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Denys Bédarride
26 janvier 2015 Dernière mise à jour le Lundi 26 Janvier 2015 à 13:01

170 projets soutenus pour 340M€ investis dans le cadre du Pole de compétitivité Bois

Six ans après la tempête Klaus, qui avait dévasté 200 000 hectares de pins dans les Landes, l’heure n’est plus aux constats ni aux regrets chez les acteurs de la filière forêt bois. Ainsi que l’a montré la rencontre organisée hier à Sabres par le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, sylviculteurs, industriels et élus se sont pris en main pour se tourner résolument vers l’avenir. La replantation se fait à un bon rythme, puisqu’environ 80 % du massif détruit sera renouvelé. Certes, les sylviculteurs misent toujours sur le pin maritime, laissant peu de place à d’autres espèces et déléguant aux générations suivantes le choix d’une nouvelle stratégie.

Mais les industriels ont compris que le temps était à l’innovation. Ainsi Éric Plantier, révélant que depuis 2005 le pôle de compétitivité Xylofutur avait aidé au montage de 170 projets, pour 340 millions d’euros investis. L’aboutage de bois vert (Above) permettra d’utiliser les chutes pour faire des palettes, laissant le bois de valeur pour la construction ; ou encore l’extraction des tanins de l’écorce donnera des matériaux à la chimie verte sans détruire la matière.

Nouveaux débouchés

Pour Dominique Coutière (Biolandes, Gascogne) aussi, la chimie verte est un créneau important (à voir ce que Tartas Tembec réalise), de même que la valorisation des connexes grâce à la recherche et au développement, pour équilibrer les comptes des entreprises. Au chapitre du bois énergie, « qui n’est pas l’eldorado attendu », il estime quand même qu’il ne doit pas concerner les bons bois, mais être réservé aux déchets. « Au prix où ils sont vendus, ajoute l’industriel, je me demande même si l’on peut encore parler de déchets ! » Pour lui, trouver de nouveaux débouchés est primordial pour augmenter la valeur ajoutée. « Nous sommes à la fin d’un cycle et au début d’un autre. » Paul Lesbats (Fiba), d’accord pour la mutation de nombreux métiers et de nombreuses pratiques, demande « que l’étau réglementaire soit desserré » et prône « un travail en synergie avec les producteurs », afin de bâtir notre économie sur la longévité.

Dans le domaine de l’architecture et du design, Christian Colvis, qui se penche sur la matière depuis trente ans, a une large palette de nouveaux produits à montrer. Du bardage jointif à claires-voies pour recouvrir les murs et préserver le silence, du bardage ondulé très esthétique, des bois contrecollés permettant d’utiliser le bois bleu, des panneaux d’écorces agglomérées et poncées pour protéger les murs, et même des matériaux de décoration à base de pignes ou d’aiguilles de pin.

L’importance du carbone

Pour les sylviculteurs, Bruno Lafon tient le discours du bois « matériau d’avenir, parce que la forêt, pompe à carbone, est un milieu ouvert qui existe grâce à la vente des coupes ».

Chez les élus, la fonction carbone est importante. Béatrice Gendreau, vice-présidente du Conseil régional, se félicite des 21 000 hectares replantés par Aquitaine carbone, tandis que le président Alain Rousset envisage un jour comme inéluctable la mise en place d’un impôt carbone.

Reste que pour pérenniser la filière, comme le dit Xavier Fortinon, il y a des investissements colossaux à faire. Il faut aussi rebâtir une forêt qui puisse fournir les besoins, environ 8 millions de m³ de bois par an.

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