Mercredi 28 juin, au troisième jour de sa visite à Marseille, le président Emmanuel Macron s’est donc rendu à Saint Loup, cité Benza pour échanger sur les conditions de vie et annoncer une proposition de loi afin d’accélérer les travaux d’urgence. Pour la dernière étape de son périple, il a fait escale dans le port de Marseille-Fos.
Après son immersion à la Busserine lundi 26 juin, dans les quartiers Nord de Marseille, le président de la République s’est rendu à l’Est de la ville, à Saint-Loup plus précisément, pour un nouveau bain de foule ce 28 juin au cœur de la copropriété Benza qui se dégrade très vite et qui pourrait faire partie des copropriétés classées prioritaires. Attroupés au pied des immeubles, les habitants lui ont fait part de leurs conditions de vie. Nombreux sont ceux qui déplorent les ascenseurs en panne, la présence de nuisibles (cafards et rats) le tout pour des charges exorbitantes et des travaux qui traînent.
Après deux heures d’écoute, le président a pris la parole et a dévoilé de nouvelles mesures pour lutter contre les copropriétés dégradées et les marchands de sommeil. « La difficulté ce sont des résidences comme celles-ci qui sont des copropriétés où des propriétaires ne paient pas les charges et où les communs se dégradent, les toitures ne sont pas réparées, la situation glisse. La loi aujourd’hui protège trop les intérêts de ceux qui ne jouent pas le jeu. Nous allons changer la loi pour aider ceux qui vivent de telles situations et pour accélérer les travaux d’urgence dans les meilleurs délais. Cette loi devrait permettre de pouvoir exproprier plus facilement, à la main des administrateurs judiciaires ad hoc, les mauvais payeurs et les marchands de sommeil » a annoncé Emmanuel Macron.
« Les marchands de sommeil, des métastases dans la ville »
Le maire de Marseille Benoît Payan a aussitôt réagi : « Sur la question du logement, le parlement s’apprête à légiférer pour que les marchands de sommeil ne puissent pas faire ce qu’ils veulent. Ce sont des voyous, des métastases dans la ville ».
Afin de traiter le sujet dans sa globalité, le chef du gouvernement a annoncé le lancement d’un plan baptisé « Initiative copropriétés Marseille en grand » aux côtés de l’établissement public foncier, des collectivités et acteurs du logement. 13 copropriétés sont concernées et quatre d’entre elles vont bénéficier d’un dispositif dérogatoire au droit commun, dans le cadre d’opérations de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national : La Maurelette, Grand Mail-Mail Gardians, Les Rosiers et la Cité Consolat. Le chef de l’État a annoncé une enveloppe immédiate de 800 000 € pour financer les études nécessaires.
« L’habitat insalubre est une cause nationale. 11 opérations spécifiques dont quatre d’intérêt national. On va en quelque sorte nationaliser ces copropriétés. Là où il faut 7 à 8 ans pour régler le problème, nous allons le faire en 18-24 mois », a ajouté le Président de la République.
Des centrales nucléaires à Fos ?
Le chef de l’Etat a achevé son périple sur les quais phocéens à midi, accueillis par les dirigeants de l’établissement, Christophe Castaner et Hervé Martel, entourés des chefs d’entreprises industrielles, compagnies maritimes et élus locaux. Sans surprise, Emmanuel Macron est revenu sur le sujet de l’intégration des ports de l’axe et a conforté sa volonté d’accélérer le report modal, fleuve et rail, sans toutefois entrer dans le détail de la méthode.
« Ce que nous avons réussi à faire de Paris au Havre lors de mon premier mandat, nous allons le faire grâce au projet Mer Méditerranée-Rhône-Saône qui nous permettra d’aller jusqu’en Bavière », a-t-il déclaré, la veille au Fort Saint-Jean.
Mercredi matin, il a précisé son souhait de travailler à une gouvernance plus efficace. « Nous devons simplifier la gouvernance. Plus on enlèvera les coûts de transaction, plus cette activité sera bénéfique pour nos ports », a-t-il assuré.
Plus surprenant, après un couplet sur la nécessité d’accélérer la décarbonation des activités industrielles, il a déclaré vouloir « voir si les bassins Ouest étaient prêts à accueillir des centrales nucléaires. Il y a un immense sujet de refroidissement des centrales qui ont vocation à être plus proches de la mer », a souligné Emmanuel Macron.
Il a annoncé une enveloppe de 150 M€ pour poursuivre l’équipement en courant de quai jusqu’en 2027 mais pour aussi financer l’acquisition d’un filtre à particules pour un deuxième navire de la Méridionale. Emmanuel Macron a donné rendez-vous à tous les acteurs début 2024 pour faire le point et passer à l’exécution du port en grand…
Réagissez à cet article