La Métropole de Perpignan a officiellement inauguré l'extension de son réseau de chaleur urbain nord, un projet structurant pour le territoire piloté par Perpignan Méditerranée Énergie Nouvelle (PMEN) et exploité par Dalkia. Reportage vidéo.
Une inauguration symbolique pour le territoire
« Nous sommes aujourd’hui à Saint-Estève pour une double inauguration. La première, c’est une piste cyclable entre Perpignan et Saint-Estève et la deuxième, c’est l’inauguration du réseau de chaleur de la métropole de Perpignan et de Saint-Estève », a déclaré Fabrice Tenneson, directeur régional de Dalkia Méditerranée.
Pour Robert Vila, Président de Perpignan Méditerranée Métropole et Maire de Saint-Estève : « Il s’agit d’un moment important puisque c’est une nouvelle énergie qui alimente déjà une partie des bâtiments de la ville de Saint-Estève. Donc on substitue une énergie fossile, le gaz, par cette énergie verte issue des déchets incinérés à quelques kilomètres de la ville ».

Un réseau d’envergure au service de la transition énergétique
Déployé progressivement depuis 2019, le réseau de chaleur urbain nord atteint 31 kilomètres de canalisations souterraines. Cette infrastructure alimente environ 5 300 logements et 60 bâtiments (résidentiels, tertiaires et industriels) répartis sur six communes : Calce, Baixas, Baho, Villeneuve-la-Rivière, Perpignan et Saint-Estève.
86% de la chaleur distribuée provient d’énergies renouvelables et de récupération, principalement issues de la combustion des déchets à l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) de Calce, exploitée par le Sydetom66.
Fabrice Tenneson a précisé les chiffres clés du projet : « Ces 16 kilomètres d’extension vont permettre d’alimenter un certain nombre d’abonnés : des logements, des écoles, une dizaine de lycées, des collèges, des bâtiments publics, des centres de conférences. C’est très diversifié en termes d’usages. »

Un circuit vertueux
Le fonctionnement du réseau repose sur un principe d’économie circulaire sophistiqué. La chaleur générée par la combustion des déchets est d’abord récupérée sous forme de vapeur, puis transformée en eau chaude à 105°C qui circule dans le réseau primaire. Cette eau parcourt ensuite un réseau de transport de 11 km jusqu’à la station d’échange de Torremila, où elle alimente un réseau secondaire de 4 km assurant la distribution locale.
Une fois son énergie cédée aux bâtiments raccordés, l’eau refroidie (à environ 65°C) retourne vers l’UVE pour être à nouveau chauffée, formant ainsi un circuit fermé parfaitement optimisé.
L’impact environnemental de cette infrastructure est considérable, comme l’a souligné le directeur régional de Dalkia : « C’est une énergie qui est décarbonée à plus de 85%. Donc, nous accompagnons la collectivité dans sa politique de décarbonation, puisque l’on va éviter l’émission de l’équivalent de 6 000 tonnes de CO₂ par an, c’est comme si l’on extrayait de la circulation 3 000 véhicules. »

Un investissement d’ampleur soutenu par l’État
Représentant un investissement total de 33 millions d’euros (travaux et infrastructures), cette extension constitue l’un des projets énergétiques les plus ambitieux réalisés sur le territoire. Fabrice Tenneson a précisé que le projet a bénéficié d’un soutien important : « C’est un investissement global d’environ 33 millions d’euros qui est subventionné à hauteur de 13,8 millions d’euros par l’ADEME. »
Plus de 50 000 heures de travaux ont été nécessaires pour construire ce réseau souterrain, conçu pour répondre aux besoins croissants des prochaines décennies.
Thierry Bonnier, Préfet des Pyrénées-Orientales, a tenu à souligner l’importance de ce soutien étatique : « La transition écologique n’est pas un slogan, c’est un chemin et un chemin que nous partageons avec l’ensemble des collectivités et des acteurs économiques du territoire et l’État qui accompagne, y compris financièrement, ces projets, pour démontrer que la transition écologique n’est pas un concept. C’est une réalité que nous vivons. »

Un projet tourné vers les générations futures
Robert Vila a insisté sur la dimension économique et pérenne du projet : « Sans les subventions de l’État, on ne pourrait pas proposer aux collectivités ou aux acteurs privés un prix de chaleur qui soit concurrentiel par rapport à l’énergie fossile qu’est le gaz. Donc c’est important. Dans 20 ans, ce réseau sera encore largement viable et il n’y aura plus qu’à l’entretenir, et tout l’amortissement de la construction aura été absorbé. Donc pour les générations futures, c’est une stabilité également dans le prix de la chaleur et ça aussi c’est important. On travaille aujourd’hui pour nos enfants et pour le développement de notre territoire dans les années à venir. »
Ce réseau de chaleur, couplé au développement des mobilités douces, illustre parfaitement l’ambition de Perpignan Méditerranée Métropole de construire un territoire plus sobre énergétiquement, mieux connecté et plus résilient face aux défis climatiques.

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