7 May 2025
Dernière mise à jour le Wednesday, May 7, 2025 At 10:03 AM
À l’heure où le secteur du tourisme est sommé de se réinventer face aux défis environnementaux, sociaux et technologiques, le 7e rapport de la Fabrique du Tourisme, publié en novembre 2024, dresse un état des lieux inédit : l’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un levier majeur pour bâtir l’hôtellerie durable de demain.
Une filière en pleine mutation
Avec 7,4 % du PIB et 2 millions d’emplois, le tourisme reste un pilier de l’économie française. Mais la pression pour réduire l’empreinte carbone, optimiser les ressources et répondre aux nouvelles attentes des voyageurs n’a jamais été aussi forte. L’IA, longtemps perçue comme un outil réservé à la tech, s’invite désormais dans les hôtels, restaurants et lieux d’accueil, bouleversant les pratiques et les modèles d’affaires.
L’IA au service de la performance énergétique
Première urgence : la maîtrise de l’énergie. Face à la volatilité des prix et à la réglementation accrue, l’IA permet d’automatiser la gestion des équipements, d’optimiser la consommation et de réduire les coûts. Selon les experts réunis par la Fabrique du Tourisme, les économies d’énergie peuvent atteindre 35 % grâce à des systèmes intelligents pilotant chauffage, climatisation ou éclairage en temps réel. Mais l’adoption reste freinée par le coût des solutions, la complexité des outils et la nécessité de former les équipes.
Préserver la ressource en eau grâce à la donnée
Autre enjeu majeur : la gestion de l’eau. Dans un contexte de raréfaction et de gaspillage (20 à 30 % de pertes dans les réseaux), l’IA offre des solutions de suivi, de détection des fuites et d’optimisation des usages. Les hôtels peuvent ainsi anticiper les besoins, sensibiliser les clients et réduire leur impact environnemental, tout en répondant aux exigences des labels et des réglementations.
Réinventer la restauration et l’expérience client
L’IA s’invite aussi dans les cuisines et les salles de restaurant. Prédiction des stocks, ajustement des commandes, lutte contre le gaspillage alimentaire : les algorithmes deviennent des alliés pour réduire les déchets et optimiser les achats. Côté client, la personnalisation s’affine : recommandations sur-mesure, conciergerie virtuelle, adaptation aux préférences culturelles… L’expérience devient plus fluide, plus responsable, sans sacrifier le confort.
Des freins à lever, une vigilance à maintenir
Si les bénéfices sont réels, le rapport pointe plusieurs risques : consommation énergétique propre à l’IA, dépendance aux fournisseurs de logiciels, complexité des interfaces, protection des données et, surtout, risque de déshumanisation. L’hôtellerie reste un métier d’émotions et de relations humaines : la technologie doit rester un outil, non une finalité.
Pour une hôtellerie durable et contributive
La Fabrique du Tourisme appelle à une adoption progressive et raisonnée de l’IA, adaptée à la taille et aux spécificités de chaque établissement. L’enjeu : conjuguer performance économique, responsabilité sociale et environnementale, et qualité de l’accueil. L’IA n’est pas la baguette magique, mais elle ouvre la voie à une hôtellerie plus durable, plus contributive et plus résiliente.
