Le conseil départemental de l’Hérault, 2ème département viticole de France a voté le schéma Hérault Irrigation. Un investissement de 310 millions d’euros financé par l'Europe via le FEADER, l’Agence de l’eau, la Région Occitanie, les EPCI...pour lutt
Depuis 30 ans, les températures de l’Hérault ont augmenté de 0,3° à 1,5°C et les projections prévoient une hausse de 1° à 2,5°C en 2050. Conséquence : des épisodes répétés de sécheresse qui menacent la pérennité des cultures, en particulier des vignes (83 400 hectares de vignes).
Par exemple, en 2017, la récolte des vendanges était historiquement basse avec 3,7 millions d’hectolitres contre 5 millions en moyenne.
« Agir contre la sécheresse est une priorité ! Avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, la viticulture représente la deuxième composante du PIB héraultais après le tourisme : il est donc primordial de tout mettre en œuvre pour garantir aux viticulteurs et agriculteurs maraîchers les conditions optimales de production » explique Kléber MESQUIDA, Président du Département.
L’objectif du Département est d’optimiser les ressources déjà existantes, en modernisant les réseaux et en sollicitant davantage les infrastructures telles que les barrages du Salagou ou des Olivettes. Il pourra également s’appuyer sur les apports en eau du réseau hydraulique régional, comme Aqua-Domitia, qu’il contribue à financer. La création de retenues hivernales est étudiée en dernier recours, dans les zones n’ayant aucune alternative et dans le cadre d’un consensus avec les territoires.
Selon une étude menée avec les professionnels et les acteurs de l’eau, sur 42 000 ha de besoins identifiés à l’automne 2017, le Département a identifié des solutions pour 22 000 ha :
- 12 477 ha desservis à partir de ressources disponibles aujourd’hui
- 4 800 ha desservis grâce à l’optimisation du Salagou et Aqua Domitia à moyen terme
- 5 200 ha pourraient être alimentés par la création de retenues collinaires à plus long terme
« D’ici 2030, des solutions peuvent être mises en œuvre pour irriguer 22 400 hectares supplémentaires »précise Yvon PELLET, conseiller départemental délégué à la viticulture et à l’Observatoire viticole. « Cela représente un investissement de 310 millions d’euros, proposé en co-financement à l’Europe via le FEADER, l’Agence de l’eau, la Région Occitanie, les EPCI…»
Le Département a organisé plusieurs réunions publiques sur tout le territoire pour présenter à la profession, aux élus locaux et aux institutionnels, le résultat des études menées et les solutions proposées par secteur.
Créer la vigne de demain
Kléber Mesquida a participé à la première plantation de cépages résistants sur le Domaine départemental des 3 Fontaines. 12 variétés INRA Bouquet et Resdur résistantes aux mildiou et oïdium ont été plantées. Tout au long de l’année, la parcelle sera entretenue par un vigneron de la Vicomté d’Aumelas selon un cahier des charges bio et étudiée par les chercheurs de l’INRA et du CIVL.
L’idée est de créer la vigne de demain, une vigne écologique, qui n’aura pas besoin de traitement.
Pour Kléber Mesquida c’est un cercle vertueux : « en utilisant moins de produits phytosanitaires, on protège le vigneron mais aussi l’environnement et on évite la pollution des sols. »
En 2020, deux autres sites seront mis en place sur une plus grande surface et plantés de cépages résistants aux maladies mildiou et oïdium ainsi qu’à la sécheresse.
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