Bois Banassac Canilhac ©Jérémy Flament
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redaction
20 avril 2024 Dernière mise à jour le Samedi 20 Avril 2024 à 08:30

Quel est l’état actuel de la biodiversité des forêts en France ? Quelles sont les pressions qui s’exercent sur elle ? À l’occasion de la journée internationale des forêts, l’Office français de la biodiversité propose un état des lieux de la situation, en lien avec la nouvelle publication thématique sur les forêts de l’Observatoire national de la biodiversité.

Lieu de vie et refuge pour de très nombreuses espèces, les milieux forestiers comptent parmi les écosystèmes terrestres les plus riches en biodiversité.
Appréciées pour leurs valeurs paysagère, patrimoniale ou culturelle, les forêts sont ancrées dans l’imaginaire collectif et ont été façonnées par les activités humaines.

Dès le Néolithique, les pratiques agricoles et pastorales ont entraîné de nombreux défrichements. Cette dynamique s’est intensifiée à partir de l’Antiquité, du fait de l’expansion de la répartition de la population humaine.

Après avoir atteint sa surface minimum dans les années 1830, la superficie de la forêt dans l’Hexagone progresse et a doublé depuis le milieu du XIXe siècle.

Cette tendance positive s’explique entre autres par la déprise agricole, par le développement de sources d’énergies alternatives au bois et la mise en œuvre de programmes de reboisements massifs.

Aujourd’hui, les forêts françaises occupent 31 % du territoire hexagonal (2018) et 84 % en Outre-mer (2020). La forêt tropicale guyanaise représente à elle seule 7,5 millions d’hectares, soit 85 % du département.

Camprieux Gard Foret ©Jérémy Flament

Même si la forêt gagne désormais chaque année du terrain en France, elle reste soumise à de nombreuses pressions d’origine humaine :

  • L’artificialisation des sols : entre 1990 et 2018, plus de 40 000 hectares de forêts ont été détruits dans l’Hexagone, pour les besoins de l’urbanisation ou des infrastructures humaines. Sur la même période, 1 400 hectares de feuillus ont été détruits en Outre-mer.
  • Le changement climatique : l’augmentation et la combinaison des aléas naturels liés au changement climatique sont à l’origine d’une dégradation générale de l’état de santé et de la vitalité des arbres. Une mortalité croissante est déjà constatée et estimée à + 54 % sur la dernière décennie.
  • La pollution lumineuse : les sources lumineuses artificielles sont nuisibles pour les rythmes biologiques des espèces forestières et affectent la croissance des plantes. En 2020, 85 % du territoire était concerné par des pressions dues à la pollution lumineuse.
  • Les espèces exotiques envahissantes : transportées accidentellement ou volontairement en dehors de leur aire de répartition naturelle, ces espèces sont susceptibles de nuire à la biodiversité déjà présente en modifiant les équilibres écosystémiques. Il s’agit d’un enjeu particulièrement fort dans les territoires insulaires ultramarins comme en Polynésie française où le Miconia calvescens est désormais surnommé « cancer vert » à cause de sa colonisation très rapide des forêts humides de l’île qui menace d’extinction de nombreuses espèces de plantes endémiques.
La Canourgue bois ©Jérémy Flament

Dans de nombreux cas, les diverses pressions passées et présentes s’additionnent, formant un cocktail particulièrement préjudiciable aux écosystèmes forestiers et aux espèces qui les habitent.

Si la situation semble alarmante, des signaux encourageants sont tout de même à noter. Malgré des diminutions importantes de certaines populations d’oiseaux dans l’Hexagone, les effectifs d’oiseaux spécialistes forestiers sont pratiquement stables (-2 %) au contraire de ceux des milieux urbains et agricoles.
De plus, le volume des bois morts et des très gros arbres en forêt, éléments essentiels à l’existence de certaines espèces forestières, a augmenté de 7 % en moyenne entre les périodes 2008-2012 et 2013-2017.
Enfin, la présence régulière des grands prédateurs (ours brun, loup, lynx), qui participent à l’équilibre écosystémique des forêts, est à la hausse dans l’Hexagone : la couverture du territoire par au moins un grand prédateur est passée de 2 % en 2001 à près de 9 % en 2020.

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Qu’est-ce qu’une forêt ?

Selon la définition officielle de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une forêt est définie comme une étendue d’au moins 5 000 m² et 20 mètres de largeur, avec des arbres pouvant atteindre des hauteurs supérieures à 5 mètres à maturité et un couvert boisé de plus de 10 %. Les terrains boisés dont l’utilisation principale est agricole ou urbaine sont exclus.

En dessous de 5 000 m², on ne parle plus de forêt mais de bosquet.

Crédit photos : ©Jérémy Flament

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