La CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence réalise tous les trimestres une étude de conjoncture auprès d’un panel de chefs d’entreprise du territoire. 368 chefs d’entreprise ont répondu à cette enquête portant sur leur activité du 2e trimestre 2022, avec un point d’actualité à la date d’enquête, soit du 29 août au 9 septembre 2022. Pour quels résultats ?
L’activité au 2e trimestre 2022 : jusqu’ici tout va bien…
Le rebond d’activité se confirme au 2e trimestre, malgré les nombreux nuages qui s’amoncellent (guerre en Ukraine, pénurie d’énergie annoncée, inflation, consommation en berne, dérèglement climatique…) : 34% des chefs d’entreprise du panel (vs 31% au 1er trimestre) constatent une hausse de leur activité contre 22% un recul (vs 24% au trimestre précédent), soit un solde d’opinion de +12 points.
Cette croissance de l’activité est essentiellement tirée par l’hôtellerie-restauration qui poursuit sa remontée après deux années difficiles (solde d’opinion à +46 points), alors que deux secteurs, freinés par les difficultés d’approvisionnement et la hausse des coûts de l’énergie sont plus en retrait : la construction (solde à +3 points) et l’industrie (solde à +5 points).
Malgré cette dynamique positive, la santé financière des entreprises, impactées par la hausse des prix ne s’améliore pas, et on note (hormis pour les Hôtels – Cafés – Restaurants), un recul des marges et une pression sur la trésorerie. Les préoccupations des chefs d’entreprise sont liées à la guerre en Ukraine, à l’inflation, à la hausse du prix de l’énergie, aux pénuries de matières premières.
Le bilan du 1er semestre 2022 : les HCR ont enfin leur rattrapage
Si la phase de rattrapage de la crise Covid semble terminée pour la plupart des secteurs (avec une évolution médiane du chiffre d’affaires allant de +2% à +4% selon les secteurs), les Hôtels – Cafés – Restaurants rattrapent encore une partie de leur retard cumulé pendant la crise sanitaire (+40% mais comparé à un 1er semestre 2021 particulièrement négatif).
Les perspectives pour la fin d’année : attention à l’atterrissage
Malgré un contexte morose qui n’appelle pas à l’optimisme, les chefs d’entreprise résistent : le solde d’opinion portant sur l’activité du prochain trimestre plie mais ne rompt pas (27% des chefs d’entreprise estiment que leur chiffre d’affaires va croitre, contre 27% qui anticipent un recul).
Les services restent optimistes alors que l’industrie, le BTP et le commerce, davantage impactés par la hausse des prix, le sont beaucoup moins. Les TPE sont par ailleurs moins confiantes que les PME.
L’inflation impacte la quasi-totalité des entreprises de notre panel. 71% d’entre elles se disent encore plus attentives qu’habituellement à leurs charges.
A plus long terme, les inquiétudes sont fortes, avec notamment une crise énergétique qui devrait durer et une hausse des taux qui va restreindre les liquidités. L’Insee s’attend en fin d’année à une explosion des prix de l’alimentation.
Focus sur le télétravail
La crise sanitaire a été un formidable accélérateur du développement du télétravail, mais avec des impacts fortement différenciés selon les activités et les métiers des entreprises : s’il progresse dans l’industrie, la construction (mais pour un faible nombre de salariés), le commerce de gros ou les services, il se développe peu dans les Hôtels – Cafés – Restaurants et les commerces de détail, dont l’activité ne s’y prête pas.
Cette conjoncture a été présentée lors d’un rendez-vous commun avec la Banque de France le 3 octobre à Aix-en-Provence, afin d’apporter une vision globale de la situation économique internationale, nationale, régionale et métropolitaine.
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