Face à la crise de l'élevage et aux difficultés des éleveurs, je tiens à rappeler mon attachement profond à cette filière, essentielle pour l'aménagement de nos territoires, l'économie rurale et les paysages de l'Aquitaine. J'entends la colère des ag
Le modèle de la région Aquitaine, axé sur les productions de qualité, est peut être une des pistes à suivre face aux modifications des habitudes alimentaires des français et la compétition internationale. Ainsi, un basculement d’une logique de volumes vers une logique de création de valeur ajoutée, notamment avec la transformation du lait, a été la solution trouvée par de nombreuses exploitations de la région engagées aussi bien en filière longue qu’en circuits courts.
En déplacement aujourd’hui à Bruxelles pour y rencontrer Jean-Claude Junker, Président de la Commission européenne, j’ai milité pour que l’Europe soit attentive à cette crise de l’élevage liée en partie à l’arrêt des quotas laitiers et à la distorsion des contraintes environnementales et sociales au sein de l’Union Européenne.
Le gouvernement a conscience de la gravité de la situation avec le risque de voir disparaître de très nombreuses exploitations, et des conséquences directes sur les emplois ruraux et l’économie locale. Ainsi, l’adoption ce matin d’un plan exceptionnel de soutien à la filière élevage est une bonne chose.
L’intérêt de ce dispositif est, qu’au-delà de réponses d’urgences pour sauvegarder les exploitations les plus fragiles, il présente des mesures à plus long terme pour trouver des réponses structurelles.
Certaines de ces mesures étant complémentaires d’actions spécifiques de la Région Aquitaine telles que le soutien à l’export ou le développement de la méthanisation. Toutefois, pour les agriculteurs souhaitant vivre de leurs revenus, et pas seulement de subsides publics, la solution pérenne passera impérativement par une revalorisation des prix payés aux producteurs, comme les opérateurs s’y sont engagés lors de la table ronde du 17 juin dernier avec Stéphane Le Foll, et qu’à ce titre, aussi bien les industriels que la grande distribution, doivent rapidement prendre leurs responsabilités. En effet, les exploitants ne peuvent pas être la variable d’ajustement des opérateurs aval. Il est inacceptable de voir au sein d’une même filière des stratégies allant à l’encontre de la pérennisation des exploitations.
De la même manière, j’en appelle aux consommateurs pour privilégier la viande et produits laitiers français, garants non seulement d’une qualité reconnue mais aussi d’un respect de l’environnement et d’une traçabilité sanitaire exemplaire. Cet approvisionnement local doit également être favorisé, dans le respect des règles des marchés publics, par les Collectivités territoriales dans le cadre de leurs achats pour la restauration collective.
Dans ce cadre, la Région Aquitaine qui s’est déjà fortement engagée dans la recherche d’approvisionnement de proximité pour les cantines des lycées, initiera rapidement une réunion de travail avec les professionnels agricoles afin d’étudier les pistes permettant d’aller plus loin dans ce domaine et de trouver des leviers permettant le développement de cet approvisionnement local.
Une rencontre avec les responsables des éleveurs aquitains se déroulera également dans les prochains jours pour faire le point sur la crise mais également les conséquences de la sécheresse sévissant actuellement sur les élevages. »
Le Conseil régional d’Aquitaine a fait de l’élevage un des enjeux agricoles majeurs pour la région et a ainsi élaboré un ensemble de mesures propres à accompagner le développement de cette filière et la soutenir dans ses investissements. De plus, un accès sécurisé à l’eau est un impératif de l’élevage. À ce titre, la création de nouvelles ressources en eau, en particulier en faveur des éleveurs, est une des politiques agricole régionale, avec un budget dédié abondé par des fonds européens.
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