Dans un contexte difficile pour l’immobilier, Toulouse Métropole annonce un plan de 32 millions d’euros en faveur du logement social et intermédiaire. Afin d’aider les bailleurs sociaux à répondre à une demande croissante sur le territoire : 42 000 dossiers seraient en attente. Reportage.
L’immense portrait en noir et blanc de Nina la Sibérienne, œuvre de l’artiste Henrik Beikirch, apparaît encore sur la tranche de l’immeuble du 17 rue d’Antibes. Mais plus pour longtemps, car la face arrière de ce long bâtiment du quartier d’Empalot à Toulouse est en pleine démolition. Bout par bout, des mâchoires de fer grignotent la façade. D’ici la fin de l’année, il ne doit rien rester de ce bâtiment qui abritait 152 logements.
Puis ce sera au tour de l’immeuble d’en face, au 18 rue de Menton, qui compte le même nombre d’appartements. En tout, l’opération de renouvellement urbain de ce quartier prioritaire de la Ville comprend la démolition de 645 logements et la reconstruction de 1 800 autres.
25M€ pour la production et la réhabilitation et 7M€ à la rénovation énergétique
Plus largement, Toulouse Métropole vient d’annoncer un plan d’investissement en faveur du logement social et intermédiaire qualifié de « massif et ambitieux », soit 32 millions d’euros pour la période 2024-2026. « Ce qui revient à multiplier par deux notre investissement », rappelle Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
« Nous allons consacrer 25M€ à la production et la réhabilitation et 7M€ à la rénovation énergétique. » Soit 20M€ abondant des prêts locatifs d’aide à l’intégration pour les locataires en grande précarité, et d’autres prêts locatifs dits à usage social destinés à des familles modestes afin de « retenir les classes moyennes sur le territoire de la métropole ». Les 5M€ restants doivent permettre l’acquisition de foncier et de biens immobiliers par les organismes HLM.
« Ce plan va nous permettre un second souffle »
Il est donc question de consolider la capacité financière des bailleurs sociaux, fortement impactés comme tous par une conjoncture alliant hausse du coût du foncier et des matériaux, difficultés d’accès aux crédits immobiliers et inflation.
« Ce plan va nous permettre un second souffle », ajoute Bertrand Serp, président de Toulouse Métropole Habitat, le principal bailleur social sur le territoire. Et d’énoncer quelques opérations en cours à Toulouse : à La Roseraie, Les Trois Cocus, Le Mirail, Montaudran, aux Arènes…
L’objectif est de construire 7 000 logements par an, dont 2 450 sociaux (35%). Le maire rappelle que 42 000 demandes de logements sociaux sont en attente, le nombre de dossiers ayant augmenté de 70 % en 10 ans. « Le plan proposé aujourd’hui doit avoir un effet immédiat pour relancer la dynamique de construction », souligne Karine Traval-Michelet, vice-présidente à l’habitat et à l’urbanisme, également maire de Colomiers. Cette opération devrait aussi permettre la création de 5 000 emplois.
Crédit photos : @Charline Poullain
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