Avec près de 30 000 km de voies ferrées partout sur le territoire, la France est le deuxième pays européen, avec le plus vaste réseau ferroviaire, derrière l’Allemagne et ses près de 40 000 km de chemins de fer. Un réseau important, mais qui prend de l’âge, les lignes de train françaises sont désormais parmi les plus vieillissantes d’Europe avec un âge moyen de 30 ans. Afin de faire du transport ferroviaire une priorité pour les années à venir, la Région Occitanie et sa Présidente Carole Delga, également Présidente de l’Assemblée des Région de France, appellent à une mobilisation nationale. Interview vidéo.
Sur près de 30 000 km de lignes ferroviaires implantées partout sur le territoire, près de 4 000, seraient menacées de fermeture d’ici 2032, c’est ce qu’affirme Carole Delga, la Présidente de la Région Occitanie : « Au niveau national, il y a des menaces très fortes. Il y a 4 000 kilomètres de voies ferrées qui peuvent fermer sur le réseau national d’ici sept ans. ».

Un constat alarmant, dû notamment à la vétusté du réseau et au manque d’investissement de la part de l’État. La France étant un des pays européens qui investit le moins dans ses infrastructures ferroviaires avec un total de 51 € dépensés par habitant et par an. À titre de comparaison, l’Allemagne investit 115 € par an et par habitant et le Luxembourg 512 €.
La Région Occitanie impactée par la vétusté de son réseau

Avec 2 600 km de voies implantées sur son territoire, la Région Occitanie possède un des réseau ferroviaire les plus vétustes de France, et en conséquence un des plus concernés par les potentielles fermetures de ligne de train.
La vétusté du réseau dit secondaire en Occitanie est particulièrement inquiétante. Sur 1 400 km du réseau dit secondaire, près de 1 000 km sont menacés d’ici 2032. Afin d’inverser la tendance, Carole Delga estime que 800 millions d’euros seraient nécessaires pour sauver le réseau secondaire.
Au niveau national, les besoins financiers sont d’autant plus importants : « On a besoin de 800 millions d’euros pour les sept prochaines années, rien que sur l’Occitanie, mais ce sont plusieurs milliards d’euros à l’échelle de la France. » s’inquiète la Présidente de la Région.
Des solutions apportées par la Région Occitanie

Consciente du contexte économique et budgétaire du pays, la Présidente de la Région Occitanie apporte des axes de solutions afin de financer ce projet « Il faut porter des solutions, avoir des nouveaux financements. Et sur les nouveaux financements, on fait des propositions très claires : la réorientation de la fin des concessions autoroutières, le but, c’est qu’une partie des péages autoroutiers finance le ferroviaire. La taxe sur les poids lourds en transit international peut également être une solution. Et puis également un système un peu complexe, mais qui est très intéressant, de quotas carbone qui pourrait financer là aussi le ferroviaire. C’est une réorientation des bénéfices du routier vers le ferroviaire. »
Une mobilisation lancée par la Région

Afin de sauver le rail français, la Région Occitanie a lancé une mobilisation nommée « Petites lignes, grande cause ! » et appelle l’État à « reprendre ses responsabilités »
Dans cette bataille pour sauver le ferroviaire, la Région Occitanie ne compte pas faire cavalier seul, d’autres régions pourraient également rejoindre la mobilisation : « Il peut y avoir une mobilisation qui part de l’Occitanie et qui s’étend. La région Bourgogne-Franche-Comté est dans la même logique. La région Bretagne y réfléchit. Et puis, je vais proposer cette initiative à l’ensemble des présidents de régions, mais également à toutes celles et à tous ceux qui sont attachés au ferroviaire et qui sont conscients que si on continue comme on a fait sur les 30 dernières années, on va avoir 4 000 kilomètres de voies ferrées qui vont fermer. » conclut Carole Delga.
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