Selon une information révélée le 27 septembre par le quotidien Le Progrès, le président du Nouveau-Rhône mettra fin à sa participation financière à partir de 2017. Un arrêt qualifié de « brutal » par plusieurs membres du conseil d’administration du m
Ni musée des civilisations, ni musée d’histoire naturelle, le Musée des Confluences souhaite se différencier. Son exposition permanente retrace l’histoire humaine de ses origines à l’éternité, en minimisant l’utilisation de vitrines.
Le public est véritablement en contact avec certains objets. Quatre expositions temporaires par an suivent ce même concept et se démarquent des formes classiques d’exposition utilisées dans les musées.
Un succès populaire
En 2015, le musée a accueilli 880 596 visiteurs avec un temps moyen de visite de deux à trois heures. Ouvert en décembre 2014, l’établissement culturel a connu une baisse de fréquentation de 20% la deuxième année, soit 700 000 visiteurs en 2016.
En moyenne, les taux de ces baisses oscillent entre 30 à 40% pour un musée, ce qui correspond à la différence entre l’année de sa découverte et celle du rythme habituel qu’il va prendre. Le Musée des Confluences de Lyon est bien en dessous de ces moyennes.
Ce succès auprès du public lui permet d’obtenir une part d’autofinancement de 25% de son budget. 15% étaient prévus initialement.
Ces excellents résultats ont logiquement favorisé les dotations publiques. Mais avec l’arrêt du financement du Département, sa directrice Hélène Lafont-Couturier craint « un emballement négatif ».
Une mise en péril de l’établissement
Le retrait sans préavis du Département représente 1,2 million d’euros, soit 10% de son budget annuel estimé à 18 millions d’euros.
Le Département avait pourtant initié le projet du musée.
La Métropole, qui assure près de 90% des dotations publiques, réagit. Gérard Collomb, le président de la métropole de Lyon, souhaite que le Nouveau-Rhône revienne sur sa décision sous peine d’une « détérioration » des relations entre les deux collectivités.
Le Département, à travers Christophe Guilloteau, président du Conseil du Nouveau-Rhône, justifie cet abandon en soulignant qu’il n’était pas « associé » à la conduite du musée. Ces subventions seront donc redistribuées vers les « nouveaux territoires ».
Le Département se garde malgré tout trois sièges sur les 17 représentants du conseil d’administration du musée réservés aux élus. En terme de fréquentation, ce sont 8% de visiteurs qui viennent du département, hors métropole.
Autres musées lyonnais en pleine tourmente : le musée des Tissus et le musée des Hospices civils de Lyon.
Pour sauver le musée des Tissus dont le déficit annuel s’élève à 1,7M€, l’État souhaite lui apporter 300 000 € par an pendant 3 ans, à condition d’être suivi par la Ville et la Région. Celui des Hospices Civils de Lyon (HCL) avait quant à lui fermé en 2010, en même temps que l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, en cours de reconversion. On promet néanmoins qu’une partie des collections y seront réinstallées tout en refusant de reproduire le musée à l’identique, qualifié de cabinet de curiosités “désuet” et “désert” par le premier adjoint en charge à la culture Georges Képénékian.
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