Screenshot
#Automobile #Environnement #Mobilite #SalvadorNunez #Trafic #Transports #Urbanisme #Vinci #VINCIAutoroutes #Herault #LanguedocRoussillon #Montpellier #Occitanie
Denys Bédarride
Aujourd'hui Dernière mise à jour le Mercredi 23 Juillet 2025 à 12:12
Agenda
Date de début : 28 juillet 2025
Date de fin : 29 août 2025
Localisation : Montpellier
Catégorie : Parole citoyenne
Organisateur : Préfecture de l'Hérault - Vinci Autoroutes

Le Contournement Ouest de Montpellier (COM) est un projet d’infrastructure routière visant à relier les autoroutes A709 et A750 sur environ 6 km, entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas, en transformant la route départementale RD132 en une 2x2 voies, avec des voies latérales de desserte locale. Ce projet, porté par Vinci Autoroutes, suscite des débats intenses en raison de ses implications environnementales, sociales, économiques et démocratiques. L’enquête publique, prévue du 28 juillet au 29 août 2025, est une étape clé pour recueillir les avis des citoyens avant l’autorisation environnementale. Voici une analyse des enjeux principaux du COM.

Des enjeux environnementaux

L’Autorité Environnementale (AE) et le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) ont émis des avis favorables mais assortis de réserves. L’AE a critiqué l’étude d’impact, qualifiant l’estimation de l’impact climatique et énergétique de « confuse » et « entachée de fortes incertitudes ».

Elle recommande une actualisation des études sur le trafic, la qualité de l’air, le bruit et les émissions de gaz à effet de serre. Le CNPN insiste sur des mesures de compensation, notamment pour l’artificialisation des sols et la préservation des sites naturels.

Screenshot

Pollution et artificialisation : 

Les opposants, comme le collectif AutreCOM et les Shifters Languedoc-Roussillon, soulignent que le projet pourrait augmenter la pollution de l’air et des sols, affectant les terres agricoles (rendement réduit de 3 à 20 %) et l’agrotourisme, notamment les viticulteurs bio. La construction menace également la biodiversité locale, en particulier autour de la Mosson et du Rieu Coulon, zones vulnérables aux pollutions.

Transition écologique : 

À l’heure de l’urgence climatique, des organisations comme Greenpeace estiment que ce projet favorise le « tout-voiture » au détriment des mobilités durables (vélo, tram, bus, train). Elles critiquent l’absence d’études comparatives sur des alternatives moins polluantes, contrairement aux exigences du Code de l’environnement.

nunez

Ci-dessus : Salvador Nunez, Directeur Opérationnel de Vinci Autoroutes

Les enjeux sociaux et économiques

Fluidification du trafic :

Les défenseurs du COM, soutenus par le préfet François-Xavier Lauch et de nombreux acteurs économiques comme la CCI Hérault ou le Cercle Mozart, affirment qu’il permettra de désengorger l’avenue de la Liberté (45 000 véhicules/jour) et de réduire les temps de trajet pour les automobilistes. Une enquête IFOP indique que 87 % des habitants des communes concernées sont favorables au projet, le jugeant « utile » (92 %) et « nécessaire » (89 %).

Screenshot

Coût et financement : 

Estimé à 300 millions d’euros, le projet est financé par un surpéage sur l’A9 (barrières de Baillargues et Saint-Jean-de-Védas) de 2024 à 2027, validé par le Conseil d’État. Cependant, des opposants dénoncent un projet coûteux qui pourrait recreuser des bouchons à long terme en attirant plus de véhicules.

Screenshot

Nuisances pour les riverains : 

Le projet prévoit des mesures comme des écrans acoustiques et l’isolation de façades pour réduire le bruit, mais les riverains craignent une dégradation de leur cadre de vie, notamment à Saint-Jean-de-Védas, où le projet prévoit jusqu’à 10 voies.

Les enjeux démocratiques et calendrier de l’enquête publique

L’enquête publique, programmée du 28 juillet au 29 août 2025, est critiquée pour son calendrier estival, période où de nombreux citoyens sont en vacances. Le collectif AutreCOM y voit un « mépris » de la démocratie participative, demandant un report ou une prolongation jusqu’à fin septembre pour permettre une participation plus large.

Manque de concertation : 

Des élus, comme Manu Reynaud et Célia Serrano, dénoncent un « passage en force » du préfet, qui a annoncé son intention de signer l’autorisation environnementale fin octobre 2025, avant même les conclusions de l’enquête. Certains critiquent l’absence de débat contradictoire et le refus de Vinci, de la préfecture et de la Métropole de répondre à certaines invitations à dialoguer.

Screenshot

Participation citoyenne : 

L’enquête permettra aux citoyens de s’exprimer via des registres en mairies (Montpellier, Juvignac, Saint-Jean-de-Védas) ou en ligne. Cependant, la densité du dossier (centaines de pages) et le calendrier estival risquent de limiter la participation effective.

Les enjeux politiques

Tensions au sein de la Métropole : 

Le projet divise les élus de la Métropole de Montpellier. Michaël Delafosse, président de la Métropole, soutient le projet tout en demandant des explications publiques au préfet qui a accepté de venir présenter le projet et ses atouts en Conseil de Métropole.

Des écologistes, comme Manu Reynaud, proposent un « boulevard urbain » limité à 70 km/h plutôt qu’une autoroute. D’autres, comme Célia Serrano et Alenka Doulain, s’opposent fermement, dénonçant un projet climaticide.

Screenshot

Le rôle du préfet : 

François-Xavier Lauch, volontariste dans ce dossier, assume le calendrier accéléré pour respecter son objectif de signature avant les élections municipales. Il défend la légitimité de l’enquête estivale, arguant que les arguments des parties prenantes sont déjà bien connus. « Le report d’une partie du trafic vers le COM, de même que le futur service express métropolitain, vont créer une amélioration de la qualité de l’air dans un certain nombre de quartiers de Montpellier », précise François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault. 

Les recours juridiques : 

Quatre recours sont en cours contre le projet, ce qui alimente les tensions. Certains opposants, comme AutreCOM, estiment que le préfet agit comme si ces recours étaient déjà écartés

Le Contournement Ouest de Montpellier cristallise des tensions entre fluidification du trafic et préservation de l’environnement, entre développement économique et justice sociale, et entre volontarisme politique et démocratie participative. 

L’enquête publique de juillet-août 2025 est une opportunité cruciale pour les citoyens de peser dans le débat, mais son calendrier estival et la complexité du dossier pourraient limiter son impact. 

Les opposants appellent à des alternatives durables et à une meilleure concertation, tandis que les défenseurs insistent sur l’urgence de décongestionner l’ouest montpelliérain. 

Ce projet, vieux de plusieurs décennies, reste un sujet clivant, et son issue dépendra des conclusions de l’enquête et des décisions du préfet à l’automne 2025. 

Comment s’informer sur ce projet 

Des agents de liaison sont disponibles pour répondre aux questions du grand public, du lundi au vendredi de 8h à 18h. Ils peuvent même se déplacer à domicile sur rendez-vous. 

Infos détaillées et dernières actualités sur le projet à retrouver ici : www.contournement-ouestmontpellier.fr 

Réagissez à cet article

Vos commentaires

Rejoignez la discussion

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *