Denis Philippe qui préside depuis sept ans la Chambre régionale des entreprises de l’économie sociale et Solidaire de Provence Alpes Côte d’Azur dénonce la division des acteurs de l’ESS, y compris au plus haut niveau de l’Etat, provoqué par la création d’un secrétariat d’État chargé de la vie associative et fustige la non application de la Loi Hamon de 2014 qui pose les fondements de l’ESS. Il déplore également l’absence de moyens financiers pour développer le réseau des entreprises.
L’économie sociale et solidaire (ESS) disparaît-elle des écrans radars au plus haut niveau de l’Etat ? Est-elle mise à l’écart ? Denis Philippe, réélu président en juin de la CRESS PACA et porté par l’ambition d’une grande maison de l’ESS dénonce les conséquences de la création —avec le nouveau gouvernement— d’un secrétariat d’Etat auprès de la première ministre chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la vie associative.
« L’État ne nous reconnaît pas ! Pourquoi différencier les associations des autres acteurs de l’ESS (les coopératives, les mutuelles et depuis la loi Hamon 2014 les entreprises classiques). Cela va à l’encontre de ce que nous voulons faire au sein d’une même maison. Désormais, chaque acteur de l’ESS s’entretient individuellement avec la secrétaire d’État pour prendre la température. Nous repartons dans nos travers où chacun fait son marché ! », dénonce Denis Philippe qui fédère 11 794 entreprises régionales membres.
Le président de la Chambre régionale des entreprises de l’économie sociale et Solidaire de Provence Alpes Côte d’Azur s’étonne même de ne pas avoir été invité par les services de l’État et de la Préfecture lors de la venue de Marlène Schiappa à Marseille le 7 septembre dernier. Il a fallu l’intervention du président de Région Sud pour que la CRESS soit intégrée à délégation de la visite officielle.
Aujourd’hui, la CRESS doit s’entretenir début octobre avec la secrétaire d’État pour faire évoluer « le statut des caisses, bénéficier de financements de l’Etat et pour que la région Provence Alpes Côte d’Azur soit pilote dans l’expérimentation d’un nouveau modèle tourné vers le modèle consulaire ».
Mois et salon de l’ESS le 3 novembre
« Une chambre consulaire sous tutelle du préfet serait légitime à la fois de par notre rôle et de par ce que nous représentons, ne serait-ce qu’en termes d’emplois, à hauteur de plus de 10 % sur le plan national, 13 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur et 19 % sur Marseille. Cela participerait à une vraie reconnaissance de notre modèle des acteurs qui font l’économie sociale et solidaire, et cela nous mettrait vraiment au même niveau que les autres chambres. J’ai cinquante fois moins de moyens que la chambre consulaire métropolitaine et je suis une chambre régionale », dénonce-t-il.
Aujourd’hui, la CRESS PACA fonctionne avec un budget de 1,2 M€ abondé à hauteur de 600 000 € par la Région Sud. Les adhérents et les partenaires contribuant pour moitié à hauteur de 600 000 €.
A l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue en juin dernier, le président a été reconduit dans ses fonctions et le bureau a été renouvelé avec la nomination de personnalités positionnés sur les grands sujets portés par la Chambre régionale (habitat indigne, égalité homme-femme, tourisme social…).
En novembre comme chaque année l’ESS sera célébrée dans toute la France avec des journées portes ouvertes, des visites d’entreprise des conférences des forum des ateliers. Le 3 novembre prochain, se tiendra le salon ESS SUD avec 100 exposants et 1500 visiteurs attendus au Parc Chanot à Marseille. Une édition sous le signe des achats responsables, de la commande publique socialement écologiquement responsable, de la responsabilité sociétale des entreprises et des organisations et de l’économie circulaire.
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