Screenshot
#AgglomerationDeSophiaAntipolis #CommunauteDAgglomerationDuPaysDeGrasse #Economie #JeromeViaud #Spatial #AlpesMaritimes #AntibesSophiaAntipolis #Grasse #ProvenceAlpesCoteDAzur
Denys Bédarride
3 septembre 2025 Dernière mise à jour le Mercredi 3 Septembre 2025 à 09:00

Connu mondialement pour son industrie du parfum, le Pays de Grasse s’impose également comme un territoire de recherche, d’innovation et de développement dans le domaine spatial. Aux côtés de Cannes et de Sophia Antipolis, il participe à renforcer la compétitivité de la Côte d’Azur dans une filière en pleine expansion, au cœur des enjeux climatiques actuels.

L’été 2025 est sur le point de s’achever et s’affiche comme le 3ème été le plus chaud enregistré en France, après 2003, et juste derrière 2022. Le 13 août, la fusée Ariane 6 a mis en orbite le satellite d’observation européen MetOp-SG-A1, le premier d’une nouvelle série de satellites qui à terme offriront des prévisions météorologiques beaucoup plus précises, indispensables dans le contexte de l’évolution du climat et son cortège de conséquences à anticiper.

Pour le Pays Grassois, les risques consécutifs à l’évolution du climat sont multiples entre catastrophes naturelles, glissements de terrain, sécheresse, pénurie alimentaire, dégradation de la filière agricole et oléicole…

Se doter d’outils d’observation, et d’anticipation est une nécessité impérieuse qui fait l’objet de nombreuses actions initiées par la CAPG et par Grasse ces dernières années. La composante spatiale pour l’observation revêt un intérêt particulier pour Grasse. En effet, connue dans le monde entier pour son industrie du parfum, la capitale des senteurs possède aussi une longue histoire dans le domaine spatial.

Dès 1974, le site du CERGA (Centre d’Études et de Recherches Géodynamiques et Astronomiques) accueillait à Grasse un centre de recherche international, dédié à l’astronomie et aux sciences de l’univers. Aujourd’hui, aux côtés de la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins et de la technopole de Sophia Antipolis, le Pays de Grasse concentre plusieurs entreprises spécialisées dans l’exploitation et la valorisation des données spatiales ainsi que le site d’observation de Calern, sur les hauteurs de Grasse, qui est une antenne de l’Observatoire de la Côte d’Azur, dont les infrastructures se développent pour accueillir également des équipements d’observation spatiale privés. 

Un positionnement qui contribue à renforcer la compétitivité de la Côte d’Azur dans un marché mondial de la filière spatiale en pleine expansion et ayant dépassé 400 Milliards de revenus en 2022.

Screenshot

Une véritable ambition pour le Pays de Grasse 

La Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse et la Ville ont fait le choix de soutenir l’accueil et le développement de cette filière innovante. La mobilisation foncière et l’accompagnement apporté ont permis à la PME de croissance ACRI-ST de concrétiser son projet d’extension dans le New Space à Grasse. Cette orientation traduit une volonté claire : diversifier l’économie locale et positionner le territoire sur des marchés d’avenir.

La société ACRI-ST, ancrée depuis 1989 sur la technopole de Sophia Antipolis, spécialiste du traitement de la donnée spatiale, avec 25 M€ de C.A. en 2024 et une croissance annoncée à 2 chiffres en 2025, a ainsi pu développer à Grasse, sur le site du CERGA, un centre de commande pour des missions de nanosatellites (UVSQ-SAT, INSPIRE-SAT7, UVSQ-SAT NG), en collaboration avec le Laboratoire Atmosphères & Observations spatiales (LATMOS). 

Leur mission : recueillir et analyser des données climatiques, dont plusieurs font partie des variables climatiques essentielles suivies par le GIEC. En partenariat avec SCOT Ouest, des outils sont conçus pour suivre l’évolution des dynamiques environnementales dans le cadre de la loi climat et résilience qui impacte l’aménagement et la gestion du territoire.

 « Notre métier est de transformer la donnée spatiale en informations fiables. Nous concevons des chaînes de traitement, des plateformes et des centres de mission qui rendent ces données immédiatement exploitables par les scientifiques, les industriels et les décideurs publics. Notre priorité : l’excellence scientifique, l’industrialisation des processus et l’interopérabilité avec les grands programmes européens » déclare Odile Fanton d’Andon, Présidente d’ACRI-ST.

Screenshot

Un écosystème en développement

Une dizaine d’entreprises du Pays de Grasse, outre ACRI-ST, participent à la dynamique autour du spatial :

• Effiblue, spécialisée en R&D collaborative, a développé des alternatives durables aux métaux rares avec le Ginestium©, nanomatériau issu d’une synthèse entre graphite, graphène et diamant, offrant des performances inédites en conductivité électrique, réflectance, et résistance à la corrosion (particulièrement adapté au spatial) ;

• EMM et Cytech, basées à Pégomas, sont spécialisées en mécanique de précision, impression 3D et chaudronnerie inox, ce sont des fournisseurs de Thales Alenia Space, Ariane Group et du CNES ;

• Avantis Group intervient sur l’ensemble du cycle de vie des équipements spatiaux, en collaboration avec le CNES, l’ESA et Airbus DS ;

• Savimex fabrique des composants optiques polymères de haute précision, qui sont utilisés dans des systèmes embarqués ;

• Qairbon s’est spécialisée dans la conception et l’exploitation de systèmes de mesure de gaz atmosphériques à partir de technologies de télédétection et satellites pour le suivi environnemental ;

• LuxCarta, basée à Mouans-Sartoux, s’est spécialisée dans la création de données géographiques issues de l’observation de la Terre par satellite, aéronef et drone ;

• Lab’Stories, une entreprise d’ingénierie experte en innovation, tests de matériaux, qualification de produits, et résolution de problèmes

Screenshot

Un rôle complémentaire dans le pole métropolitain Cap Azur 

En lien avec la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins, pôle de production industrielle historique du spatial, et la technopole de Sophia Antipolis, pôle de R&D en numérique et Intelligence Artificielle, Grasse vient renforcer l’Ouest azuréen par ses expertises en développement de services, R&D et applications.

« Du parfum aux satellites, notre territoire démontre sa capacité à conjuguer héritage et innovation. Avec l’implantation par ACRI-ST d’un centre New Space au CERGA et un écosystème d’entreprises innovantes, nous affirmons notre rôle dans le développement de la filière spatiale, au bénéfice de l’économie, de l’emploi et de la recherche» constate Jérôme Viaud, Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse

Cette complémentarité illustre la stratégie du pôle métropolitain Cap Azur, qui fédère Cannes Lérins, Sophia Antipolis et le Pays de Grasse pour positionner l’Ouest azuréen comme un leader européen du spatial. Les enjeux sont d’envergure, le marché du spatial pourrait atteindre près de 1 000 Milliards de dollars à l’horizon 2040, et les missions spatiales classiques d’observation de la Terre s’affinent, avec des instruments permettant des observations de plus en plus précises et donc utiles aux politiques d’aménagement dans un contexte de changement climatique de plus en plus contraignant.

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *