En direct de Toulon : Quel bilan peut-on tirer de la saison touristique 2025 pour Le Var ? Le tourisme, le secteur phare du département 

L’heure est au bilan. Comprendre et analyser les chiffres de la saison estivale : un incontournable afin d’ajuster les stratégies et renforcer l’attractivité de la destination. Une nouvelle fois, institutionnels et professionnels du tourisme varois se sont réunis nombreux afin de dresser, d’une seule voix, le premier état des lieux de cette saison estivale 2025. 

Aux côtés du Président du Conseil Départemental du Var, Jean-Louis Masson et du Président de Var Tourisme, étaient présents Jean-Pierre GHIRIBELLI, Président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) du Var ; Isabelle LYOBARD, Déléguée régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur de la Fédération Nationale des Résidences de Tourisme, des appart ’hôtels et des Villages de Vacances (FNRT) et Michel NORE, Président du Syndicat de l’Hôtellerie de Plein Air (HPA) du Var. Tous ont partagé leurs premières analyses et éléments de synthèse, appuyés par la présentation détaillée des données consolidées par l’Observatoire Var Tourisme.

Après une année 2024 exceptionnelle, portée par de grands événements tels que le 80ᵉ anniversaire du Débarquement de Provence, les Jeux Olympiques de Paris et la proximité du Tour de France, la fréquentation de la destination varoise sur les 8 premiers mois de l’années’inscrit dans une dynamique plus équilibrée. 

De janvier à août 2025, Le Var a ainsi enregistré 61,9 millions de nuitées touristiques, soit une légère baisse de 2 % par rapport à 2024 mais une progression de +2 % par rapport à 2023. Cette stabilité relative s’explique par une clientèle française en repli modéré (-3 % vs 2024, stable vs 2023) issue principalement de l’Île-de-France, de l’Auvergne-Rhône-Alpes et de la Région Sud. À l’inverse, la fréquentation internationale s’affiche plus dynamique : stable par rapport à 2024 mais en hausse de +6 % par rapport à 2023, portée notamment par les marchés allemand, néerlandais, britannique, belge, suisse, italien et américain.

L’été 2025 dans Le Var se solde par un bilan globalement équilibré. La fréquentation touristique en juillet et août s’établit à 32,6 millions de nuitées, soit une légère baisse de -2,4 % par rapport à l’été 2024 (33,4 millions de nuitées), mais une stabilité par rapport à 2023.

En juillet 2025, le premier département touristique de France enregistre 15,2 millions de nuitées, marquant une baisse modérée de -1 % par rapport à 2024, mais une progression de +1,3 % par rapport à 2023. Le week-end du 14 juillet s’est avéré particulièrement dynamique avec une hausse globale de +4 % des nuitées touristiques : +6 % pour la clientèle française et +1 % pour les clientèles internationales.

Août 2025 connaît une fréquentation légèrement inférieure à celle de l’année précédente, avec 17,36 millions de nuitées (-3,7 % par rapport à août 2024 et -1 % par rapport à 2023). Le week-end du 15 août reste quant à lui stable par rapport à 2024, enregistrant une stabilitépour la clientèle française et un développement de +2 % pour les clientèles internationales.

Au global, le cœur de saison estivale 2025 dans Le Var se caractérise par un léger tassement de la clientèle française, tandis que les clientèles internationales sont confortées et confirment leur fidélisation après l’été exceptionnel de 2024.

Pour les clientèles internationales, la fréquentation est en quasi-stabilitépar rapport à 2024 (-1 %), contrastant avec le recul observé à l’échelle de la Région Sud établi à -4% (source CRT Sud Provence Alpes-Côte d’Azur). Un développement notable est observésur les clientèles provenant duRoyaume-Uni, de la Suisse et de la Scandinavie. En comparaison avec 2023, la fréquentation internationale affiche une progression de +4 %, confirmant la fidélisation de ces clientèles et leur importante contribution à l’activité touristique estivale varoise.

Pour les clientèles françaises, la destination enregistre -3 % de nuitées par rapport à 2024, en ligne avec la tendance nationale sur les zones littorales (-3 %, source ADN Tourisme) et plus modérée que sur la Région Sud (-4 %, source CRT Sud Provence Alpes-Côte d’Azur). Ce recul s’explique notamment par un sensible retrait des séjours en provenance d’Ile-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes, compensé par un développement significatif de la clientèle régionale, traduisant une limitation des déplacements induite par la baisse du pouvoir d’achat. Par rapport à 2023, la fréquentation française est en retrait de -2 %.

Le mois de juin 2025 marque une évolution très positive du tourisme dans Le Var, avec une fréquentation en nette progression établie à8,85 millions de nuitées, soit +6 % par rapport à juin 2024 et +8 % par rapport à juin 2023. Cette dynamique concerne aussi bien la clientèle française que la clientèle internationale.

La clientèle française affiche une augmentation des nuitées de +1 % par rapport à 2024 et de +3 % par rapport à 2023, avec une provenance majoritaire de l’Île-de-France, de la Région Sud et d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Les clientèles internationales connaissent quant à elle une hausse encore plus marquée, avec une augmentation de +12 % de nuitées par rapport à 2024 et +14 % par rapport à 2023. Les principaux marchés restent l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suisse, les États-Unis, la Belgique et l’Italie, avec des performances particulièrement fortes sur l’Allemagne et sur les marchés à haute contribution que sont le Royaume-Uni, la Suisse et les États-Unis.

