En déplacement dans les Bouches-du-Rhône, Philippe Tabarot, le ministre chargé des Transports, a conclu sa journée du 15 mai par une visite nocturne au cœur du centre de maintenance de la RTM à La Rose. Il y a découvert les premiers éléments concrets du programme Neomma, le futur métro automatique de Marseille, dont les premières rames circuleront sans conducteur à partir de 2026. Reportage vidéo.
Après un entretien avec Renaud Muselier, président de la Région Sud, autour du projet de Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur, le ministre est intervenu en clôture des Assises régionales du financement et de l’aménagement durable de la Fédération régionale des travaux publics.
En soirée, il a rejoint la place Castellane, accueillie par Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et Catherine Pila, présidente de la RTM. L’occasion de découvrir l’esplanade entièrement réaménagée dans le cadre du prolongement du tramway.
Il a ensuite embarqué dans une rame du métro en direction du centre de maintenance de La Rose pour visiter la zone de préparation des travaux de nuit. Il y a notamment pu découvrir, en conditions réelles, une rame grandeur nature du métro Neomma, déjà en phase de rodage sur les rails de la ligne 2.
Climatisé, sécurisé, connecté et accessible
Entièrement automatisé, climatisé, doté de la 4G et d’un système de pilotage intelligent, le métro Neomma promet un saut qualitatif en matière de confort, de ponctualité et de sécurité.
Il sera également accessible aux personnes en fauteuil roulant ou aux familles avec poussettes. « C’est le métro du XXIe siècle. Il est superbe, et on en avait bien besoin. Sans ce projet, nos rames actuelles auraient cessé de fonctionner d’ici quatre ou cinq ans », a insisté Martine Vassal.
Sur les 38 rames commandées à l’usine Alstom de Valenciennes, cinq ont déjà été livrées, et dix autres sont en cours de fabrication. « Ces rames de type “boa” ont été spécialement conçues pour Marseille. Il s’agit d’un métro sur pneus, qui roule sur rails en raison du fort dénivelé du réseau. Une technologie également retenue à Paris (lignes 1 et 14), Lyon, Lille et Toulouse », précise Stéphane Pinault, directeur technique.
Les futures stations seront dotées de façades vitrées, de caméras supplémentaires et d’un contrôle centralisé de la circulation.
Interrogé sur un éventuel usage logistique du métro, Philippe Tabarot a évoqué le sujet du dernier kilomètre : « Il sera abordé dans l’atelier 4 d’Ambition France Transports. La réflexion est globale, elle concerne les vélos cargos, les camions électriques, les solutions hybrides… Il faut décarboner tous les maillons de la chaîne ».
Le projet Neomma A représente un investissement total de 580 millions d’euros, pris en charge à 90 % par la Métropole, le Département des Bouches-du-Rhône et la RTM. L’État participe à hauteur de 11,7 millions d’euros.
Alstom est titulaire du marché des rames (426 M€), tandis que Faiveley assure la fourniture des façades de quais, Eiffage les aménagements techniques, et Parsons la maîtrise d’œuvre. La RTM, qui transporte aujourd’hui près de 990 000 voyageurs par jour, vise une hausse de fréquentation de 50 % d’ici 2030.
Ce retour sur le terrain était aussi une promesse tenue. « J’avais dit à Martine Vassal que je reviendrais après ma visite au pôle d’échange de Sainte-Marguerite. Je suis heureux d’être ici pour constater l’état d’avancement de ces réalisations concrètes », a confié Philippe Tabarot, rappelant également l’importance de la complémentarité entre les modes de transport. Il a cité en exemple la Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur, les projets ferroviaires vers Briançon, mais aussi les investissements liés aux Jeux Olympiques qui doivent contribuer à moderniser les infrastructures.
Pour le ministre, « il ne s’agit pas de concurrence entre les modes, mais bien de complémentarité ». Et Marseille, avec le plan présidentiel « Marseille en Grand », entend bien rattraper son retard.