Pour célébrer le centenaire de Palavas-les-Flots en tant que station balnéaire classée, l'Office de Tourisme a organisé une visite guidée autour d'une tradition emblématique : la pêche. Cette plongée dans l’histoire de la pêche locale a permis aux visiteurs de découvrir les pratiques uniques des pêcheurs palavasiens, leur attachement à l’environnement, et la préservation d’un savoir-faire artisanal.
En 1850, Palavas n’était qu’un petit village de pêcheurs comptant environ 300 habitants. Aujourd’hui, Palavas-les-Flots est devenue une ville de 5 800 résidents, mais les pêcheurs continuent d’incarner l’âme locale. Un simple passage sur les quais tôt le matin suffit pour s’en rendre compte : dès 8 heures, les pêcheurs en mer arrivent les uns après les autres et déchargent leur poisson frais, directement mis en vente pour les clients.
L’âme palavasienne : une pêche artisanale préservée
« La pêche traditionnelle en étang fait partie de l’identité palavasienne, c’est une véritable âme qui perdure ici depuis des siècles », raconte Bastien Caumont, guide conférencier de l’Office de Tourisme. Au XIXe et au XXe siècle, la pêche était une activité centrale pour les habitants de Palavas, transmise de père en fils. Aujourd’hui encore, la ville abrite 55 pêcheurs professionnels qui travaillent en étang et en mer, majoritairement au sein de la Prud’homie de Palavas, une organisation qui régule cette pêche artisanale.
Les pêcheurs de Palavas les Flots se distinguent aussi par des pratiques écoresponsables. « Ici, pas de chalutage : nos pêcheurs utilisent des petites embarcations pour capturer uniquement les poissons de surface, ce qui permet de préserver la biodiversité », précise Bastien Caumont. Un engagement renforcé par la création d’une réserve marine pour protéger l’écosystème local.
Avec plus de 100 tonnes par an, Palavas les Flots représente 1/3 de la pêche d’anguille en France.
Bien que Palavas les Flots soit reconnue au niveau national pour son tourisme balnéaire, sa renommée dans le domaine de la pêche est encore méconnue. Pourtant, la ville est le principal producteur d’anguille en France, avec environ un tiers de la production nationale issue de ses eaux. « L’anguille, mais aussi les loups, dorades, soles, crabes et crevettes abondent dans nos étangs et lagunes », affirme Baptiste Canville, 1er Prud’homme de la Prud’homie.
La totalité de leur production est vendue à l’étranger, en Hollande, en Belgique et en Italie.
« Pourtant, une grande partie des anguilles est exportée vers l’étranger. Le circuit court n’existe pas encore ici, ce qui nous prive de la possibilité de valoriser notre pêche auprès des habitants et touristes », regrette-t-il.
Pour y remédier, un projet de conserverie dédiée à l’anguille, en collaboration avec un chef renommé, est en cours et devrait voir le jour d’ici 2025. Ce projet inclut également la création d’un label pour encourager les restaurateurs à acheter leurs poissons auprès des pêcheurs locaux.
Un avenir assuré par une relève et une réglementation stricte
L’un des atouts de la pêche à Palavas réside dans sa régulation stricte. Les bateaux de plus de 6,5 mètres sont interdits sur les étangs, et aucune assistance hydraulique ou électrique n’est autorisée : tout se fait manuellement. « Nous voulons que la pêche reste artisanale, pour la préserver sur le long terme », explique Baptiste Canville, qui voit en cette réglementation un levier pour attirer de jeunes pêcheurs. « La relève est assurée, car les jeunes comprennent qu’ils pourront construire leur avenir ici. »
La visite guidée de l’Office de Tourisme de Palavas les Flots a permis de souligner l’importance de cette tradition et d’illustrer comment les pêcheurs locaux continuent de façonner l’identité de la ville. Une identité forte, enracinée dans une culture artisanale respectueuse de l’environnement, qui attire de plus en plus de visiteurs en quête d’authenticité.
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