Les perspectives touristiques pour la rentrée et l’automne 2025 dans Le Var semblent également très positives. Selon l’enquête de conjoncture menée par Var Tourisme et le CRT Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, une large majorité de professionnels du tourisme interrogés se déclarent confiants quant aux perspectives offertes par la saison automnale 2025. 

Pour le mois de septembre, 85 % des acteurs interrogés se disent ainsi confiants, voire très confiants, quant au niveau de réservations. Cette confiance se prolonge pour le reste de l’année, avec 82 % des professionnels optimistes sur les mois d’octobre, novembre et décembre 2025.

Les tendances observées depuis le début de l’année 2025 confirment par ailleurs la dynamique de long terme observée quant à l’évolution de la répartition saisonnière de la fréquentation touristique dans Le Var. 

Après un record historique établi à 83 millions de nuitées en 2024, en forte progression (+17%) par rapport aux 70,7 millions de nuitées de 2019, année de référence avant la pandémie, Le Var confirme sa capacité à attirer des visiteurs tout au long de l’année.

Cette croissance s’accompagne d’une évolution notable de la répartition saisonnière : si le cœur d’été représentait encore 56 % des nuitées en 2011, il ne constitue plus que 42 % du volume total en 2024, tandis que le printemps gagne en attractivité (26 % en 2024 contre 22 % en 2011), et que l’automne et l’hiver affichent également une progression significative (respectivement 19 % et 13 % en 2024 contre 15 et 7% en 2023). Ces données traduisent ainsi un tourisme moins concentré sur la période estivale et une attractivité renforcée de la destination sur l’ensemble de l’année.

L’Agence de Développement Touristique Var Tourisme, en partenariat avec le CRT Provence Alpes Côte d’Azur, a réalisé un baromètre de conjoncture auprès de 200 professionnels du tourisme. 

Selon cette enquête, 75 % d’entre eux jugent la fréquentation de leur établissement satisfaisante pour la saison estivale. 

« La saison estivale 2025 s’achève sur une progression de près de +4 % pour l’hôtellerie de plein air varoise. Cette dynamique résulte notamment des rénovations menées dans de nombreux établissements et de la modernisation des systèmes de réservation. Avril a été excellent (+5 %) et septembre démarre très bien pour les campings restés ouverts. Juillet s’est en revanche révélé plus compliqué avec des séjours plus courts et fractionnés, mais août a enregistré une hausse de +4 %. Cette progression s’explique aussi par une augmentation moyenne de 5 % des tarifs. Nous constatons une clientèle étrangère contrastée : forte présence allemande et anglaise, mais recul néerlandais et belge. La clientèle française évolue vers un profil plus jeune, moins dépensier, avec un poids croissant de la proximité. Dans ce contexte de pouvoir d’achat contraint, les campings tirent leur épingle du jeu grâce à une offre d’hébergement et de restauration accessible. » Michel NORE, Président du Syndicat d’Hôtellerie de plein air (HPA) du Var

« Sur Le Var, la saison se révèle globalement stable par rapport à 2024, avec un calendrier marqué par des contrastes. Avril a été pénalisé par une météo capricieuse et l’attractivité d’une arrière-saison exceptionnelle notamment en montagne. Mai, après un 1er mai décevant, s’est montré très satisfaisant, avant un mois de juin particulièrement porteur. Juillet est resté dans la lignée de l’an dernier, mais la deuxième quinzaine a souffert de la canicule et des incendies, dans un contexte où les réservations se font de plus en plus en last minute. Août a bénéficié d’une météo favorable et d’ajustements tarifaires, permettant de conclure sur un niveau équivalent à 2024. Septembre est bien engagé et octobre devrait s’inscrire dans la même dynamique positive que l’an passé. Nous observons une hausse des clientèles européennes, notamment britanniques, belges, néerlandaises et italiennes, ainsi que l’émergence d’une clientèle de jeunes actifs adeptes des courts séjours. » Isabelle LYOBARD, Déléguée régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur à la Fédération Nationale des Résidences de Tourisme, des appart’hôtels et des Villages de Vacances (FNRT)

« La saison a été contrastée pour l’hôtellerie et la restauration varoises, avec un mois de juin compliqué, en particulier pour les plages et les restaurateurs, pénalisés par la météo. L’hôtellerie traditionnelle reste fragilisée, à l’exception du haut de gamme. La baisse du pouvoir d’achat impacte directement ce secteur où l’on sort pour se divertir, contrairement à l’hôtellerie de plein air par exemple. La fréquentation française chute d’environ 20 %, et heureusement la clientèle européenne — Belges, Allemands, Luxembourgeois, Scandinaves, Anglais, mais aussi Américains — a permis de limiter la baisse. Après un printemps porteur jusqu’à Pâques, mai a été contrarié par une météo défavorable, juin compliqué, juillet perturbé par la canicule et août concentré mais actif. Septembre s’annonce en revanche positif. Les restaurateurs enregistrent pour leur part un recul sur cette saison estivale qui nous amène à mener une réflexion sur la fidélisation et la stratégie à adopter à l’avenir. » Jean-Pierre GHIRIBELLI, Président de l’Union des métiers des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) du Var