Les notaires des Pyrénées-Orientales ont présenté à Perpignan les statistiques immobilières annuelles du département, dressant le panorama des évolutions du marché, sur la base de données des Notaires de France. Dans un contexte de recul marqué du marché de l’immobilier au niveau national, les Pyrénées-Orientales semblent subir ce ralentissement de manière limitée.
Inflation, hausse des taux de crédits, durcissement des conditions d’accès aux prêts immobilier : le retournement du marché immobilier au niveau national inquiète autant qu’il fait couler d’encre. Pour autant, tous les territoires ne sont pas touchés de la même manière : dans ce contexte baissier, les Pyrénées-Orientales enregistrent des baissent plus partielles dans le bâti comme dans l’immobilier neuf.
Les statistiques immobilières des Pyrénées-Orientales sont issues de données des Notaires de France, sur la période du 1er septembre 2022 au 31 août 2023.
Une baisse de volumes de transactions moins marquée qu’au national
Contrairement aux chiffres nationaux qui montrent que les prix se stabilisent, voire commencent à amorcer une baisse dans certaines grandes métropoles, les Pyrénées-Orientales affichent des prix médians en croissance sur tous les segments.
A fin août 2023, les appartements anciens voient leur valeur augmenter de + 4,1%, une croissance à pondérer au regard de +9,6% de l’an dernier à la même période. Les maisons quant à elle connaissent une augmentation accrue de leurs prix de vente : +4,2% contre + 2,7% l’an dernier. Le prix des terrains à bâtir quant à eux maintiennent un niveau de progression élevé, à + 9,4% (vs. 9,1% en 2021-2022). Enfin, sans surprise, la hausse des prix des appartements neufs accuse une décélération marquée, à +1,4% contre +7,1% l’année dernière.
Du côté des appartements anciens, Le Barcarès (+13,2%) et Perpignan (+10,5%) affichent les hausses de prix les plus marquées. En outre, c’est à Saint-Cyprien et à Canet-en-Roussillon que l’on enregistre les prix médians au m2 les plus élevés, respectivement 3 560 € et 3 420 €. Par ailleurs, ces 4 communes représentent le cœur du marché immobilier du département : elles totalisent 60% des ventes.
Perpignan se distingue par ses prix accessibles (1 490 €/m2), avec une réalité disparate selon les quartiers : plus de 2 000 €/m2 à Saint Gaudérique, 1 720 € dans le quartier Kennedy (+14,8%), contre 1 080 € au Bas Vernet Ouest et 990 € au Bas Vernet Est. Las Corbas enregistre par ailleurs la baisse la plus marquée, avec -14,4% (1 340 €/m2).
Le bâti individuel quant à lui maintient une réelle dynamique sur le territoire avec un prix de vente médian à 208 600 €, soit +20% par rapport à il y a 3 ans. La hausse des prix s’observe partout sauf dans le Conflent Vallespir (-5,4%) : à relativiser au regard de la forte hausse de +11% de l’an dernier.
Par opposition la zone de Cerdagne Capcir enregistre la hausse la plus significative du département, +7,9% pour un prix médian à 232 000 €. C’est à Sorède que les maisons affichent les prix les plus hauts, avec 290 000 €. Ille-sur-Têt enregistre quant à elle les prix les plus bas, 139 500€, mais la progression la plus notable : +16,3%.
Du côté de Perpignan, les maisons anciennes atteignent la barre des 200 000 € (+5,3%). Ces écarts de prix importants s’expliquent en partie par la typologie de biens vendus. Par exemple, à Sorède, la surface habitable médiane des maisons vendues est de 105 m2 (290 000€) contre 42 m2 au Barcarès (152 900€).
Essentiellement situé à Perpignan (44%) et dans le secteur Côte et plaine Roussillon (43%) le marché des appartements neufs voit la valeur des biens augmenter de +1,5% pour un prix médian au m2 record, s’établissant à 3 790 €, soit une augmentation de 30% en 10 ans.
Les terrains à bâtir quant à eux affichent à la fois le plus important recul de transactions (-32%) et la hausse de valeur la plus marquée (+9,4%), pour un prix de vente médian à 90 800 €. Pour autant, tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne : le secteur Côte et plaine Roussillon, qui totalise près de la moitié des transactions dans le foncier, enregistre une hausse des prix de +17,6% – une augmentation qui s’explique par la diminution de la part des ventes de terrains de moins de 600 m2 (-7 points sur un an) aux prix plus accessibles. Dans le même temps, les terrains situés à Perpignan voient leur valeur chuter de -13,6%.
Des tendances durables ?
Pour Maître Jean-Luc BRIEU, Président de la Chambre des Notaires des Pyrénées-Orientales, « Il est fort probable que les Pyrénées-Orientales connaissent une baisse des prix en 2024, à la faveur d’un effet de rattrapage et d’un ajustement entre l’offre et la demande. Faut-il s’attendre pour autant à une baisse spectaculaire ?
Force est de constater que notre département reste et restera un territoire attractif pour l’investissement immobilier, grâce à des prix plus accessibles que le reste du pourtour méditerranéen. Après un réajustement souhaitable des prix, les pouvoirs publics devront proposer des mesures concrètes afin d’insuffler un nouvel élan et de redémarrer toute la chaîne de l’habitat.»
Le notariat engagé pour lutter contre la crise du logement
Experts de l’immobilier, parties-prenantes essentielles de la chaîne de valeur immobilière et officiers publics engagés pour la société, les notaires ont adopté le 29 septembre dernier, lors du 119é Congrès des Notaires de France, une série de 13 mesures visant à enrayer la crise du logement en marche.
Parmi ces mesures proposées par la profession, certaines pourraient permettre de répondre efficacement et rapidement à de grands enjeux de développement de l’offre et de facilitation de l’accès au logement :
-Assouplir l’octroi des permis de construire
-Encourager le changement de destination d’immeubles, par exemple transformer des bureaux en habitations
-Changer le statut de loueur meublé et non meublé pour un statut juridique unique de bailleur privé
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