Alès Agglomération : Lancement d'une Cité éducative pour 23 000 élèves

La particularité de cette Cité éducative réside dans son échelle d’intervention. Contrairement à d’autres dispositifs similaires, elle rayonne au-delà des seuls quartiers prioritaires de la politique de la ville pour couvrir l’ensemble du territoire intercommunal. « C’est une première à cette échelle », précise Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération et maire d’Alès.

Le dispositif bénéficie d’un financement annuel de 270 000 euros, réparti entre l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (175 000 euros), le ministère de l’Éducation nationale (15 000 euros) et Alès Agglomération qui cofinance à hauteur de 30%, soit 80 000 euros par an. La labellisation officielle par le gouvernement est attendue pour juin 2025.

L’un des enjeux majeurs identifiés concerne la poursuite d’études après le baccalauréat. « Quasiment un jeune bachelier sur deux arrête après le bac, ce qui n’est pas acceptable pour moi », déplore Christophe Rivenq. « Pour leur permettre d’aller plus loin, il faut travailler sur l’orientation mais surtout, créer des nouvelles formations post-bac qui permettront au plus grand nombre aujourd’hui de se former. »

Carole Drucker-Godard confirme cet enjeu : « Nous avons beaucoup de décrocheurs à l’issue du baccalauréat qui ne continuent pas d’études dans l’enseignement supérieur. Donc, nous allons aussi travailler cet axe avec le plus de perspectives possible pour ces jeunes. »

Jérôme Bonet précise les axes d’intervention : « Parmi les grandes priorités qui ont été fixées, il y a la petite enfance, parce que nous pensons que les sujets de parentalité, notamment, sont très importants. Nous avons aussi un sujet autour de la santé mentale, une vraie priorité ! Et enfin, c’est la sortie du système éducatif. Comment faire pour que sur ce territoire, les jeunes aient envie de faire des études supérieures, puissent y avoir accès et donc s’insérer de façon plus efficace ? »

La santé mentale des jeunes constitue une préoccupation particulière. « Tous les constats qui sont faits par les professionnels montrent que nous avons un sujet sur la santé mentale », souligne le préfet. Le dispositif prévoit ainsi le développement d’une culture commune de prévention, la sensibilisation des familles et la formation des professionnels.

« L’un des grands enjeux de la Cité éducative, c’est d’offrir une éducation la plus réussie possible et avec la plus grande ambition, la meilleure qualité pour absolument tous les élèves », explique Carole Drucker-Godard. « L’objectif est de vraiment cibler les 0-25 ans, de la toute petite enfance, jusqu’à l’après baccalauréat. »

Le dispositif mise sur la continuité éducative et le renforcement des liens avec les familles. « Nous allons travailler sur la continuité éducative, à l’école et aussi en dehors du temps de classe. Nous allons travailler sur le lien avec les parents, avec les familles. C’est toujours difficile et pourtant c’est crucial », insiste la rectrice.

En phase opérationnelle dès 2025, la Cité éducative prévoit notamment un programme d’ateliers scientifiques en partenariat avec l’Université de Nîmes dans 51 écoles et 22 collèges, ainsi qu’un plan de formation ambitieux destiné à l’ensemble de la communauté éducative.

« Cette Cité éducative a pour objectif de fédérer tous les acteurs qui tournent autour du sujet de l’éducation pour viser plus d’efficacité », résume Jérôme Bonet. Le comité de pilotage réunissant les principaux partenaires devra valider la stratégie et le plan d’action 2025.

Avec huit Cités éducatives sur l’ensemble de l’académie de Montpellier, le dispositif d’Alès Agglomération se distingue par son ambition territoriale étendue, visant à garantir l’égalité des chances sur l’ensemble d’un territoire intercommunal.