Inondations mortelles au Maroc en 2025, dans le Nord-Pas-de-Calais fin 2023 ou encore dans le Gard en 2002. Avec le réchauffement climatique, ces épisodes de précipitations intenses tendent à se généraliser. Pour se préparer au pire, Veolia organise régulièrement des exercices de crise. En ce début décembre, l’entreprise est allée encore plus loin dans sa préparation en organisant une simulation à grande échelle avec l’armée dans le nord du département du Gard. Reportage vidéo en immersion.
À Saint-Jean-du-Gard, une quinzaine d’employés de Veolia, membres du comité exécutif, ont participé le jeudi 4 et le vendredi 5 décembre à un exercice de crise grandeur nature en lien avec le 2ᵉ régiment d’infanterie de la Légion étrangère (2ème REI)
L’occasion pour eux de se préparer au pire. Avec le changement climatique, ces épisodes orageux intenses risquent de survenir de plus en plus souvent : « L’objectif de cette crise est de s’assurer que le comité de direction connaît bien tous nos processus mais également de s’assurer qu’il n’y a pas de “trou dans la raquette” dans l’organisation que l’on prévoit en cas de crise. Cet exercice permet également de soumettre les participants à un stress pour qu’ils soient prêts le jour J, quand ça arrivera réellement. » indique Renaud Orsucci, directeur du Territoire Gard Lozère Veolia eau.
Un exercice nécessaire, de lourdes inondations avaient touché le Gard il y a plus de 20 ans. En moins de 15 heures, environ 600 millimètres de pluie étaient tombés, emportant avec eux des infrastructures essentielles à la vie telles que l’eau, l’assainissement, l’électricité ou encore les télécoms.
Pour le Colonel Thomas Miailhes, chef de corps du 2ᵉ REI de Nîmes, les conditions de cet exercice sont similaires à ce qu’il a pu se passer : « Le scénario de cette gestion de crise reprend un certain nombre des incidents qui sont intervenus pendant les crues de 2002. L’objectif de cet exercice est donc de leur offrir à la fois le cadre, mais également le contexte militaire, c’est-à-dire un peu d’abrasivité du terrain, l’absence de confort, afin de leur permettre de travailler dans des conditions inhabituelles pour eux et des conditions stressantes et de fatigue qui permettent de révéler un peu les individualités et de faire travailler le collectif. »
Afin de jouer le jeu entièrement, les équipes de Veolia ont donc été épaulées par le 2ᵉ Régiment étranger d’infanterie de Nîmes, appartenant à la Légion étrangère. D’abord évacués par l’armée à l’aide de camions militaires, les collaborateurs de Veolia ont ensuite dû se réorganiser pour gérer la crise dans des conditions rudimentaires, à l’intérieur de tentes militaires où l’humidité, le froid et la fatigue se firent ressentir.
Des conditions qui pourraient être similaires si des inondations cette fois-ci réelles survenaient. Dans l’objectif de mettre les collaborateurs de Veolia en difficulté, ceux-ci n’étaient pas au courant qu’un exercice d’une telle ampleur allait avoir lieu, comme le rappelle Oliver Sarlat, directeur région Sud, activité eau chez Veolia : “Nous étions peu à savoir que cet exercice de crise allait avoir lieu. La majorité de mon comité exécutif était, dans un environnement classique, en train de faire notre comité exécutif comme nous le faisons d’habitude. L’objectif est de se dire que, comme les militaires, on peut être appelé à n’importe quel moment et devoir gérer une crise dans des situations inconfortables.”
Après une nuit à dormir dans une grange, sur des lits de camps, les visages encore marqués par la fatigue, les collaborateurs de Veolia ont dû reprendre l’exercice de crise durant plusieurs heures.
Après plusieurs évènements majeurs à gérer, rupture de courant, présence de fioul dans le plan d’eau, électrification d’un agent Veolia, l’exercice a pris fin aux alentours de 10h30 du matin.
Un exercice qui permet à tous de s’entrainer dans des conditions réelles afin de mieux appréhender de potentielles futures inondations : « La direction de Veolia a bien intégré ce besoin d’entraînement. Lorsqu’une crise survient, c’est trop tard. Si on ne s’y est pas préparé avant, on n’aura pas les réflexes qui auraient été acquis en amont pour pouvoir réagir rapidement », soutient le Général Steve Carleton, général de la 6ᵉ brigade légère blindée et délégué militaire départemental du Gard.
À la fin de l’exercice, la satisfaction se lisait sur les visages des organisateurs : « J’ai été bluffé par les équipes de Veolia qui se sont immédiatement immergées, et se sont appropriées l’exercice de gestion de crise, comme ils le font généralement, mais là, dans une mission assez exceptionnelle. J’ai été aussi bluffé par les moyens mis en œuvre, notamment par le deuxième REI », s’enthousiasme Olivier Sarlat.
Dans des conditions de fatigue et de stress intense, les équipes de Veolia ont donc su s’approprier l’exercice afin de répondre au mieux à la simulation de la crise inondation. Avec les moyens militaires mis en œuvre et le dévouement des équipes de Veolia, l’exercice a pu être un succès. Des simulations de crise nécessaires qui permettent à tous les acteurs de se coordonner et de se tenir prêts en cas de nécessité.