Un bilan des professions qui chercheront à embaucher davantage cette année et celles qui devront probablement licencier des employés, a été établi par Emeric Lebreton, le dirigeant d’ORIENTACTION, une entreprise française leader dans le domaine de l’accompagnement des changements professionnels.
Alors que nous entrons en 2024, le marché de l’emploi continue de se transformer, stimulé par les avancées technologiques, les fluctuations économiques et les évolutions démographiques. L’objectif de ce bilan est d’être utilisé comme indicateur, tant pour les futurs employés que pour les employés des secteurs qui pourraient être touchés par des licenciements en 2024.
Les données ont été établies sur la base de l’analyse et de la comparaison des grandes tendances socio-économiques observées, notamment les chiffres relatifs aux défaillances d’entreprises publiés par la Banque de France en août 2023.
Les métiers en forte demande en 2024
- Le secteur technologique :
Connaissant une croissance rapide, ce secteur sera parmi ceux les plus demandés dans les prochains mois. Les développeurs et ingénieurs logiciels restent très recherchés, en raison de la numérisation croissante de toutes les industries. Les spécialistes en cybersécurité sont également de plus en plus recherchés, compte tenu de l’importance croissante de la sécurité des informations.
De même, l’analyse des données, qui est devenue cruciale pour la prise de décision, fait que les analystes de données et les data scientists soient de plus en plus sollicités.
- Le secteur de la santé et du bien-être :
Un autre secteur qui devrait connaître un regain d’intérêt est celui de la santé et du bien-être. Avec une population qui vieillit, le besoin en personnel infirmier et en médecins spécialisés s’accroît. En parallèle, une sensibilisation accrue aux questions de santé mentale stimule la demande pour les spécialistes de ce domaine.
- Les énergies renouvelables et la durabilité :
Jouant un rôle clé dans la transition vers des sources d’énergie durables, il y a ainsi de plus en plus une forte demande d’ingénieurs en énergies renouvelables, ou encore d’experts en efficacité énergétique.
- L’éducation en ligne et la formation :
Ce secteur continue de gagner en popularité. Les formateurs et éducateurs en ligne sont ainsi de plus en plus sollicités, tout comme les conseillers pédagogiques et les experts dans l’intégration des technologies dans l’éducation.
Toutefois, l’augmentation de la régulation de l’État sur le CPF (via l’introduction d’un reste à charge) et la diminution des financements pour l’apprentissage pourraient mettre en difficulté économiquement de nombreuses entreprises de formation.
Les métiers risquant de licencier en 2024
Photo ci-dessus : ©Nathalie Bureau du Colombier
- Le secteur de la construction :
La construction de bureaux et de nouveaux logements sont notamment exposées au risque de licenciements. En effet, l’augmentation du télétravail et le contexte économique récessif ont entraîné une diminution de la demande de bureaux. Les augmentations successives des taux d’intérêt, associées aux coûts élevés de la construction, ont considérablement ralenti l’activité.
Les professionnels pourraient envisager des alternatives, comme se tourner vers la rénovation, un secteur qui reste dynamique. Des professions connexes, telles que les courtiers, les notaires, les agences immobilières et les architectes, pourraient également être touchées.
- Le commerce de détail (à l’exception du luxe)
Ce secteur traverse une crise profonde en raison de la désertification des centres-villes, de la concurrence accrue du commerce électronique, des changements dans les habitudes de consommation (notamment l’achat de produits d’occasion) et de l’inflation. Les vendeurs, les responsables de magasins et les chefs de rayon pourraient être impactés.
De plus, certains métiers connexes, tels que les agenceurs de magasins, les agences de communication spécialisées dans le commerce de détail, ou les agences immobilières spécialisées en baux commerciaux, pourraient également être touchés. Les employés de ce secteur pourraient envisager de se reconvertir dans des domaines en croissance, comme le commerce en ligne ou la gestion de la relation client.
- L’automobile
En raison d’un attrait croissant pour les véhicules d’occasion, des voitures à l’électrique et des taxes antipollution, ce secteur est en crise à long terme. Cette industrie emploie de nombreux métiers connexes qui vont être durement touchés, notamment les garages automobiles et les concessions. Les employés pourraient envisager une reconversion dans des domaines liés aux nouvelles mobilités ou à l’économie verte, des secteurs encore naissants mais en pleine expansion.
- Le marketing et la communication
Ce secteur (à l’exception de la publicité en ligne) est touché par la popularisation des outils de création graphique et par l’émergence de l’IA, qui est capable notamment de rédiger des textes et de générer des images, sans l’intervention d’un professionnel. De plus, dans un contexte économique récessif, les entreprises ont tendance à réduire leur budget événementiel. Les professionnels pourraient envisager de se spécialiser dans le marketing numérique ou la stratégie de contenu, où la demande est toujours forte.
Ce bilan analysant les métiers qui recrutent et ceux qui licencient en 2024 montre une évolution constante du marché du travail. Certains secteurs, comme la technologie, la santé, les énergies renouvelables et l’éducation en ligne semblent offrir des opportunités de croissance et de recrutement.
D’autres, comme la construction, le commerce de détail, l’automobile, le marketing et la communication pourraient connaître des licenciements en raison de divers facteurs économiques et sociétaux. Cependant, même dans les secteurs en déclin, des opportunités peuvent émerger pour ceux qui sont prêts à se former et à s’adapter aux nouvelles réalités du marché.
Les outils comme le bilan de compétences, proposé par des entreprises comme ORIENTACTION, peuvent être d’une grande aide pour naviguer dans ces changements et planifier une éventuelle reconversion professionnelle.
Un article de Lucie Millet – crédit photo principale ©Jérémy Flament