L’Agefiph et le centre Afpa de Toulouse Balma viennent de signer une charte accessibilité qui vise à améliorer l’accueil et l’accompagnement en formation des adultes en situation de handicap. Et ce, pour une meilleure insertion professionnelle.
« C’est la 22e charte que l’on signe en Occitanie », se réjouit Christophe Roth, le président de l’Agefiph, l’association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
Cette charte accessibilité a été signée par le centre de formation Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) de Toulouse Balma. « Nous nous sommes identifiés à la demande car cela nous permet de travailler sur l’amélioration de l’établissement en termes d’accessibilité », explique Annie Brinet, directrice des centres Afpa de Balma et Toulouse Palays.
Une accessibilité qui n’est pas seulement matérielle mais aussi pédagogique. C’est l’un des trois volets du dispositif dit “ressource handicap formation” de l’Agefiph, avec la compensation du handicap et la professionnalisation des acteurs. Avant de définir un plan d’actions, un état des lieux est effectué.
L’Agefiph fournit une grille d’analyse de divers points, comme :
– la création d’un groupe projet « Accessibilité » dans l’établissement,
– l’existence d’un registre public d’accessibilité,
– ou encore la mise en place d’un entretien individuel à l’entrée pour toutes les personnes en situation de handicap.
L’idée étant de mettre en place un accompagnement pluridisciplinaire depuis le recrutement, avec la référente handicap, les formateurs, psychologues, conseillers et acteurs externes.
Témoignages
« Sans cet accompagnement, je n’aurais pas fini ma formation », assure Jonathan De Brito, qui vient de boucler un cursus de 9 mois pour devenir formateur pour adultes. Les regards croisés, le soutien et les solutions apportées (de la règle-loupe aux cours enregistrés) ont permis de dépasser ses troubles dyslexiques. Et même d’en faire un apprentissage pour tous avec l’intervention en cours de Cécile Peguin, (P.A.S = Prestations d’Appuis Spécifiques) qui a apporté une expertise sur la compensation des troubles cognitifs.
Margaux Guillou, en formation conception designer utilisation interface, a elle aussi voulu que son groupe soit au fait de son handicap. Elle s’en est chargée elle-même, avec son style plein d’humour, en présentant un exposé. La jeune femme a notamment expliqué pourquoi elle doit s’isoler quand la pression monte. « Et j’ai besoin de temps avec ma psychologue pour être optimale dans la formation, pour ne pas avoir de crise d’anxiété. » Un aménagement a donc été trouvé dans une salle, qui pourra resservir à d’autres apprenants.
« 3 000 personnes en situation de handicap sont accompagnées par an par l’Afpa, rappelle Ugo Drouard, directeur des relations institutionnelles et des affaires publiques à l’Afpa. Nous avons mis en place plus de 146 référents handicap et treize coordinateurs régionaux sont chargés de faire le lien entre tous ».
75 chartes en 2023
51 600 personnes en situation de handicap sont inscrites chez Pôle Emploi en Occitanie, « c’est 9 % des personnes en recherche d’emploi », décompte Stéphane Protch, responsable des partenariats à la direction régionale de Pôle Emploi. 52 % ont plus de 50 ans et la moitié n’ont pas le bac.
Le président de l’Agefiph positive en rappelant que le taux de chômage des candidats handicapés est passé de 19 % à 13 % en 6 ans, et que de nombreux métiers sont en tension.
Daniel Dias, délégué régional de l’Agefiph évoque ces « freins à l’embauche » à lever. « Il est important que les personnes en situation de handicap puissent accéder à la formation de droit commun. Pour cela il faut une volonté politique, une volonté de la direction mais aussi celle des acteurs de terrain au quotidien. »
En 2023, l’Agefiph s’est donné comme objectif d’arriver à 75 chartes en Occitanie !
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