/3 des femmes vivant dans les QPV de Montpellier sont sans emploi.
Des axes de travail pour les politiques publiques
Dans cadre de la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, de nouveaux protocoles se mettent en place, l’objectif est de recentrer l’action publique sur les quartiers les plus en difficulté.
Ainsi, 22 communes sortent du dispositif, 18 communes rentrent et 31 communes restent sur le territoire régional qui concentre 12 quartiers sur les 200 d’intérêt national du NPNRU (2 à Toulouse, 1 à Auch, 1 à Alès, 1 à Montpellier, 2 à Béziers et 1 à Perpignan).
5 milliards d’euros sur 10 ans pour 300 000 emplois
Quelle sera l’efficacité des nouvelles dispositions de la Politique de la Ville ? Comment évaluer ses impacts ? Une homogénéisation régionale est-elle possible ?
L’enveloppe de l’ANRU consacrée au Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain 2014 – 2024 (NPNRU) s’élève à 5 milliards d’euros ( 83% pour les sites d’intérêt national et 17% pour les sites d’intérêt régional, dans le cadre des Contrats de plan État-Région (CPER). Pour ses acteurs le NPNRU devrait générer 300 000 emplois au total dans l’économie dont près de 240 000 emplois dans la filière du BTP, soit un investissement de 1667€ par emploi. A suivre.
Source : INSEE
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