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Denys Bédarride
8 mars 2025 Dernière mise à jour le Samedi 8 Mars 2025 à 07:31

Elles ont des parcours inspirants. Elles sont à l’origine de découvertes qui ont fait avancer la recherche. Ont été distinguées par des prix. Surtout, elles font bouger les lignes au quotidien. Le 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes 2025 a pour thème "Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation". L’université de Bordeaux propose de mettre en lumière des chercheuses reconnues dans leurs domaines.

Mélissa Macalli, une infirmière devenue chercheuse, lauréate du prix L’Oreal-Unesco 

Mélissa Macalli est chargée de recherche Inserm/université de Bordeaux. Elle s’intéresse, notamment, à la détection des comportements suicidaires chez les jeunes adultes. Après une carrière d’infirmière, elle a repris ses études pour devenir chercheuse et a été distinguée, en 2024, par le prix des jeunes talents L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science. 

Elle a participé au lancement de l’étude Prisme qui s’est concentrée à recueillir des données sur la santé mentale de 2000 étudiants bordelais en post-épidémie de Covid. Début 2025, elle lance, avec son équipe et en partenariat avec l’espace santé étudiants, un nouveau recrutement unique en France de Prisme-ESE, pour obtenir une photographie de la santé mentale des étudiants, cinq ans après le premier confinement et ainsi adapter les dispositifs de prévention. 

Marion Paoletti, professeure de science politique : « Et si  les idées féministes influaient sur les pratiques des hommes ? » 

Marion Paoletti est professeure  en science politique à l’université de Bordeaux et dirige l’institut de recherche Montesquieu. Elle travaille sur la décentralisation et la démocratie participative, et sur le genre en politique et dans la sphère académique (elle a coordonné le projet européen Redesigning Equality and Scientifique Excellence Together). 

Elle s’intéresse particulièrement aux enjeux actuels auxquels sont confrontées les femmes dans l’articulation entre vie privée et vie professionnelle. Après #Metoo, la diffusion de la notion de charge mentale, elle constate que les idées féministes ont beaucoup circulé chez les femmes, moins chez les hommes. Elle pense qu’il faut accompagner la révolution du genre pour permettre aux idées féministes de circuler dans l’esprit des hommes et toujours appréhender le genre d’un point de vue relationnel. 

Mélanie Prague utilise l’IA au service de la santé publique  

Dès ses études d’ingénieure à l’école nationale de la statistique et de l’analyse de l’information, Mélanie Prague se spécialise en biostatistiques, domaine qui applique des traitements statistiques à des données biologiques. Elle se consacre désormais à l’étude des virus et épidémies ( VIH, Ebola, Covid-19…). 

Depuis 2023, elle est responsable de SISTM, équipe-projet commune entre  Inria, l’Inserm  et l’université de Bordeaux. En combinant modélisation mécaniste, analyse d’essais cliniques à grande échelle et intelligence artificielle, elle œuvre, avec son équipe, à une meilleure compréhension des maladies infectieuses, de leur évolution et contribue ainsi à l’optimisation des vaccins et traitements à l’échelle d’une population. Passionnée par l’impact concret de la science sur la santé publique, elle poursuit ses recherches avec un seul objectif : mettre la puissance des données au service du progrès biomédical. 

Laetitia Franquet, chercheuse en sociologie et stand-uppeuse  

Chercheuse associée en science politique et sociologie comparative au Centre Émile Durkheim (université de Bordeaux et Science Po Bordeaux), Laetitia Franquet est spécialiste des questions d’égalité femmes-hommes et a mené de nombreux travaux sur l’égalité professionnelle. Elle a réalisé sa thèse sur l’accompagnement judiciaire, politique et médiatique des femmes victimes de violences en France et en Espagne. La sociologue est également experte associée au centre de recherche de la gendarmerie nationale sur la question des violences intra-familiales. 

Après l’affaire Sandra Pla, Gisèle Pélicot, le féminicide de Cenon, Laetitia Franquet s’intéresse aux femmes âgées victimes de violences conjugales, une population que très peu d’études ont ciblé. En parallèle de ses travaux de recherche, elle se lance, en 2024, dans le stand-up, sous le pseudo laeti_stand_up. Elle sort alors sa carte d’humoriste et arpente les scènes pour déconstruire avec panache les stéréotypes sur le divorce et les nouvelles rencontres. La sous-représentation des femmes dans le stand-up, ou encore leur auto-censure pourraient-elles devenir de futurs sujets d’étude ? Affaire à suivre ! 

Caroline Tokarski, une chimiste au service de l’art et du contrôle du trafic d’ivoire

Comprendre comment travaillaient des grands maîtres en peinture tels que Modigliani ou de Vinci, déterminer l’impact du traitement de restauration d’une œuvre d’art, savoir comment la conserver ou encore connaître son origine… c’est là tout le travail de Caroline Tokarski. Mais cette dernière n’est pas historienne et encore moins conservatrice de musée. Elle est professeure à l’université de Bordeaux et chimiste au laboratoire chimie et biologie des membranes et des nano-objets (CBMN – Bordeaux INP, CNRS et université de Bordeaux). Son outil au quotidien avec son équipe de recherche : un spectromètre de masse à haute résolution. Ses objets d’étude : les protéines, les lipides, les sucres (ou polysaccharides).

Ces travaux, réalisés dans le cadre du laboratoire international ARCHE (ARt, Culture et HEritage) du CNRS, du Metropolitan Museum of Art, et de l’université de Bordeaux, et dont la signature de renouvellement aura lieu le 24 février 2025 à New-York, ont mis au point une méthode innovante de caractérisation d’objets d’art en ivoire. Si cette technique d’analyse micro-invasive présente donc un intérêt direct pour les musées, elle pourrait avoir une autre application plus surprenante, celle des contrôles dans le trafic d’ivoire. Les services internationaux de répressions des fraudes pourraient en bénéficier pour accentuer leurs contrôles dans le trafic d’ivoire. 

Pour tout contact avec l’Université : sophie.serhani@u-bordeaux.fr

Trafic ivoire

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