En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’activité dépasse son niveau d’avant-crise dans tous les départements, un peu plus nettement qu’au niveau national. Malgré un tourisme en demi-teinte et une construction de logements encore à la peine, l’industrie et l
Certains secteurs (fabrications de biens industriels, activités immobilières…) demeurent cependant en retrait. Le chômage est au plus bas au niveau régional et dans tous les départements.
Pour la première fois depuis 2003, il est passé sous les 10 % dans l’ensemble des zones d’emploi de la région. Les créations d’entreprises sont toujours dynamiques, entraînées par les micro-entreprises, et les défaillances restent à un niveau faible.
En début d’année 2022, les conséquences de la vague épidémique liée au variant Omicron ont été contenues et limitées dans le temps, et la plupart des restrictions sanitaires sont levées au mois de février. Le contexte économique reste cependant chargé de fortes incertitudes au premier semestre, du fait de l’invasion russe en Ukraine et de ses effets sur les cours mondiaux des matières premières et produits alimentaires.
Des perturbations des chaînes d’approvisionnement, notamment liées à de nouveaux confinements en Chine, pourraient également survenir.
Crédit photo Callelongue : ©Jérémy Flament
Une activité touristique en demi-teinte
Dans l’hébergement-restauration, le niveau des heures rémunérées franchit son niveau d’avant-crise au quatrième trimestre (+0,7 % par rapport à 2019), alors qu’il était encore sensiblement inférieur au troisième (–2,8 %). C’est la première fois depuis le début de la crise sanitaire que cet indicateur dépasse son niveau de 2019 sur un trimestre.
Le chiffre d’affaires ne suit toutefois pas cette tendance. Après un troisième trimestre dynamique, porté par la consommation des estivants, il diminue régulièrement depuis la fin de l’été. En décembre 2021, il est inférieur de 5,8 % à son niveau d’avant-crise pour les hôtels et de 9,2 % pour les restaurants.
C’est dans les Alpes-Maritimes que le chiffre d’affaires des hôtels reste le plus en retrait (–16,3 %), plombé par la fréquentation des étrangers. Au niveau national, cette baisse est moins marquée.
De la même manière, la fréquentation touristique en Provence-Alpes-Côte d’Azur décroche à nouveau après le rebond de l’été.
Au quatrième trimestre 2021, la fréquentation des hôtels est inférieure de 10,6 % à son niveau d’avant-crise, alors que la différence n’était que de 3,6 % au trimestre précédent
La construction à la peine
Dans la construction, le volume des heures rémunérées se replie par rapport au quatrième trimestre 2019 (–0,9 %), alors qu’il s’accroît légèrement au niveau national (+1,0 %).
Fin 2021, 34 200 permis de construire ont été délivrés depuis 12 mois dans la région, en baisse de 1,4 % par rapport au trimestre précédent.
Si le rebond est notable par rapport au point bas atteint au quatrième trimestre 2020 (+22,1 %), le nombre de logements autorisés à la construction reste nettement en deçà de son niveau d’avant-crise : –8,3 % par rapport à fin 2019 (37 300 autorisations).
À l’inverse, le nombre de permis délivrés en France métropolitaine sur 12 mois a déjà dépassé son niveau d’avant-crise (+4,0 % par rapport au quatrième trimestre 2019).
Au total, sur l’année 2021, 29 100 logements ont été mis en chantier en Provence-Alpe-Côte d’Azur, soit 1,7 % de moins qu’au troisième trimestre.
Comme pour les permis de construire, ce nombre est encore largement inférieur à son niveau de 2019 dans la région (–10,2 %). Au niveau national, le nombre de logements commencés a lui aussi déjà retrouvé son niveau d’avant-crise (+1,3 %).
Le rebond des mises en chantier observé sur les deux premiers mois de l’année dans la région pourrait être mis à mal par la crise ukrainienne, qui touche le secteur de la construction à la fois par la hausse du prix des matériaux et des matières premières et par des difficultés d’approvisionnement.
L’industrie résiste mieux qu’au niveau national
L’activité industrielle est globalement orientée à la hausse en Provence-Alpe-Côte d’Azur (+1,0 % par rapport au trimestre précédent), comme au niveau national. La hausse concerne tous les secteurs industriels, excepté la fabrication de produits alimentaires et le secteur regroupant les industries extractives, l’énergie, l’eau et déchets.
L’activité industrielle dépasse son niveau d’avant-crise dans la région (+1,9 %), alors qu’elle reste inférieure en France métropolitaine (–1,7 %). L’écart avec la France métropolitaine s’explique par une situation régionale plus favorable dans la fabrication d’équipements, la fabrication d’autres produits industriels ou encore la fabrication de matériels de transport.
Alors que les difficultés d’approvisionnement constatées depuis plusieurs mois persistent (sur les semi-conducteurs notamment), la guerre en Ukraine pourrait entraîner une désorganisation plus grande des chaînes de valeur mondiales et exacerber les contraintes d’offre, déjà très fortes dans l’industrie.
L’emploi salarié privé garde le rythme
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, au quatrième trimestre 2021, le nombre de salariés (privé et public confondus) s’élève à 1 926 540, soit 2,5 % de plus qu’avant-crise. L’emploi salarié total progresse davantage qu’au trimestre précédent (+0,7 % après +0,5 %).
En particulier, l’emploi public rebondit (+0,6 %), après le reflux du troisième trimestre (–0,5 %). L’emploi privé maintient le même rythme (+0,8 % à nouveau). En France (hors Mayotte), l’emploi salarié total progresse un peu plus faiblement que dans la région ce trimestre (+0,4 %, +1,5 % par rapport à l’avant-crise).
Crédit photo l’isle sur la sorgue : ©Jérémy Flament
L’intérim dynamise l’emploi tertiaire
Dans le tertiaire marchand hors intérim, l’emploi salarié progresse de 0,8 % par rapport au troisième trimestre et de 2,7 % par rapport à fin 2019. Toutes les activités tertiaires sont concernées, sauf les services aux ménages (–0,9 % par rapport au troisième trimestre).
L’emploi continue de progresser dans l’industrie (+0,5 %), porté par l’agroalimentaire (+1,2 % ce trimestre, +8,0 % par rapport à fin 2019). La tendance est la même ce trimestre dans la construction et le tertiaire non marchand (+0,5 %).
En France, la situation sanitaire fin 2021 a contribué à accroître le besoin de main-d’œuvre : les absences liées à l’épidémie ont ponctuellement augmenté et ont pu entraîner un fort recours à l’intérim, soutenant le dynamisme de l’emploi.
Dans la région, l’emploi intérimaire est particulièrement dynamique, +3,1 % sur un trimestre, et s’installe à un niveau bien supérieur à celui d’avant-crise (+10,6 % par rapport au quatrième trimestre 2019).
Ce trimestre, le nombre d’intérimaires progresse dans l’industrie (+7,0 %) et dans la construction (+3,7 %). En revanche, la croissance est quasi nulle dans le tertiaire marchand (+0,2 %), et recule dans l’hébergement-restauration (–4,4 %) et le commerce (–0,9 %).
Par rapport à la fin 2019, le taux de recours à des emplois temporaires dans la construction s’est réduit (–0,5 point), mais s’est accru dans l’industrie (+1,1 point).
La hausse de l’emploi concerne tous les départements
Au quatrième trimestre, l’emploi progresse dans tous les départements de la région. La hausse est plus forte dans les départements alpins, qui rebondissent après un coup d’arrêt au troisième trimestre (+1,3 % par rapport au trimestre précédent dans les Alpes-de-Haute-Provence et +1,5 % dans les Hautes-Alpes.
Dans les Alpes-Maritimes, la progression est aussi vive (+1,2 % après +0,8 %). L’emploi salarié poursuit sa remontée, plus linéaire, en Vaucluse (+0,9 %), dans les Bouches-du-Rhône et le Var (+0,5 %).
L’emploi dépasse désormais son niveau d’avant-crise dans tous les départements. Cependant, la situation reste fragile dans les Hautes-Alpes (+0,2 % par rapport au quatrième trimestre 2019) : l’emploi dans l’hébergement-restauration y reste à un niveau faible (–16,5 %), ce qui pèse sur l’emploi dans le tertiaire marchand.
Directement touchée par les différentes périodes de restrictions sanitaires, l’hôtellerie-restauration n’a pas complètement retrouvé son niveau d’emploi d’avant-crise dans les Alpes-Maritimes (–0,2 %), mais le dépasse assez largement dans les autres départements de la région (de +5,3 % à +11,7 % par rapport au quatrième trimestre 2019).
Le recours à l’emploi intérimaire est plus fréquent qu’avant la crise sanitaire dans tous les départements (de +2,3 % en Vaucluse à +21,9 % dans les Alpes-de-Haute-Provence).
Le taux de chômage baisse fortement
La hausse prolongée de l’emploi se traduit sur le taux de chômage. Celui-ci diminue de 0,7 point ce trimestre dans la région pour s’établir à 8,3 % de la population active, nettement en dessous du niveau d’avant-crise (9,2 % fin 2019). En France (hors Mayotte), la baisse du chômage est du même ordre (–0,6 point ce trimestre, 7,4 % de la population active).
Le taux de chômage recule nettement dans tous les départements de la région, dans lesquels il est systématiquement en dessous de son niveau d’avant-crise. Il passe sous la barre des 10 % dans l’ensemble des zones d’emplois, pour la première fois depuis 2003, c’est-à-dire depuis que cette série existe.
Fin 2021, les disparités territoriales persistent : le taux de chômage varie de 6,8 % dans les Hautes-Alpes à 9,6 % en Vaucluse.
Le nombre de demandeurs d’emploi sous son niveau d’avant-crise
Au quatrième trimestre 2021, 470 800 demandeurs d’emploi en fin de mois sont inscrits à Pôle emploi dans les catégories A, B et C en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit 2,4 % de moins que deux ans auparavant.
En particulier, le nombre d’inscrits en catégorie A s’est fortement érodé par rapport à l’avant-crise (–6,5 %, soit 20 000 inscrits de moins que fin 2019). Par rapport au troisième trimestre 2021, le nombre de DEFM dans les catégories A, B et C diminue de 4,2 % (dont une baisse de 6,6 % pour les inscrits de catégorie A).
Au niveau national, le recul est un peu moins prononcé : –3,6 % pour l’ensemble des catégories A, B et C, et –5,9 % pour la catégorie A. Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C diminue très nettement pour les moins de 25 ans (–6,6 %).
Dans le département des Hautes-Alpes, le plus dépendant du tourisme d’hiver, le nombre de demandeurs d’emploi n’a presque pas diminué (–0,4 % par rapport à l’avant-crise).
Dans les autres départements, le reflux est compris entre −1,2 % dans les Alpes-de-Haute-Provence et −5 % dans le Var.
Source INSEE
Crédit photo titre : ©Jérémy Flament
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