10 octobre 2018
Dernière mise à jour le Mercredi 10 Octobre 2018 à 07:10
L’édition 2018 du baromètre ISM-MAAF de l’artisanat évalue, pour la troisième année consécutive, l’implication des entreprises artisanales dans la formation des apprentis dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle met en exergue une stabilité de
Provence-Alpes-Côte d’Azur : stabilité des entrées en apprentissage
Avec près de 12 000 apprentis employés dans des entreprises artisanales de moins de 20 salariés, les effectifs d’apprentis formés dans les entreprises artisanales sont stables par rapport à la rentrée précédente. Les chiffres devraient même afficher une progression pour 2017/18, les inscriptions en première année étant en hausse (+1%).
Au total, l’artisanat forme 41 % du total des apprentis de la région (contre 35 % en moyenne nationale) et conforte, encore une fois, sa place de premier employeur d’apprentis.
Des disparités sectorielles se ressentent néanmoins, au plan national comme en région :
Avec 2 300 inscrits en 2016-2017, les secteurs de l’alimentation et des services affichent une hausse constante de leur nombre d’apprentis depuis 2012-2013. Le nombre d’apprentis dans le secteur de la fabrication augmente en 2016-2017 (+4% par rapport à l’année 2015-2016). Seul l’effectif du le secteur du BTP continue de baisser ( -1 % par rapport à l’année précédente), la reprise de l’apprentissage se faisant attendre dans ce secteur.
Des disparités départementales
Cette stabilité régionale masque de forts contrastes départementaux. La moitié des départements enregistrent une nette amélioration entre 2015-2016 et 2016-2017 : les Hautes-Alpes enregistrent la plus forte progression des entrées en apprentissage dans une entreprise artisanale (+30 %) suivi des Alpes-de-Haute-Provence (+22 %), et des Alpes-Maritimes (+11 %).
En revanche, une baisse est enregistrée dans le Var (-10 % du nombre d’inscrits) et dans le Vaucluse (-4 %). Quant au département des Bouches-du-Rhône, les effectifs se stabilisent autour d’un peu moins de 2 000 apprentis.
Dans les départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le taux de pénétration de l’apprentissage varie de 7 % (7 apprentis pour 100 entreprises) à 13 % selon les départements : les Alpes-de-Haute-Provence sont en tête avec 13 apprentis pour 100 entreprises artisanales, suivi par le Vaucluse (11 %), les Bouches-du-Rhône (10 %), puis le Var, les Hautes-Alpes (9 %), ainsi que les Alpes-Maritimes (7%).
Ces taux sont généralement en dessous de la moyenne nationale. Alors que l’on compte en moyenne 12 apprentis pour 100 entreprises artisanales, le score varie entre 5 % (Paris) et 25 % (en Sarthe).
Une forte hausse des bacheliers préparant un métier en apprentissage dans l’artisanat
Au national, le nombre d’apprentis déjà titulaires d’un BAC et commençant leur apprentissage dans l’artisanat est en hausse : leur nombre est de 12 200, soit 16 % des inscriptions, contre 11% en 2012-2013). Une part d’entre eux (7 040) est en poursuite d’études et démarre un diplôme de l’enseignement supérieur, principalement un BTS (les plus attractifs sont ceux de l’aménagement paysager, de la mécanique, ainsi que des diplômes de management, et de vente.) Pour les autres, il s’agit d’une réorientation : 3 000 d’entre eux préparent ainsi un CAP en vue d’exercer un métier (pâtissier, fleuriste, etc.).
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le phénomène est identique, même si la part des apprentis bacheliers est un peu inférieure : 830 apprentis démarrant la préparation d’un diplôme dans une entreprise artisanale sont détenteurs du BAC ou équivalent en 2016-2017, soit 13 % des inscriptions. Parmi eux, 180 apprentis débutent un diplôme de BTS.
Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM précise :
« Avec l’élévation générale du niveau de formation, de plus en plus de jeunes n’envisagent vraiment leur orientation professionnelle qu’à l’issue du BAC. C’est pourquoi le nombre de bacheliers choisissant de préparer un métier artisanal progresse ces dernières années, une tendance qui devrait perdurer ».
« Les 3 000 bacheliers inscrits en première année de CAP étaient principalement en parcours de réorientation pour devenir boulanger, pâtissier, coiffeur ou encore fleuriste. D’autres préparent un diplôme de l’enseignement supérieur, de nombreux métiers de l’artisanat exigeant un niveau de diplôme plus élevé. Cette dynamique s’explique aussi par une revalorisation des métiers de l’artisanat dans l’opinion publique et sans doute, pour certains, par une déception vis-à-vis des autres filières universitaires ».
Palmarès des diplômes en augmentation dans l’artisanat en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Depuis 2012-2013, les diplômes dont les effectifs sont les plus en hausse dans l’artisanat en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont principalement les métiers de bouche et des services. Avecun peu plus de 400 entrées en apprentissage en 2016-2017, le CAP Coiffure est un diplôme très attractif dans la région, il est suivi par le CAP Pâtissier et le CAP Boulanger.
Bruno Lacoste, directeur Marketing et Communication de MAAF explique :
« Malgré la baisse globale de l’apprentissage entre 2012 et 2016, certains diplômes ont gagné en attractivité, en particulier dans les secteurs dynamiques de l’alimentation et de certains services. Il est intéressant aussi de constater que, si le choix des diplômes des apprenties reste très ciblé (elles représentent par exemple 90% des effectifs dans la coiffure), le mouvement de féminisation se poursuit avec une part des apprenties dans l’ensemble de l’artisanat qui progresse de 2 points sur la période et atteint 27% en 2016-2017. ».
Certains diplômes rares ne sont préparés que dans la région !
Certains métiers de l’artisanat sont rares et ne sont préparés en apprentissage que dans une seule région pour toute la France. C’est le cas du Bac pro Systèmes numériques audiovisuels pour les réseaux et équipements domestiques, ou encore pour le diplôme préparant au métier d’encadrant d’entreprise artisanale : les seuls établissements en France proposant ces formations se situent en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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