Une étude de l’Insee montre une importante hétérogenéité des réponses des grandes métropoles face à la crise sanitaire de 2020. En termes d’emploi, toutes les villes ont subi des pertes. Ces dernières varient selon leurs structures sectorielles.
Les zones d’emploi des douze plus grandes métropoles en France rassemblent 26 % de la population nationale. Une étude de l’Insee sur l’emploi en 2020, publiée en avril 2021, montre que les situations de ces métropoles face à la crise sont très diverses. En moyenne, elles sont composées d’une structure sectorielle légèrement désavantageuse.
Cependant, leur taux de recours à l’activité partielle est similaire à la moyenne nationale et la variation de leur emploi est légèrement plus favorable. Mais toutes les métropoles ne se sont pas comportées de la même manière face à la pandémie de covid-19, en termes d’emploi. Elles sont dispersées dans le classement des villes les plus touchées économiquement par la crise.
L’étude montre que l’ampleur du choc économique subi par une métropole n’est pas significativement lié à la densité de population d’une zone d’emploi ou au nombre d’habitants de son agglomération principale. Il y a au contraire une très forte hétérogénéité des situations pour un niveau de population ou de densité donné. L’insee remarque tout de même une meilleure résistance pour les petites agglomérations et les zones à densité intermédiaire, par rapport à la moyenne nationale (122). Les zones de densité moyenne (autour de 70 habitants/km²) sont les moins affectées avec un score moyen de 200.
Si les zones d’emploi des grandes métropoles ont à l’inverse un score légèrement moins favorable que la moyenne, c’est seulement dû à leur composition sectorielle, plus défavorable, tandis que l’ emploi a mieux résisté. Les quarante-huit zones d’emploi incluant une unité urbaine de 10 000 à 20 000 habitants font légèrement mieux que la moyenne nationale, avec un score de 170. Les unités urbaines de 20 à 200 000 habitants, elles, atteignent 156 et celles qui atteignent le plus bas score (137) sont celles de moins de 10 000 habitants.
Nice est la métropole la plus frappée en France. Juste après, Toulouse, Paris et Marseille (respectivement 54e, 56e et 82e des territoires les plus affectés, selon le score cumulé) sont aussi particulièrement touchés par la crise, en grande partie du fait d’une composition sectorielle de l’activité locale défavorable. Seules 3 métropoles enregistrent une perte de valeur ajoutée supérieure de plus d’un point à la moyenne nationale : Nice, Toulouse et Paris.
À l’opposé, des métropoles plus au nord de la France, comme Lille (247e sur 305) et Rennes (202e sur 305), semblent s’en tirer relativement bien, par rapport au autres métropoles françaises et ce, quel que soit l’indicateur observé. Au sein des plus grandes métropoles françaises, aucune règle ne semble s’établir sur l’ampleur de l’impact des restrictions sanitaires sur l’activité économique. Seulement, la structure sectorielle accorde un désavantage quasi systématique aux métropoles, ce désavantage restant tout de même relativement contenu.
Où se situent les métropoles en termes de demandeurs d’emploi ?
Trois aires géographiques concentrent la majorité des zones fortement touchées par la hausse du chômage, entre 2019 et 2020 : la Côte d’Azur, la Corse et les Alpes.
L’insee établit un constat basé sur les zones d’emploi dont la ville-centre est la même en 2010 et en 2020 (soit 258 zones d’emploi) : La géographie de la hausse du chômage reflète en partie seulement celle des chocs sur l’activité et l’emploi. La corrélation entre la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A et l’évolution des trois autres indicateurs est de l’ordre de 45 %.
Certaines zones touristiques du Languedoc et du Sud-Ouest sont également fortement impactées (Sarlat-la-Canéda, Tarbes-Lourdes), ainsi que des zones industrielles à l’est et à l’ouest du pays (Belfort-Montbéliard, Mulhouse, Saint-Nazaire).
Impact de la crise sanitaire sur les différents secteurs
L’impact de la crise sanitaire sur les métropoles est donc déterminé principalement par leur structure sectorielle. Selon l’Insee, par rapport à leur niveau en 2019, les secteurs qui ont perdu le plus de valeur ajoutée sont l’hébergement et la restauration (-28,9 %), le transport (-17,3 %) et la construction (-14,5 %). Des secteurs en général directement affectés par les mesures sanitaires mises en place par le gouvernement.
L’industrie manufacturière dans son ensemble a été touchée un peu plus fortement que la moyenne (-11,8 %). Cependant, de fortes disparités sont encore remarquées. La sous-branche matériel de transport est impactée avec une baisse deux fois plus importante (-27,7 %). La valeur ajoutée agricole ressort également amoindrie par cette crise, le secteur ressort cependant comme le moins touché (-2,4 %) avec les services immobiliers (-0,5 %).
Source : Insee.
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