Qu’est-ce qu’un Business Angel et comment le devenir ? Quels sont les risques et avantages ? Interview exclusive de Guy Gouveritch, président de France Angels (fédération nationale des Business Angels), à l’occasion de sa visite à Montpellier où il a
Depuis sa création en 2003, plus de 12 000 Business Angels ont rejoint les réseaux de France Angels, investissant dans presque 4000 entreprises. Actuellement, la fédération nationale des Business Angels en regroupe près de 5000.
« Tout le monde peut devenir Business Angel, à condition d’avoir un petit capital dont on n’a pas vitalement besoin » nous explique le président du réseau, Guy Gouveritch.
« Evidemment, il y a la motivation financière, l’espoir de faire des plus values, mais il faut aussi aimer l’entreprise, particulièrement les petites entreprises ». Devenir Business Angel implique de prendre des risques, préférer investir dans « du non côté plutôt que mettre son argent en bourse ».
Cela implique aussi d’investir entre 5000 et 30 000 euros par an en entreprise, avec une moyenne de 10 à 15 000 euros/ an observée au sein du réseau France Angels.
Comment choisir les projets ?
« Il y a 3 critères majeurs, nous précise Guy Gouveritch.
- D’abord, est-ce que l’équipe est performante ? L’équipe doit vous plaire, vous devez la sentir capable de mener à bien un projet d’entreprise.
- Demandez-vous aussi quel est le potentiel de croissance de marché, si cette entreprise se place dans un marché que vous sentez avoir un potentiel de développement important.
- Ensuite, est-ce qu’il y a une rupture avec le secteur dans lequel elle se situe, une innovation ?
Si vous adhérez à un club, à un réseau de Business Angels ,vous pourrez analyser ces différents critères de façon collective, mais à la fin c’est vous seul qui déciderez de l’investissement ou non de votre capital » explique le président de France Angels.
Quelles sont les chances de réussir son investissement ?
D’après les chiffres de la fédération, il faut savoir que sur 10 sociétés dans lesquelles un Business Angel aura investi, 3 déposent le bilan, 6 croissent entre 1% et 5 à 10% par an et une seule offre une plus-value exponentielle.
« Lorsque cela arrive, la plus-value de cette dixième entreprise justifie non seulement l’investissement dans celle-ci, mais aussi dans les 9 autres ».
Une étude réalisée par France Angels montre que la sortie d’investissement est plus problématique. Sur les 3900 entreprises dans lesquelles les membres des réseaux ont investi depuis 2003, seulement 8% d’entre elles ont vu des Business Angels sortir positivement (soit 4% avec plus-value réelle et 4% avec récupération de la mise).
Le taux de dépôts de bilan, qui atteint les 21%, dépasse ainsi largement celui des sorties positives. les 71 % restants correspondent aux entreprises dont les Business Angels sont encore en place.
D’après Guy Gouveritch « il arrive que les investisseurs perdent de l’argent au moment de la sortie, alors que la société superforme ». Le plus difficile est de déterminer le bon moment pour se retirer de l’entreprise. « Elle se développe bien : dois-je sortir maintenant ou attendre pour sortir plus tard et espérer une plus-value supérieure ? Elle est en difficulté : dois-je précipiter ma sortie ou au contraire réinvestir ? »
Cette thématique a fait l’objet d’une conférence, le 16 mai dernier à Cap Oméga (Montpellier). Invité par MELIES Business Angels, Guy Gouveritch a démontré aux adhérents du réseau l’intérêt pour les investisseurs de se regrouper en holdings, fiducies, sociétés d’investissements de BA ou sociétés en participations. Cela afin de sortir dans les meilleures conditions possibles, les groupements ayant plus de poids dans les négociations.
Réagissez à cet article