Le 14 novembre, l’Hôtel de Région à Marseille a réuni près de 1 000 personnes pour la 3e édition du forum "Respect pour les femmes". Organisé par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, cet événement a confirmé l’engagement régional dans la lutte contre les violences faites aux femmes et la sensibilisation des jeunes générations.
Un plan régional ambitieux et des résultats concrets
Depuis 2021, la Région Sud déploie un plan d’action structuré, doté d’un financement annuel de 2,7 millions d’euros.
Renaud Muselier, Président de la Région Sud, a rappelé les avancées : « Nous avons comblé les manques des dispositifs existants grâce à une collaboration inédite entre associations, police et justice ».
Ce plan d’actions a notamment permis de protéger plus de 1000 femmes grâce aux « Téléphones Grave Danger » et aux bracelets antirapprochements.
Par ailleurs, 11 maisons régionales des femmes ont accueilli plus de 3 000 victimes en leur offrant un accompagnement global, de l’urgence à la reconstruction.
L’effort s’étend au quotidien : 1 000 boutons connectés Mon Chérif ont été distribués pour renforcer la sécurité des femmes en danger.
En parallèle, des associations locales, soutenues financièrement, prennent en charge les victimes. Jennifer Salles, Présidente de la commission régionale sur les inégalités, a insisté : « Chaque euro investi vise à sauver des vies et à offrir un avenir aux femmes. »
Sensibilisation : Les jeunes en première ligne
Cette édition a innové en intégrant les lycéens au cœur du programme. Six classes ont participé à des ateliers interactifs abordant le harcèlement scolaire, les risques liés au revenge porn ou encore les relations toxiques.
« Sensibiliser dès le lycée, c’est prévenir les comportements toxiques de demain », a souligné Salima Saa, Secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes. « Mon conseil c’est de toujours croire en ses rêves, de ne pas s’auto-censurer. il faut oser, être déterminée, se dire que tout possible et aussi, créer du réseau » a-t-elle ajouté.
Des initiatives ludiques ont permis d’engager ces jeunes participants : jeux éducatifs, masterclass et débats ont suscité des discussions sur des sujets cruciaux. Les témoignages et interactions avec les intervenants ont facilité une prise de conscience collective.
Témoignages poignants et échanges constructifs
Au-delà des chiffres, le forum a mis en lumière des parcours marquants. Loëtitia Mas, fondatrice de l’association Une Voix Pour Elles, a partagé son combat : « Chaque déménagement d’urgence que nous organisons symbolise une femme qui retrouve sa liberté. » De son côté, Thu Kamkasomphou, championne paralympique, a livré un témoignage émouvant sur la résilience face à l’adversité.
Des associations comme Solidarité Femmes 13 ou le CIDFF ont animé des ateliers pratiques pour aider les participantes à repérer les signes de relations toxiques, sortir de l’emprise psychologique ou encore faire valoir leurs droits.
Carine Crépin, psychologue, a souligné : « La reconnaissance juridique est importante, mais elle ne suffit pas toujours. Notre travail consiste à accompagner les femmes pour qu’elles se reconstruisent, même lorsque la justice n’a pas pu établir les faits. »
Une approche globale et concertée
La Région Sud, seule en France à avoir signé une convention avec le Ministère de la Justice, a renforcé la coordination entre institutions et associations. Ce maillage permet une prise en charge rapide et efficace des victimes, comme l’a rappelé Renaud Muselier : « Ce lien police-justice-associations est un atout essentiel pour apporter des réponses immédiates et concrètes. »
Des dispositifs originaux, tels que les « safe zones » dans les festivals ou les capuchons anti-drogues pour les verres, viennent compléter ce dispositif. « Ces initiatives montrent que nous agissons à tous les niveaux, en prévention comme en protection », a conclu Jennifer Salles.
Le défi reste immense, mais ces initiatives régionales prouve que des solutions concrètes peuvent changer des vies.
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