Pour décarbonater les usages des Vauclusiens et améliorer l’efficacité énergétique des collectivités territoriales, le projet « H2 Vaucluse » a vu le jour à l’initiative d’Hynoé, filiale du groupe Énoé. À l’aide des Communautés d’Agglomération des Sorgues du Comtat et du Grand Avignon, l’entreprise souhaite ainsi créer un écosystème hydrogène renouvelable pour la mobilité lourde et l’industrie du département. Reportage vidéo exclusif.
Ramassage des déchets, transports de marchandises et logistique, transport en commun, ou encore industrie… Autant d’usages que le projet « H2 Vaucluse » cherche à décarboner à l’aide de l’hydrogène à l’échelle du département. Cette énergie sera produite en partie grâce à l’électricité issue d’un parc photovoltaïque au sol situé sur le territoire permettant la maîtrise du prix de revient de l’hydrogène.
Flavien PASQUET, Directeur du développement chez Hynoé détaille le contenu de ce projet partenarial : « Il s’agit de produire et distribuer de l’hydrogène renouvelable sur les communes de Sorgues et de Vedène et également de produire de l’électricité solaire photovoltaïque. Ça c’est pour la partie énergie. Et puis il y a la partie utilisation de cet hydrogène-là pour les bus et les bennes à ordures des collectivités mais aussi différents transporteurs situés à proximité directe de nos installations futures. »
À sa mise en service prévue pour début 2025 (phase 1), le projet chiffré à 20 millions d’euros alimentera 15 véhicules lourds, 20 véhicules utilitaires et un site industriel, avec une augmentation progressive des usages permettant à terme l’évitement de plus de 6.000 tonnes de CO2/an. « C’est un engagement très fort que nous souhaitons mener à terme le plus rapidement possible, assure Joël GUIN, Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon. Car dans notre projet de territoire, H2 Vaucluse est l’axe principal de notre mission. »
Production et distribution
Le caractère différenciant de ce projet repose sur le territoire d’implantation de cet écosystème hydrogène ; non seulement éloigné des principaux bassins de consommation d’hydrogène Rhônalpin et Méditerranéen, mais aussi idéalement situé en bordures des grands axes de transit routier, ferroviaire et gazier.
Le tout sera garanti via la mise en service d’une infrastructure de production H2 par électrolyse de 4 MWe (Mégawatt électrique) sur le territoire de l’agglomération des Sorgues du Comtat et d’un parc solaire photovoltaïque au sol de 6 MWc (Mégawatt-crête) à horizon début 2025.
« Le Vaucluse a effectivement vocation à devenir producteur d’hydrogène dans un horizon à trois ou quatre ans, complète Flavien Pasquet. La question c’est de savoir si les usages seront suffisamment massifs pour justifier un déploiement à plus grande échelle. À ce moment-là Hynoé sera ravi de répondre à ce défi ! »
Une première phase-test avec un bus à hydrogène
Afin de sensibiliser le grand public et les partenaires aux enjeux de la transition écologique, la société Hynoé a pris part à un évènement organisé en partenariat avec les Communautés d’Agglomération du Grand Avignon et des Sorgues du Comtat, les entreprises Solaris et Voyages Arnaud. Une matinée d’échanges qui s’est déroulée en deux temps avec tout d’abord une présentation des acteurs du projet H2 Vaucluse.
S’en est suivi un parcours test de bus à hydrogène mis à disposition par l’entreprise Solaris sur la ligne 1 de Sorg’en bus exploitée par la société vauclusienne Voyages Arnaud.
« Un bus extrêmement silencieux et très confortable pour les voyageurs et le conducteur, se félicite Fabien BARRA, Responsable mobilités pour Solaris Bus. Celui-ci a une autonomie dépassant les 350 kilomètres, bien supérieure à un autobus électrique. Il produit son électricité grâce à une pile hydrogène et se ravitaille en 10 minutes. »
Actuellement détentrice de la plus grosse flotte de véhicules (diesel) Solaris en France, le Grand Avignon réfléchit maintenant à investir dans des véhicules à hydrogène au même titre que son voisin des Sorgues du Comtat. D’autant qu’il est déjà question d’une zone à faible émission sur l’aire urbaine avignonnaise. Affaire à suivre.
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